Ma rentrée était faite, autant au lycée de Namimori qu'à la brigade de police. Étant donné que le dénommé Shilia Nakamaru n'avait pas encore été arrêté, ça laissait Zuran Kitamura et Toichi Tahara parmi les suspects principaux sur la perte de Azami Masane. Parfait, j'avais donc décidé de faire progresser l'enquête en frappant à la porte d'une jeune fille dont des témoins avaient expliqué à la police que le jeune malentendant en était sorti le matin. Saphire Manako, une jeune lycéenne de mon établissement scolaire. Elle avait pu apercevoir le masque du lycéen, elle allait être confrontée au masque du policier. Une femme lui avait ouvert la porte, très certainement sa mère.

« Bonjour, je suis Kamichi Buraito, police de Namimori. Pourrais-je parle à votre fille ? » Demandait-il très calmement. « Je vous rassure elle n'a rien fait de mal, nous pensons que votre fille a été témoin d'un événement sur une enquête en cours. Elle ne risque absolument rien. » Rajoutait-il afin qu'elle ne se fasse pas un sang d'encre.

Après quelques secondes, la maman m'avait laissé entrer. Évidemment, elle voulait exercer son droit de tutrice en assistant au témoignage de sa fille mais je le lui avais conseillé de ne pas le faire. Je lui présentais une carte d'un avocat compétent reconnu en Angleterre. Il s'appelait Shawn Shelby Nayaka et vivait à Namimori depuis peu. J'utilisais cette méthode car moins l'entourage en saura de l'enquête qui était en cours et plus toute la famille sera en sécurité. De plus, je leur expliquais que si jamais moi ou la police on revenait pour dire qu'elle était suspectée, le fait que la famille ne soit pas là et qu'il n'y ait pas eu d'enregistrement rendait le témoignage caduc. Je rajoutais à cela que ma motivation était tout simplement d'innocenter une personne suspectée qu'il savait non coupable. Évidemment, elle s'inquiétait mais elle comprenait la situation. Alors je montais dans la chambre de la jeune fille, seul et je frappais à sa porte.

« Puis-je entrer ? » Demandais-je sereinement avant d'entrer quand j'en avais eu l'autorisation. « Bonjour Manako-chan, je me présente à nouveau : Je suis Kamichi Buraito, étudiant au lycée de Namimori et policier à temps partiel. » Rajoutais-je en m'inclinant doucement. « J'aurais quelques questions à te poser à propos d'un camarade que tu aurais héberger durant la nuit. Je le pense innocent d'une affaire où il est suspecté de meurtre avec préméditation. » Dévoilais-je sans tact.

En quête d'innocence

Elle me proposait du thé et des gâteaux après avoir rigolé et en ayant déjà donné sa version sans que je ne demande quoi que ce soit. Elle est assez décousue sur sa manière de s'exprimer, c'était peu habituel mais je ne voyais pas l'intérêt de refuser son hospitalité. Une fois le thé et les gâteaux en place, je prenais place après que Saphire ait prit la sienne et je mangeais avec autant de politesse et d'élégance qu'à mon habitude. Mais je n'avais pas non plus tout mon temps, je devais réussir à déterminer qui étaient les alliés et qui étaient les ennemis. Alors sans plus tarder, je poursuivais la conversation.

« Présentait-il des marques de brûlures ? Le voisinage disait avoir entendu des coups de feu pourtant aucun impact et aucune douille n'a été trouvé. En revanche, une chaudière a explosé et des traces de sang séché montrait qu'il était à proximité. » Demandais-je très sérieusement.

Aucun témoignage des personnes l'ayant vu sortir de cette maison n'ont signalé de brûlures alors qu'il était obligatoirement sur place. De plus, la chaudière ne présentait pas de défauts et il n'y avait aucune balle qui avait transpercé le métal de l'outil. J'ai bien peur que la chaudière ait explosé car une flamme de la dernière volonté l'a embrasé, je ne vois que cette solution. Le problème était qu'il n'était pas fait mention de brûlures sur le rapport alors qu'un bleu de travail et des chaussures de chantier lui avaient été donné à Toichi et lui. Donc s'il y en avait, ça devrait être écrit. Je veux bien croire que ce nouveau parrain soit fort, mais de là à déployer cette puissance sans être blessé un minimum était difficile à croire. Alors ça voulait dire qu'une seule chose : Celui qui a reçu Zuran au commissariat enquête de très près sur lui et a connaissance des flammes. Étant donné que cela sortait largement du protocole à suivre alors cela voulait dire une chose. Ce n'est pas son travail qui le motive à enquêter sur le malentendant. Il a un autre objectif... Mais lequel ?

« Est-ce que Kitamura-kun a sous-entendu que un groupe l'attendait ? » Demandais-je après avoir reçu la réponse à ma première question.

Quelque chose de louche se tramait jusque dans la police. J'ai besoin de savoir si je peux accorder ma confiance professionnelle à ma brigade ou pas. Est-ce que je dois me considérer seul ou est-ce que je peux compter sur leur soutien ? Ou alors peut-être qu'il n'y a qu'un seul loup dans la bergerie en plus de moi-même. Alors dans ce cas-là, il faudra que j'arrive à le chasser de sa place. Je pense qu'il va falloir clairement établir le statut et le choix politique des habitants impliqués dans cette histoire sinon on ne sera que victime d'une embuscade bien trop importante. Réduisons leur puissance en découvrant qui ils sont !

En quête d'innocence

Jeune bleu ? Elle avait le don pour faire des compliments et ensuite rabaisser la personne de façon plus ou moins subtile. Ça m'avait pousser à laisser un léger soupire de lassitude. Je n'aimais pas vraiment devoir confronter des personnes qui ne répondent pas bêtement aux questions. Ça me fait perdre mon temps précieux pour essayer d'arrêter le véritable coupable. Bien que cela peut parfois aider face à une situation que l'on avait pas forcément prit en compte. Mais là ce n'était pas le cas, et poser une question dans le but d'avoir une information sur une enquête secrète et non-officielle était le meilleur moyen d'être impliqué et de finir comme ce pauvre Zuran, accusé d'avoir provoqué le fait d'avoir ce sang sur les mains.

« Manako-chan, ce que je m'apprête à dire est de camarade à camarade et non en temps que policier. » Disais-je très calmement. « Évitez de poser des questions en retour, si vous êtes face à quelqu'un de mal attentionné c'est le meilleur moyen de se faire impliquer comme Kitamura-kun l'est. » Rajoutais-je en espérant être clair sur mes intentions. « J'aimerais éviter qu'une autre personne innocente soit accusée à tort. » Finissais-je en plongeant mes yeux rouges dans son regard.

Les criminels détenant la flamme avait la fâcheuse tendance de s'en sortir bien trop facilement ici. Ça se voit que très peu de policier du coin détiennent la flamme sinon ça ne se passerait pas aussi simplement. Mais honnêtement, je remets en cause l'objectif de l'un d'eux. Peut-être suis-je paranoïaque, ce n'est pas quelque chose que j'exclus. En tant que policier je me retrouve limité sur ce que je peux dire, mais en tant que fils d'un des dirigeants de la sécurité du pays, je sais que celui qui a interrogé Tahara-kun et Kitamura-kun n'est autre que le commissaire en quête de vengeance envers un Arcobaleno. Il serait donc logique de penser qu'il n'est pas impartial sur cette affaire et qu'il puisse vouloir en tirer profit. Je devais surveiller ma propre brigade en plus de chercher à faire arrêter le véritable coupable du meurtre de Masane-chan. Ce n'était pas évident, je comptais sur la police pour avoir du soutien mais quelque chose m'indique que je dois également me méfier d'eux.

« J'ai pu observer les dossiers scolaires de Kitamura-kun et il s'avère qu'il était quelqu'un reconnu comme étant très isolé et même harcelé. » Expliquais-je normalement. « Comment pouvez-vous expliquer son intégration soudaine et son entourage rapproché depuis la rentrée des classes au sein du lycée de Namimori ? » Demandais-je faussement curieux. « De plus, beaucoup de ses proches et de personnes qu'il a côtoyé sont mortes récemment. Masane-chan, Ban-kun, Drescher-kun, Furinji-kun et le tout en moins d'un mois. Manifestement, il perd autant de proches qu'il en gagne avec sa popularité grandissante. Auriez-vous des explications ? » Rajoutais-je afin d'avoir un avis espérons sérieux et sincère.

Le début de l'interrogatoire a déjà dévié à travers les suppositions et le questionnement de Manako-chan, il espérait tout de même qu'il allait en tirer quelque chose sinon j'en viendrais à me demander si elle est une alliée, une ennemie ou une simple observatrice. Me serais-je trompé sur les intentions de la demoiselle ? Au moins, je saurais déjà qui je pourrais surveiller de près. Attendons de voir ce qu'il en est exactement.

En quête d'innocence

Au final il n'y avait pas l'air grand chose à en tirer de toutes ces explications. Peut-être était-ce une fausse piste, que Zuran ne lui avait absolument rien dire pour la protéger. C'était probable au vu du tempérament du garçon mais cela voulait dire aussi qu'il comptait s'extirper de ce souci tout seul. En tout cas, la dernière piste qui lui restait pour savoir ce qu'il s'est réellement déroulé c'est Toichi Tahara qui était présent aux côtés du parrain ce soir-là. La raison pour laquelle je n'ai pas commencé par lui ? Au vu des informations qu'il avait donné publiquement je sais qu'il a menti. Je pense que quelqu'un du commissariat lui a foutu la pression et selon le rapport, celui qui était de garde ce soir-là c'était le commissaire en personne. Il avait du grandement jouer de ce qu'il dégage pour obtenir ce qu'il voulait des deux. Mais Saphire en tout cas pense également que quelque chose s'est soudainement déroulé et qu'il était guidé. Pourtant de ce que j'ai compris elle n'a communiqué avec le Vongola qu'une seule fois. Alors cette nuit était probablement liée à la flamme.

« Je vois, merci pour vos réponses Manako-chan. Je pense savoir où je dois aller maintenant et je noterai sur mon rapport que vous n'avez aucune information vis à vis de l'affaire afin qu'on vous laisse tranquille vous et votre famille. » Disais-je de manière à rassurer. « Dans le doute, si vous vous rappelez d'un détail contactez directement cet avocat. Il fera directement le nécessaire pour me contacter sans que vous passiez publiquement par la police afin de ne pas être impliqué. » Rajoutais-je en lui tendance la carte de Shawn Shelby Nayaka.

Pour le reste, je buvais tranquillement ma tasse de thé en mangeant un des petits gâteaux qu'on m'a gentiment donné. Après cela, je dépose le tout bien gentiment sur une table basse et je remballe mes affaires signifiant ainsi mon départ.

« Prenez soin de vous et merci de votre hospitalité Manako-chan. » Disais-je sereinement.

J'attends juste quelques secondes afin d'avoir des dernières paroles puis une fois les politesses terminées je repars de mon côté afin de poursuivre mon enquête. Je suis content que ce soit moi qui suis allé la voir et non un autre, au moins je m'assure qu'elle ne risque rien.

En quête d'innocence