Caractère

Je vais me présenter du mieux que je le peux, du moins je vais essayer. D’ordinaire, je suis une fille plutôt calme, tout simplement car il faut bien quelqu’un pour ne pas élever la vois et rester calme quand quelque chose de grave se passe. La faculté de relativiser en toute circonstance est ma meilleure arme. C’est souvent ainsi que je parviens à réfléchir avec les idées claires. Même en pleine situation dangereuse, j’essaie d’adopter un ton calme et posé, pour dédramatiser un maximum chaque situation. Comme j’aime à le dire, il faut toujours essayer de voir le verre à moitié plein. Sinon, tout finit par être entièrement vide. De même, il m’était réellement difficile de tenir rancune à quelqu’un. Peut-être était-ce une trop grande foi en la bonté humaine que j’avais, mais il n’existait quasiment aucune rancune tenace en moi. Seul très peu de cas me faisait manifester ce sentiment.

En dehors, de ça, je suis généralement une fille pleine d’énergie et d’ondes positives. Grande sportive, j’excelle particulièrement au basket-ball, quand une discipline me demande d’être précise et de appliquée, je suis une grande championne, à tel point que je suis dans le club de mon lycée. J’adore me dépenser. Peut-être parce que j’accumule beaucoup pour rester calme et que j’ai besoin d’un endroit où me défouler. En tout cas le terrain y parvient excellemment bien.

Après il ne faut pas croire que je ne suis que calme et joie, ça non, si seulement je pouvais être aussi parfaite j’en serais bien contente. La première chose, que je n’aime pas vraiment évoquer en public, est qu’il n’y a qu’un seul groupe de personne qui m’effraie et pour qui j’éprouve de la rancune, il s’agit de mon père et ma mère. J’ai un assez gros « problème familial ». Je suis même souvent très envieuse des familles heureuses et unies que j’ai l’occasion de voir parfois.
Également, j’ai une forte tendance à paniquer quand les yeux sont braqués sur moi. Surtout quand il y en a vraiment beaucoup d’un coup, pour jouer un match dans mon lycée ça va, je peux me vider la tête et me concentrer sur le ballon, mais quand je fais une bourde ou que l’attention se porte sur moi, même de manière positive, je me mets d’un coup à paniquer. Me retrouver au centre de l’attention est une chose délicate. Tout simplement car ça me renvoie à de très mauvais moments. J’en ai déjà fait des crises d’angoisses monstrueuses. Ce qui fait aussi que je n’aime pas beaucoup parler de moi dans les conversations, j’essaie souvent de m’arranger pour qu’une question sur moi débouche par une question sur mon interlocuteur. Tout simplement car ils sont souvent bien plus intéressants que moi.

Mais mis à part ces deux-trois petits défauts, je reste quand même la majeure partie du temps une fille sympa et joviale. Qui essaiera au mieux de faire voir aux autres le côté positif de la vie.

Histoire

Mon histoire, elle n’est vraiment pas passionnante je vous préviens tout de suite. Mais bon, il faut bien se jeter à l’eau. Tout commence à Tokyo, il y a dix-sept ans, un 14 Février, plutôt romantique pour avoir un bébé non ? Peut-être est-ce le cas pour beaucoup de jeunes parents, mais pas pour les miens. Eux voulaient surtout s’assurer que leur « descendance » allait bien. D’autant plus que je leur ai fait une méchante surprise. Il arrive parfois que les médecins se trompent en annonçant le sexe de leur enfant au futur parents, et bien ce fut le cas pour moi. Mes parents m’avaient attendus en pensant qu’ils allaient devenir les heureux tuteurs d’un garçon, un homme qui serait capable de reprendre leur affaire familiale. Mon père possède une entreprise assez connue au Japon, spécialisé dans la livraison de nourriture et d’autres services en tout genre. Elle était plutôt populaire dans certains coins, notamment grâce à sa stratégie marketing très axé sur les campagnes et les lieux ruraux avec peu de moyens par rapports aux grandes villes. En gros pour moi il escroquait les petites mamies des petits villages de campagne en leur vendant à prix cassé, au début, des articles divers, avant de faire augmenter les prix progressivement. Si c’était de ça dont il voulait me faire hériter, il pouvait aller se brosser directement !

Cependant, dès l’instant ou on leur annonça que j’étais une fille, il n’était pas question de me faire hériter de quoi que ce soit. Ils ont toujours eu par la suite un ressentiment contre moi, comme si j’avais choisi au dernier moment de naître comme une fille au lieu d’être un garçon. Je me souviendrai toujours de ce regard qu’avait eu mon père quand mon frère, Shun, est né 4 ans après moi. Ce regard de dégoût qu’il avait eu, au moment ou il tenait mon frère dans ses bras, et qu’il me fixait avec un mélange de dégoût et de déception dans le regard. Pour la petite fille de quatre ans que j’étais, ce fut un déchirement colossal. Si bien qu’à l’instant où je fus seule dans ma chambre, je me suis effondrée pour pleurer. Mes parents n’avait d’yeux que pour mon petit frère, à partir de ce jour, ils ne firent attention à moi que pour signaler mes défauts, ou pour m’adresser des reproches quand ils estimaient que mon comportement n’était pas assez bine pour « le nom de famille que j’avais ». Heureusement, mon frère lui, ne me voyait que comme sa sœur et rien d’autre, et il était très gentil avec moi. Même quand mes parents venaient m’engueuler, c’était souvent lui qui prenait ma défense. À ces moments-là, ma mère ne manquait pas de rappeler sa noblesse d’âme de protéger sa bonne à rien de sœur.

À bien y réfléchir, je ne conserve aucun souvenir heureux d’avec mes parents, simplement avec mon frère. Puis un jour, mes parents en eurent assez. Assez de cette fille qui n’était pas un fils, assez de ce choc, assez du dégoût que je représentai pour eux. Ils m’ont fait partir, tout simplement. Bien sûr, ils ont attendu le bon moment, le jour ou je ferais une bêtise, qui leur permettrait de sauter sur l’occasion pour crier à l’exaspération.

Ils m’envoyèrent alors chez ma grand-mère, sans plus de sommations, sans même un au revoir convenable avec mon petit bout de frère. On s’était dit adieu à travers la portière de la voiture qui allait m’emmener dans une ville inconnue. Sans même que je puisse faire un dernier câlin en bonne et due forme à mon petit Shun.

J’avais 8 ans lorsque je franchis la porte de ma nouvelle maison, celle de ma grand-mère, dans une petite ville appelée Naminori.  C’était ici que j’allais commencer une nouvelle vie, loin de la pression familiale, heureusement, ma grand-mère était la personne idéale pour ça. Mamie Yamazara était une petite boule de nerfs de près de 75 ans. Elle n’avait pas sa langue dans sa poche et surtout pour pester contre son «bon à rien de fils» qui ne trouvait rien de mieux à faire que de laisser sa fille loin de lui. Elle ne m’aurai jamais laissée aller autre part que chez elle. Elle avait insisté pour que je vienne ici quand mon père lui avait fait part de son exaspération vis-à-vis de moi. Je trouvais ainsi en ma grand-mère le meilleur alliée que je pouvais espérer. Moi qui avait peut de voir une version plus vieille et aigrie de mon père. Il faut dire qu’on allait jamais la voir. La dernière fois que j’avais dû la voir, je devais avoir deux ans. Impossible pour moi de m’en souvenir.

J’ai donc pu, grâce à elle, vivre un reste d’enfance «normal». J’allais à l’école, je n’avais à subir de reproches que quand je commettais des bêtises vraiment grosses, et surtout, je pouvais m’épanouir librement. Par exemple, ma grand-mère m’a appris à cuisiner très tôt, pour l’assister au cas où elle fatiguerait elle-même, mais franchement, je trouverais ça improbable. Elle à aujourd’hui 84 ans et elle ne montre aucun signe de faiblesse.

Mes notes étaient bonnes, donc elle était contente, et, environ tout les deux ou trois mois, j’avais des nouvelles de mon frère. Ma mère faisait semblant de s’intéresser à ce que je devenais de temps en temps en m’appelant au téléphone. On s’appelait avec mes parents uniquement pour que je puisse avoir mon frère au téléphone ou des nouvelles de lui si il n’était pas là, et cela me convenait très bien.

Heureusement, la vie à Namimori était plaisante, la ville était petite, mais très animée. Il y avait souvent beaucoup d’agitations autour du lycée. Parfois ma grand-mère me racontait qu’on pouvait voir tout un tas de choses étranges en ville, comme des jeunes qui couraient presque nus qu’on pouvait apercevoir parfois avant que je n’arrive. Mais la ville redevenait un peu plus calme. Ce qui ne m’empêcha pas d’en apprécier chaque coin et recoin. J’aimais beaucoup cette petite atmosphère de tranquillité. C’est au collège que j’ai découvert mon talent et ma passion dans le club de basket. Me voici au collège, âgée de douze ans, et je joue une petite partie de basket, un sport que je découvre, mais que je découvre suffisamment bien pour ne rater presque aucun tir. Notamment les 3 points. J’y étais très douée, assez pour être rapidement contactée pour le club du collège. J’en suis vite devenu l’une des meilleures joueuses.

Je suis assez curieuse de nature, j’aime beaucoup les puzzles et les jeux d’enquête, ainsi, quand on m’a parlé de ce garçon qui avait disparu il y a quelques années, je me suis prise au jeu de l’enquête. Il était devenu assez connu en ville jusqu’à ce qu’il disparaisse après tout, et puis, ils en parlaient encore au lycée Namimori de ce Tsuna. Une enquête sur ces pas, pour la jeune fille que j’étais c’était simplement amusant et excitant, me prenant pour une vraie détective, j’avais même emprunté une loupe à ma grand-mère pour l’occasion

L’histoire qui revenait souvent, c’est que c’était un looser fini, mais qu’il avait des supers amis avec qui il faisait les 400 coups en ville. De vrais trublions. Mais il y avait un mot qui revenait souvent quand il parlait, c’était le mot famille. C’était adorable. Des amis qui pouvaient se considérer comme une famille. Moi même qui n’en avait pas vraiment, ça me mettait la larme à l’œil.

Seulement une ville comme Namimori, quand on est curieux, il y a forcément quelque chose qui vous explose à la gueule, ça je l’ai appris quand on est venu me demander pourquoi je posais des questions sur Tsuna, apparemment la raison « Parce que ça m’amuse » n’était pas la réponse attendue bien que ce soit la vérité. Il y avait quelque chose de particulier dans cette ville, une atmosphère un peu inquiétante masquée par une agitation constante.

En tout cas, me voilà au lycée Namimori, j’ai aujourd’hui 17 ans, je suis la capitaine du club de basket et je veux toujours savoir ce qui est arrivé à ce garçon disparu. Je ne sais pas trop pourquoi cela continue à m'obséder des années après les faits. Surtout parce qu’il y a un truc bizarre dans l’atmosphère de cette ville, un truc que je veux découvrir. Et il me tarde d’apprendre ce que c’est, je pense que ça en vaut le détour.