-Hmmm ?

De derrière le comptoire, j'avise la demoiselle avec un air stupide. C'est bien un "miau" que j'ai entendu sortir de cette boîte ? Qu'est-ce qu'elle fait avec ça dans un Starbuch ?
Mes yeux remontent sur elle. Je l'ai déjà vue, je crois. Elle passe souvent par ici, les soirs, je crois qu'elle commande toujours la même chose. Derrière le comptoir, mes doigts font quelques gestes imperceptibles pour retrouver ce qu'elle a l'habitude de prendre.
C'est pas la question, bien sûr, mais j'aime bien l'idée de connaître mes clients par cœur. Ça me fait tripper.

-Bien sûr ! En tout cas, c'est vraiment très gentil de ta part !


Je lui fais un grand sourire. Puis, avec nonchalance (mais rapidité) je me penche sur le comptoire et plonge ma main dans le carton. J'en extirpe un petit chat qui miaule de surprise.

-C'est adorable de me ramener un casse-croûte alors que je suis encore en service, je meurs de faim ! Fais-je en ouvrant grand la bouche et en y faisant descendre la petite bête.

Héhé ! Elle avait du répondant, ça me plaisait bien ! Je lui lançais un regard de petit chien qui aurait vu un os dans les mains de son maître à l'entente de la proposition. Moi je dis jamais non à de la bouffe offerte par une jolie meuf.

J'ai un petit rire stupide à l'entente de sa micro réprimande. Je l'aime bien, elle a l'air cool.

-Tu as raisons haha !


A quoi, j'avais pas dit ! Mais je la rassure. Non parce que je peux être con, mais je suis encore en service, même s'il n'y a personne d'autre.

-Oui, laisse-les là. Ne t'inquiètes pas, maintenant que tu m'as promis de la nourriture, je n'ai plus de raison de gober ces petits microbes ! que je fais avec un clin d'oeil.


Et je me tourne avec un sourire provocateur. Alors, du lait sans lactose, c'est parti ! Je prends la bouteille dans le petit frigo, et le verse dans une petite coupe, avant de déposer celle-ci avec précaution au milieu de la masse grouillante et poilue. Mazette. Il y en a pas mal.

Appuyé sur le comptoir, je finis par approcher ma main d'une des petites boules de poil, non sans reprendre un coup dessus.

-Relax ! C'est pas pour manger ! Je veux juste en caresser un !

Et sous le regard suspicieux de la demoiselle, je tends un doigt et caresse doucement la petite fourrure de l'un des membres de la portée. C'est doux mais…

-Il a froid.

Bah, c'est pas vraiment compliqué de trouver de la chaleur dans un starbuch, du coup je me tourne de nouveau, pianotant sur la machine qui s'active et vibre sur la table. L'instant d'après, je dépose dans le carton une bouteille remplie d'eau chaude, enroulée dans un chiffon pour éviter de brûler les petites bêtes non plus. Et hop ! Bouillotte improvisée. Si c'est pas beau ?

Je continue de les observer en les caressant doucement. Ils sont si petits. Mais assez grands pour se nourrir par eux-même, heureusement ! Vous imaginez si on avait dû leur donner le biberon !

-Ils sont tous de toi, ou tu les as trouver quelque part ?
Que je fais sans lâcher les chatons du regard.