Cette citation d'Anne Barratin l'avait marqué quand elle l'avait lu. Elle avait raisonné quelque chose en elle. Est-ce que c'est ce qu'elle ressentait actuellement. Sa flamme ayant pris possession de ses rollers pour planer sur la distance entre chez elle et le lycée. Des milliers de fragments de paillettes partaient en arrière d'elle.

Ses yeux s'ouvrirent brutalement, dans ses écouteurs, la musique de sa vie se fit entendre, frémissante.

Au milieu des airs, elle se tourna comme au ralenti à travers les nuages, ses cheveux suivaient difficilement le contours de son corps, ses bras se forcèrent à continuer. Alors, comme un fleur qui se referme, elle retombe en piquet en arrière, tête la première vers le sol. Ses paupières se sont refermés. Elle le sait, si elle ne s'arrête pas le sol ne la loupera pas. Si elle ne s'arrêtera pas ce sera la fin de tout, la fin de chaque instant et de tout ce qu'elle aurait pu réaliser.

Quel gachi, quel plaisir.

Pile à ce moment, son corps se retourne d'un mouvement de roller dans l'air. Son dos se courbe en une fois, sa nuque aurait pu se briser mais au lieu de ça, la roue touche le sol et la voilà direction les cieux.

Elle se permet ensuite de lâcher, de tout lâcher. Sa flamme s'étends progressivement et contrairement à tout ses mouvements, ses roues sont douces sur le toit.

« HIIIIIIIII ! » Ça c'est son couinement quand elle a compris que quelqu'un était là. « Héééé ? » Ça c'est son étonnement quand elle entend le nom de Ikki.

La transition entre sa transe de liberté et … Ses petits yeux adorables qui fixent Caïo avec une intensité sans nom, les mains l'une contre l'autre autant bonheur autours d'elle qu'un écureil devant sa noisette... elle roule directement devant lui.

« Oh mon dieu ! T'es Trololorouquinette ! »

Elle met ses mains sur ses joues.

« Le fils d'Ember ? Oh mon dieu ! La célébrité ! C'est troooop cool ! »

La jeune marraine met ses mains sur ses hanches toute fière de l'avoir reconnu du premier coup. Ses cheveux partent dans le vent en arrière comme une bonne héroïne de shonen. Elle sourit très largement visiblement heureuse de vivre... Rien de plus finalement, la vie est belle et elle en profite.

« Je suis Yuri Miharu, la marraine des Nobusuma. Enchantée ! »

Elle ne ressemblait pas à ce que Caio avait du voir d'elle. Il avait dû le connaître éteint sur un fauteuil roulant, les yeux dans le vide, poussé par son jumeau tout aussi vide. Le froid et la mort qui sortait d'eux était à l'opposé total de ce qu'ils étaient tout deux actuellement. Yuri souriait, fière d'exister.

« Mais en vrai... tu fais quoi à Namimori ? Je suis curieuse !! »

Elle se précipita à ses côtés, assis pile à côté de lui sans aucune gêne. En même temps, il avait l'air pénard et tout, c'était trop chill, elle adorait !!