Caractère

Il y a un avant et un après pour Taichi. Beaucoup se souviennent d'un garçon impulsif, colérique mais juste, extraverti au tempérament de feu. On parle également de quelqu'un contre le conflit, qui cherchera une solution pacifique afin de régler le problème des autres... jusqu'au moment où il doit rendre les coups. En effet, malgré sa profonde gentillesse, il était capable d'entrer dans une rage folle si le conflit échappait à son contrôle. La seule façon de calmer cette rage, qui n'apparaissait que face à ce qu'il considérait comme de l'injustice, fut de lui faire dépenser toute cette énergie qu'il possédait à travers le sport, et plus particulièrement le kick-boxing. Attention, Taichi n'a jamais trouvé de plaisir à cogner les autres, pire il a toujours détesté le fait qu'il n'ait jamais pu se contenir. Mais voilà la patience n'était pas son fort.

Avec ces éléments, il est facile de penser qu'il s'agit de quelqu'un de détestable... pourtant il a toujours eu le cœur sur la main, toujours à porter secours aux autres amis ou non. Malgré sa colère, il a toujours été quelqu'un d'honnête et honorable à sa manière.

Mais ça c'était le Taichi d'avant car, après l'apparition de sa maladie, son monde s'est écroulé. Aujourd'hui mélancolique et cynique, il fait de son mieux pour retenir sa colère maintenant qu'il ne peut plus se défouler. Aussi, maintenant qu'il a vingt ans, il a acquis une maturité qui lui permet de passer outre. Il n'est plus l'adolescent qui veut se défouler pour se sentir en vie. Non, maintenant il se sent mort mais c'est normal. Son quotidien est maintenant celui d'une routine ennuyante, où les jours sont tous les mêmes et où il a l'impression qu'il n'a plus sa place.

Pourtant, même s'il ne s'en rend pas compte, il reste ce garçon prêt à tout pour protéger les autres en cédant à sa rage qui n'attend qu'à resurgir.

Histoire

Je suis né dans la ville portuaire de Yokohama dans une famille aimante. Je pesais à la naissance 2,9kg et mes premiers pas furent... Non attends c'est peut-être un peu loin pour raconter mon histoire. On va faire les choses différemment et non pas une page Wikipédia. Bon on reprend. J'ai un caractère de merde. Voilà ça c'est dit, c'est posé on peut passer à autre chose. Quoi que je m'explique ? Tu confirmes que ton enregistrement il ne quittera pas cette pièce ? Bon très bien...

J'ai toujours eu beaucoup d'énergie. Je n'ai jamais été le plus malin mais toujours le plus volontaire. Je crois que cette attitude plaisait aux autres, j'étais facilement approchable. Mes premières années de primaires furent joyeuses, j'avais des amis, l'insouciance de la jeunesse et les problèmes d'un enfant tout ce qui a de plus normal. Ma première « crise » c'était lorsque j'avais six ans si je dis pas de bêtises. Des gamins harcelaient un très bon ami à moi, j'ai essayé de calmer le jeu afin qu'on puisse tous en rire. Sans m'en rendre compte, ils étaient tous par terre en train de pleurer. D'ailleurs je note que ça fait plusieurs mois que je n'ai pas eu de « crise » et c'est... c'est cool quoi... Enfin bref j'ai très vite compris comment me servir de mes poings. Mes parents, désespérés à l'époque, pensaient dans un premier temps que ça passerait, des petites colères de gamin il y en a tous les jours. Ils ont compris qu'il fallait faire quelque chose lorsque je me suis fait renvoyer de l'école primaire.

C'est à l'âge de neuf ans qu'on m'a introduit aux sports de combat. Ça a commencé par de la boxe anglaise. Je tapais dans un sac de sable et j'étais le plus heureux des gamins. J'ai pu me canaliser grâce à ça et j'ai découvert une passion. Je savais que je vivrais un jour grâce au sport. Je tiens à préciser que je n'ai jamais fait de mal à quelqu'un qui ne le méritait pas, mes nerfs je les ai toujours passés si on venait me chercher. Le collège ça a été les meilleures années de ma vie. J'étais considéré comme le pitre de la classe, j'avais des amis et une passion qui me poussait à toujours repousser mes limites. Avec le temps je me suis spécialisé dans le kick-boxing car j'en avais marre de toujours bosser que mes bras. Donc voilà tout ça pour dire que j'ai une enfance beaucoup trop « normale » et qu'il n'y a aucun intérêt à la raconter. Que dire d'autre... oui j'allais décrocher une bourse, me permettant ainsi d'avancer dans mes projets. Ça aurait été génial. Enfin ça c'était avant.

Avant quoi ? Avant ce que j'appelle l'accident. Lors de ma deuxième année au lycée, j'ai commencé à avoir des douleurs aux articulations. Non j'en ai parlé à personne je n'en voyais pas l'intérêt à l'époque. En plus beaucoup de gangs voulaient me tester pour le fun et, évidemment, je répondais. Les douleurs devenaient de plus en fortes. Tu sais, si on m'avait dit qu'il devait m'arriver quelque chose j'aurai tout de suite répondu que ce serait sur un ring, comme dans un film, de manière classe quoi... Mais non c'était à l'entraînement. Mon bras s'est cassé après un coup basique sur un sac. Je n'avais jamais eu aussi mal de ma vie.

Le diagnostic était sans appel : j'avais une maladie des os qui fragilisait ces derniers. Rien d'aussi grave qu'une maladie des os de verre mais à ne pas sous-estimer. On m'a dit que c'était génétique et que ça s'est révélé à cause de l'effort physique quotidien. Dans un premier temps ton corps te prévient et si tu ne l'écoutes pas il casse quelque chose. Voilà d'où venaient les douleurs.

Ce que j'ai fait ? Ma vie venait de se terminer alors qu'elle n'avait même pas encore commencée. On m'a interdit toute activité qui mettrait mon corps en danger, on a retiré ma bourse et quelque chose était mort en moi. Je n'étais plus ce gamin épanoui prêt à défendre la veuve et l'orphelin, juste une loque. Je me remets à peine de ces événements.

Aujourd'hui j'ai dû reprendre mes études et j'ai voulu prendre mes distances avec le monde qui était le mien. J'ai donc emménagé dans cette ville et je travaille dans une supérette pour pouvoir payer tout ça. J'essaie de me maintenir en forme mais je ne te cache pas que mes exercices habituels me mettent maintenant à genoux et évidemment, il y a le risque de casser un truc.

Tu m'as dit lorsque je suis arrivé ici que cette ville était une terre d'opportunité, un lieu plein de surprises, mais je ne vois pour l'instant rien de tout ça. Je vis ma vie chiante, pleine de regrets, prêt à donner n'importe quoi pour me battre de nouveau. Tu es certes mon conseiller mais j'espère que tu vas pas dire ça à mes parents, ils me tueraient s'ils savaient que je vivais à ce point dans le passé...

J'ai besoin de reprendre ma vie en main, seulement je n'y arriverai pas tout seul.