Caractère

Avant de pouvoir se concentrer sur la personnalité de Ryota, il faut déjà connaître l’environnement où il a grandi.
Ryota vit actuellement chez ses grands-parents paternels avec ses parents, son oncle bien, souvent absent, ou présent (tout dépend du point de vue sur le personnage), et sa petite sœur. La maison appartient à la famille Arai depuis l’ère Genji.
Kenta est un policier à la retraite à la santé bien portant en dépit de ses rhumatismes articulaires. Même si cela fait des années qu’il ne travaille plus, il continue à se lever à l'heure des poules et hurle pour réveiller toute la famille. Cette habitude est pour lui la continuation de sa vie professionnelle, comme une jeunesse persistante.
Ce typhon plein d’entrain ne peut être calmé que par la douce Ruri en posant seulement sa main sur la sienne. Elle le pousse à s'asseoir et prendre un verre de thé. Puis, le vieux couple regarde longuement le ciel durant des heures. De toute sa vie de couple, Ruri n'a jamais travaillé, car elle s'est concentrée uniquement sur le bien-être familial.
Ensuite, nous avons le fils aîné de Kenta et Ruri, Hajime.
Lui et Toshi sont jumeaux. Hajime, en dépit de son statut d'aîné, a tendance à fuir ses responsabilités pour poursuivre un rêve d’enfant. Selon Toshi, son frère a le don de disparaître sans qu’on s’en rende compte et d'apparaître sans qu’on s’y attende. Ce qui fait réellement de ses longues absences, soit parfois plus de 6 mois, est un secret bien gardé.
Toshi, le benjamin, est père de deux enfants qu'il a eus avec Saika. C’est le genre d’homme à avoir peur de toutes créatures arrivant au niveau de ses chevilles, et de nature principalement rampante. Les nuits à la belle étoile lui ont toujours donné des urticaires, et les araignées le font sauter au plafond. Il a tellement de phobies qu’il est encore étonné que sa femme l’aime toujours autant.
En même temps, Saika est une femme au caractère bien trempé. Par le passé, au collège Namimori, elle était connue pour être une délinquante qui se battait souvent contre les autres gangs, montrant qu’une femme était tout aussi capable de battre un homme. Elle était connue sous le nom du “ Lys noir ”, car il fallait reconnaître qu’elle était également aussi belle qu’une fleur. Elle est la superhéroïne de son mari.
Comme dit plus haut, Saika a donné naissance à deux enfants. En premier, elle a eu un fils, Ryota Arai, que nous reviendrons plus tard. Puis, il naquit une adorable petite fille, Sachi. Cette petite sœur est un vrai rayon de soleil. Du haut de ses neuf ans, elle possède un caractère insouciant et un sourire ravageur. Les hommes de la famille sont ses premières victimes qui la gâtent un peu trop au goût de Saika.
Tel est l’environnement que Ryota a toujours connu depuis sa plus tendre enfance. Les cris, les explosions de colère, le calme et la part de mystère l’ont rendu insensible à toute situation rocambolesque. Il regardera toujours son interlocuteur sans la moindre expression sur son visage. Si un objet est jeté dans sa direction, il l’esquive calmement, comme s’il n’était pas la personne visée. Après tout, sa mère a très souvent jeté des objets contre son oncle. En somme, il fait comme sa grand-mère, il boit son thé matcha avec beaucoup de sérénité, comme un mimétisme.
Son manque de caractère se fait ressentir durant sa scolarité. Il semble rarement se lier rarement avec ses camarades de classe. En groupe, il parle très peu, et préfère les écouter. Son caractère introverti et un peu renfermé lui fait souvent rater l’occasion de pouvoir participer aux conversations. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’il n’aime pas parler. C’est juste que parfois, les conversations le dépassent. Cependant, si on lui demande quels sont les gens qu'il peut détester ou préférer, il vous répondra qu'il n’en a aucun. Pour lui, ils ont tous une personnalité propre et qu'il faut tous les accepter. De ce fait, n’importe qui peut lui demander de l’aide, il le fera volontiers.
Autrement, Ryota s’investit un peu plus auprès de ses amis. Il s’ouvre un peu plus, et laisse transparaître un homme sans la moindre parcelle de jugement. C'est un garçon marqué par une jeunesse basée par les moqueries de ses anciens camarades de primaire, car il était né avec une immense tache de vin sur le visage, et ses camarades le traitaient souvent de monstre. De plus, les petites frappes s’en prenaient à lui après qu'ils avaient appris que sa mère avait été une ancienne délinquante en fin de primaire et début de collège.
De ce fait, Ryota fonctionne au coup de cœur. S’il s’entend bien avec quelqu’un, il deviendra l’ami le plus fidèle qu’on puisse connaître. Il écoutera ses lamentations sans porter le moindre jugement. Il comprend toujours le point de vue de son interlocuteur, posant parfois des questions pour en savoir plus.
Il n’aime pas les conflits, et cherche à l'éviter le plus possible. Il sait que c’est assez lâche, et il l'assume. Pourtant, il ne se doute pas qu’inconsciemment, il s’interposera si la personne visée est sa petite sœur chérie, un membre de sa famille, ou ses amis. Il se ferait face à l’inconnu, en protégeant ceux qu’il aime quitte à recevoir un coup aux visages. S’il le faut, il lèvera la voix, s'assurant d’avoir toute l’attention vers lui pour être sûr que la personne défendue soit sauvée.
Pour terminer, Ryota aime prendre des photos. Il est devenu maître dans la capture de l’âme d’un lieu. Il prend rarement les gens en photo, préférant les paysages. Il ne quitte jamais son appareil photo, dont ses amis pensent qu’il en est amoureux. Quand un élément attire son regard, il prend son appareil pour photographier. Il ne pense jamais à demander s’il peut le faire ou non. Son rêve est de pouvoir photographier toute la ville et les présenter dans une galerie. Or, il doute beaucoup que ses photos intéressent quelqu’un.
Peut-il entrer dans le club du journalisme ?

Histoire

... Nous sommes toujours sans nouvelle des 8 adolescents et des 2 bébés disparus depuis plus de 2 semaines. Leur disparition commence à devenir inquiétante, et les forces de police mettent tout en œuvre pour les retrouver...
— Pas possible. À mon époque, on les aurait déjà retrouvés, ces enfants ! aboya Kenta face à la télévision.
L’ancien chef de la police de Namimori frappa du poing la table quand il entendit les informations fournies par la présentatrice du journal TV. Son action fit sursauter la tasse sur la table. Sa compagne, Ruri, prit l’objet d’une main pour s’assurer que le liquide brûlant ne tomba pas sur son mari. Elle paraissait calme, pourtant, son regard témoignait de l’inquiétude.
— Tais-toi, vieux débris. Je voudrais bien écouter, rétorqua sèchement une femme à ses côtés.
Kenta toisa du regard son interlocutrice. Elle avait les cheveux courts et fins de couleur noire de jais. Ses iris perçants rendaient l’expression d’irritation du retraité. Pourtant, l’hostilité s’arrêta là.
Un homme aux cheveux noirs en bataille, assis à la même table, se leva sans faire le moindre bruit. Il commença à faire un pas vers le couloir quand il s’arrêta net. Face à lui, un petit garçon de 8 ans était sous le cadre de la porte du petit salon. Il avait cheveux bicolores en rouge et blanc, et une immense tache de vin sur son visage gauche.
— Maman ?
Saika détourna son attention vers son fils.
Elle le regardait longuement avec un pincement au cœur. Elle laissait son inquiétude dans ses yeux. Saika prit son enfant dans ses bras pour le réconforter.
— Je t’ai fait peur, mon trésor. Ne t’inquiète pas, maman est là, et il ne t’arrivera rien.
Ryota Arai n’avait pas totalement assimilé l’histoire de ses disparitions, à cette époque. Il était trop jeune pour comprendre connaître Sawada Tsuna et ses camarades. À l’école, les professeurs avaient mis en place de nouvelles règles pour éviter d’autres victimes. Ces dispositions strictes inquiétaient Ryota, car à l’époque, il avait très peu d’amis sur qui se reposer. Sa mère le cherchait à l’école et elle le gardait dans sa boutique de fleurs dont elle était gérante. Elle lui avait installé un petit coin de bureau, proche du comptoir pour le surveiller.
De ce fait, Ryota avait grandi au milieu des fleurs. Il ne s’intéressait pas à cet univers, mais il écoutait les conseils de sa mère face à sa clientèle. Si à la maison, elle avait un ton agressif, elle se montrait douce et courtoise avec ses clients. Son fils prenait du plaisir à observer ses gestes délicats quand elle composait les bouquets pour des mariages, enterrements ou autres fêtes.
Un an plus tard, durant un après-midi de juin, Toshi et Saika s’installèrent l’un à côté de l’autre dans ce même petit salon. Ils le faisaient souvent quand ils décidèrent d’annoncer une décision prise à deux. Ryota était sur les genoux de son oncle, et il jouait avec lui.
— Papa. Maman. Je vous annonce que Saika et moi allons être parents de nouveau, informa Toshi avec fierté.
Kenta hurla de joie de toutes ses forces. Face aux décibels, Hajime plaça ses mains sur les oreilles de son neveu pour préserver ses oreilles.
— Mais tu vas baisser d’un ton, espèce de vieux crapaud ! hurla Saika.
La mère de famille se redressa, et remonta les manches. Son beau-père était tellement heureux qu’il resta sourd à son ordre. Puis, beau-père et belle-fille s’énervèrent l’un contre l’autre durant plus de cinq minutes.
Ryota regarda son oncle dans un sentiment d’impatience et de crainte. Il ne savait pas comment réagir en apprenant qu’il serait grand-frère, et il commençait à se demander si ses parents s’occuperont toujours de lui.
— Tu es heureux, Ryota. Tu vas être grand-frère.
Ryota hocha la tête.
— Oui. J’ai hâte de voir. Tu crois que c’est un petit frère ?
— Je n’en sais rien. En tout cas, en tant que grand-frère, tu devras le ou la protéger. Tu t’en sentiras capable.
— Oui.
Les doutes de Ryota s'envolaient. Il fit un gros sourire à son oncle en s’imaginant grand frère d’un petit frère ou d’une petite sœur. Il devait l’avouer, il aurait aimé un petit frère pour s’amuser au foot avec lui.
À l’école, rien n’avait changé en un an pour Ryota. Ses camarades de classe le regardaient toujours de travers à cause de sa tache de vin sur le visage. Les plus méchants le traitaient de monstre, tandis que les filles lui disaient que ce n’était rien. Le garçon ne savait jamais comment se comporter face à ses deux camps, et il avait eu du mal à se faire des amis. Ryota perdait lentement sa confiance en lui.
La naissance de Sachi, sa petite sœur, transforma son manque de confiance en lui en sentiment de bonheur. Son arrivée dans la maison le fit comprendre qu’il devrait la protéger et il se promit de le faire le moment venu. Sa mère lui apprit à donner le biberon à sa sœur, et à la porter en toute sécurité. Ryota était fier d’aider sa mère et son père.
Il demandait à son père ou son oncle de prendre une photo de sa petite sœur. Parfois, il prenait leur portable de sa mère pour la prendre en photo. Le petit garçon était devenu une sorte de photographe amateur, si bien qu’il avait reçu son premier appareil photo à l’âge de 10 ans.
Ryota était heureux ce jour-là, car il ne s’y attendait pas à ce genre de cadeau. C’était son oncle, Hajime, qui le lui avait offert. Il l’avait pris dans ses bras pour lui expliquer comment fonctionnait son appareil. Ryota l’écoutait avant de mitrailler la maison et le jardin de photo. Certaines de ses photos prises étaient floues, il lui fallut plusieurs jours pour parvenir à prendre des images correctes.
Le garçon ne quitta plus son nouveau compagnon de vie et il décidait de prendre moins de photo durant la journée, mais il sélectionnait les moments auxquels il avait envie d’immortaliser. Son amour pour les photos étonna sa mère, qui voyait son mur décoré de paysage rural ou spirituel. Il avait aussi les photos de vacances, mélangées avec des oiseaux dont il avait réussi à capturer l’envolée. Elle était même surprise d’avoir une photo d’elle en train de composer un bouquet de fleurs.
— Regarde-moi ça. Tu es devenu un petit pro, mon trésor, remarqua Saika en prenant tendrement son fils dans ses bras.
— Maman. Je ne suis plus un bébé.
Ryota fit une mine boudeuse quand sa mère le prenait dans ses bras. Elle lui donna un baiser sur ses cheveux, même si elle savait qu’il n’aimait plus être choyé comme un bébé. Malgré tout, le garçon ne s’échappait jamais de ses bras. Il regarda les photos qu’il avait prises durant la journée, et il effaça celle qui n’éveillait pas de sentiment en lui.
— As-tu déjà essayé d’aller dans un club de photo.
— Non. Il n’en a pas au collège.
— Vraiment… Quoique tu ne m’étonnes pas, il ne doit pas avoir beaucoup d’amoureux de photo.
— Je pense aller dans le club de journalisme, l’année prochaine, informa Ryota. Comme ça, je pourrais couvrir les évènements.
— C’est une sage décision. Je suis sûre qu’ils vont te prendre. Tu fais de très belles photos, mon trésor.
Ryota sourit en toute confiance en imaginant sa candidature acceptée dans le club du journaliste. Quand ce fut le cas, ce fut sa dernière année de collège avant d’aller au lycée. Il s’amusait beaucoup durant ces derniers jours, et sa vocation de photographe continua même après le collège sans le moindre problème.
Rentrée avril 2010
Ryota, âgé de 17 ans, se retrouvait parmi les élèves du lycée Namimori. S’il avait un an de plus que ses camarades, c’était dû au fait qu’il était né au mois de janvier. Il se retrouvait parmi les premières années quand une lueur s’échappa d’un élève. On entendait des cris, de l’étonnement, certains même essayaient de s’éloigner de cette lueur.
Ryota ne bougea pas de son emplacement. Il fut bousculé par un camarade, mais il garda sa position. Dans cette confusion générale, son âme de photographe journalistique le poussa à prendre son appareil photo. Il prit un cliché, un seul, de l’élève qui avait éveillé sa flamme.
Le lycéen ne comprenait pas ce qui se produisait quand un autre élève le percuta. Il tomba au sol. L’un de ses camarades l’aida à se relever et lui demanda si ça allait. Ryota lui répondit que oui, avant de s’inquiéter pour son appareil photo.
Des jours plus tard, on parlait encore de cet évènement dans le couloir, et les salles de classe. On finit par déclarer que c’était des effets spéciaux pour un film. Ryota avait accepté cette histoire, mais quelque chose, dans son cœur, lui disait que cela n’avait rien à voir avec la cinématographie. Une étrange sensation le tiraillait quand il regardait la photo de son camarade, dans sa chambre. Or, il ne savait pas quoi. Il fixa longuement ce cliché, en cherchant à savoir pourquoi elle lui donnait la sensation de danger.
Le garçon était loin de se douter des dangers qu’il encourait par la suite. Il fallait attendre le jour du festival pour qu'il s’en rendît compte, quand un homme rentra dans l’établissement et tira des balles de la dernière volonté.
Ryota s’était caché dans une salle, avec une fille qui avait rencontré par hasard. Sous la panique, il n’avait pas fait attention à son visage. Il l’a tout simplement caché sous une table, et il la protégea de son corps jusqu’à la fin de la fusillade. Dans son esprit, il appelait sa mère en larmes. Ryota avait eu la peur de sa vie jusqu’à ce que la police arrive sur place.
Ce fut son oncle qui était venu le chercher, imposant ses parents à attendre son retour. Hajime se doutait que sa belle-sœur allait s’énerver contre les membres de l’établissement scolaire et le corps policier en sachant que son fils aurait pu être victime de ce fou.
Ce jour-là, Hajime était en tenue impeccable, Ryota fut étonné de le voir son oncle en costume, bien habillé, et parfaitement bien coiffer. L’homme qui parlait peu questionnait beaucoup les adultes présents sur place avant de prendre congé. Puis, il emmena son neveu avec lui, dans un véhicule que Ryota ne connaissait pas.
L’adolescent vit sur le visage de son oncle de l’inquiétude, mélangé avec de l'irritation. Il ne lui avait dit aucun mot jusqu’à être arrivé à la maison. Le soulagement à savoir Ryota en sécurité avait totalement occulté le fait que l’aîné de la famille portait un costume.
Le garçon fut absent durant une semaine dans l’établissement. Ce fut un choix de sa mère, qui ne pouvait pas le laisser à l’école. Elle voulut le faire changer d’établissement, mais Ryota réussit à lui faire changer d'avis en protestant qu’il avait des difficultés à se faire des amis. Il put revenir dans sa classe.