Caractère

Depuis tout jeune, t’es quelqu’un d’assez malin. Tu sais mentir pour que les choses aillent en ta faveur, sans trop exagérer parce que tu ne veux pas qu’on sente ton manque d’honnêteté. Tu ne mens pas toujours pour de mauvaises raisons, tu mens parfois pour faire plaisir aux gens, leur éviter d’être triste, tu caches la vérité ou tu la déformes mais le fait est que le mensonge fait partie intégrante de ta vie. Mais qui n’a jamais menti ? T’es pas sur que qui que ce soit sur terre ne soit parfaitement honnête.

Et de par ton manque d’honnêteté, tu as du mal à faire confiance aux gens. Parce que qui sait, peut être que tout le monde fait comme toi, petit mensonge sur petit mensonge ? Peut être que tout le monde est faux et cette pensée t’empêche de trop t’attacher à qui que ce soit. Tu fais vraiment rarement confiance aux autres mais une fois que c’est le cas, tu fais alors totalement confiance à la personne en question. Tu lui permettras alors des manques d’honnêteté, parce que tu sais que ça t’arrive aussi. Mais tu vivras mal une trahison, tu le prendras personnellement parce que ça touchera ton ego et t’aimes pas ça, ta fierté c’est quelque chose que t’apprécies mais tu sais que ça peut t’apporter des soucis, que ce soit des ennuis personnels ou non.

Tu as toujours besoin de plus. T’as vécu un certain moment dans le besoin et même si ce n’est plus le cas maintenant, tout ce que tu pourras avoir de bon tu te jetteras dessus comme la misère sur le monde pour le garder pour toi et espérer que ça comblera ce manque que tu sembles ressentir. L’argent, l’amour, la nourriture, c’est un domaine assez vaste mais t’es vorace, et certainement pas partageur, ça non.

T’aimes bien apprendre de nouvelles choses, et même si ce n’est pas toujours utile au moins ça ne te fait jamais de mal et tu le sais, t’es friand de nouvelles connaissances et ta curiosité s’étend sur bien des domaines.

Et enfin, tu as du mal à ressentir de l’empathie pour quelqu’un si tu ne te sens pas proche de cette personne. Si tu en es proche, bien sûr que tu sauras te montrer compatissant et tu essaieras tant bien que mal de soutenir cette personne si besoin. Mais si ce n’est pas quelqu’un que tu apprécies ? Soit t’en auras rien à faire, soit tu devras feindre un intérêt envers sa situation et de la pitié. Toujours en revenir aux mensonges. Mais c’est pour la bonne cause.

Histoire

Tu n'as jamais rencontré ton père, c'est ce qu'on appelle un bon départ dans la vie. En apprenant que ta mère était enceinte, il est parti. Il a fui comme dirait ta grand-mère mais peu importe, il n'était simplement pas là. Et c'est dommage. Parce que c'est lui qui travaillait, lui qui rapportait de l'argent et ta mère, ta mère avait arrêté l'école tôt, enchaînait petit boulot sur petit boulot et peinait à rapporter de l'argent à la maison. Si on pouvait encore appeler ça une maison. Une vieille bâtisse dans laquelle tu as grandi comme tu le pouvais, acceptant sans broncher les repas sobres que te préparait ta mère. Vous ne viviez pas dans le grand luxe, c'est un fait. Mais tu t'y es rapidement fait parce même si t'avais envie de plus, envie de mieux, ce n'est pas comme si tu avais vraiment le choix.

Tout ce que tu pouvais faire c'était aider ta mère à faire le ménage, essayer de faire en sorte qu'elle soit moins fatiguée. L'aider à cuisiner, aller faire les courses pour elle, gagner un peu d'argent de poche en aidant vos voisins dans le quartier, t'aurais fait beaucoup de choses por quelques yens. Et ça la soulageait, la seule chose qui l'embêtait était ta difficulté à te faire des amis à l'école.Mais t'aimais pas ça, t'étais jaloux de tous ces autres gosses qui avaient bien plus que tu ne pouvais avoir, et on avait beau t'avoir dit plusieurs fois qu'il y avait bien d'autres enfants dans le monde qui étaient encore moins chanceux que toi, t'en avais pas grand chose à faire, tu voulais juste que toi tu aies droit à plus. Alors t'exprimais ton mécontentement en étant mesquin avec les autres. Tu insultais gratuitement, tu allais parfois jusqu'à te battre, tu n'hésitais certainement pas à voler. Ohh, t'es doué pour ça, voler. C'est peut-être dans tes gênes, t'en sais rien mais ça expliquerait l'aisance avec laquelle t'arrives à le faire. T'as généralement peu de remords quand tu le fais. Enfin, tu en avais avant, quand t'étais jeune. Quand ta mère te surprenait, que tu voyais la déception dans ses yeux. Ce fut dur la première fois. Mais ça n'a pas duré.

T'as commencé à recevoir des lettres à tes 10 ans. Des lettres de ton père. Tu fus surpris, ta mère aussi et au début, elle avait tenté de se débarrasser des dites lettres. Vous ne saviez pas d'où elles sortaient, pourquoi il les envoyait mais tu n'avais pas voulu qu'elle s'en débarrasse, tu voulais les lire. Et c'est ce que tu avais fini par faire, récupérant les lettres dans la poubelle, dehors. T'étais content.Il te demandait comment tu allais, ce que tu faisais de ta vie. Pas une fois il n'a pris des nouvelles de ta mère mais tu t'en souciais peu, tu étais heureux qu'il semble ne s'intéresser qu'à toi. C'était quelque chose que t'avais attendu pendant tellement d'années. Tu lui avais répondu rapidement et s'en était suivi un long échange épistolaire, au grand désespoir de ta mère qui aurait voulu totalement oublier l'existence de cet homme qu'elle trouvait si lâche. Mais tu ne le trouvais pas lâche. Si vous n'aviez jamais vraiment abordé en profondeur le sujet de son départ, tu t'étais rapidement attaché à cette personne que ton père semblait être à travers ces bouts de papiers recouverts d'encre. Peut-être était-ce la manière assez douce dont il écrivait, ou bien c'était les billets qu'il glissait dans certaines de ses enveloppes. L'argent et toi, c'est une grande histoire. Et il semblait vite l'avoir compris. C'est ce qui te plaisait, il avait été absent pendant dix ans de ta vie mais semblait avoir une telle facilité à apprendre à te connaître, c'était tellement plaisant.

T'aurais voulu le rencontrer, mais il te disait que ce n'était pas possible. Sans donner de raison. Mais tu lui faisais confiance et tu acceptais, même si ça t'avait rendu triste un bon moment. Tu avais simplement fini par t'y faire, comme ça. Au moins, ta mère était soulagée d'une chose. Tu semblais t'être calmé à l'école, tes notes étaient en hausse, tes relations avec les autres élèves s'amélioraient et tu ne volais plus. Ou moins. Et c'était déjà un bon début. Alors elle avait arrêté de se plaindre des lettres. C'était un bon deal, en soi. Même si maintenant, quand tu avais des problèmes avec l'école ou quoi que ce soit d'autre, tu te contentais d'en discuter avec ton père par lettres plutôt qu'avec ta mère. Elle n'avait pas besoin de savoir, tu n'avais pas envie de lui en parler et comme ça, tout le monde était content.

Mais récemment, les choses ont pris une tournure différente. Ton père t'a demandé quelque chose. Il te l'a proposé, mais tu sentais à sa manière d'écrire quelque peu différente que tu n'avais peut-être pas réellement le choix. Il disait qu'il te proposait une meilleure vie, en venant t'installer à Namimori. Que tu pouvais venir avec ta mère, et qu'il s'occuperait personnellement de vous payer un appartement, quelque chose de bien plus correct que ce taudis dans lequel il savait que vous viviez actuellement. Franchement, rien que ça, ça te faisait drôlement envie et t'aurais été de toute manière prêt à accepter peu importe les conditions. Et il y avait effectivement des conditions. T'allais devoir être scolarisé au lycée de Namimori, pour ça. Tu n'y voyais aucun inconvénient, du tout même. Mais il y avait eu cette histoire de Mafia, c’est là que t’avais commencé à être perdu. Pourquoi tu devrais entrer dans la Mafia ? T’avais que 15 ans, ça n’avait aucun sens. T’avais posé des questions, tu n’avais pas toujours eu de réponses mais suffisamment pour comprendre que tu n’avais pas vraiment le choix, et que c’était ce qu’il y avait de mieux pour toi. Il t’avait laisse le temps de réfléchir, ce que tu avais fait du mieux que tu le pouvais. Et t’en était arrivé à la conclusion que oui, tu pouvais et devais le faire. Ta mère ne fut pas vraiment difficile à convaincre, il fallait croire qu’elle aussi avait envie de mieux et tu ne pouvais que la comprendre. C’est pourquoi tu te trouves désormais ici, à Namimori. T’es encore plein de questions, t’espères que ton échange de lettres avec ton paternel continuera, et t’es totalement prêt à entamer une nouvelle vie.