La prière en blanche • Shiroïme [-18]Reborn NEW Futur :: Carte d'identité :: Population :: Jeune mafieux
# La prière en blanche • Shiroïme [-18]Mar 14 Juil - 18:36
Shiroïme BrawerWinter is coming.
ShiroïmeBrawer21 ansDihya
Flamme de la pluie de préférence; aucune flamme non désirée.
Il travaille en tant qu'infirmier libéral à son compte.
Il travaille en tant qu'infirmier libéral à son compte.
On parle souvent de force tranquille, mais peu de personnes peuvent dire qu'ils en ont croisé une.
Si j'étais un animal, je serai une béluga.
Si j'étais une plante, je serai une aster.
Si j'étais un élément, je serai l'eau.
Si j'étais une pierre précieuse, je serai une antarcticite.
Si j'étais une saison, je serai l'hiver.
Si j'étais un moment de la journée, je serai le lever du soleil.
Si j'étais un sens, je serai le toucher.
Si j'étais un pays, je serai la Norvège.
Si j'étais une ville je serai Inari.
Si j'étais une planète, je serai Neptune.
Si j'étais un paysage, je serai une forêt enneigée.
Si j'étais une pièce de la maison, je serai la chambre d'ami.
Si j'étais un objet du quotidien, je serai un livre de conte.
Si j'étais un personnage de fiction, je serai une Jack Frost.
Si j'étais un mot, je serai blanc.
Si j'étais un dessin animé, je serai Le pacte des yokais.
Si j'étais une créature mythologique, je serai la fée Viviane.
Si j'étais un style de musique, je serai une musique relaxante.
Si j'étais une photo, je serai la première aurore boréale photographiée.
Si j'étais un art, je serai la sculpture sur glace.
Si j'étais un instrument, je serai un kantale.
Si j'étais un plat, je serai une fondue japonaise.
Si j'étais un dessert, je serai une omelette norvégienne.
Si j'étais une friandise, je serai une pastille à la menthe douce.
Si j'étais une odeur, je serai celle de la neige et du pin.
Si j'étais un sport, je serai le saut en parachute.
Si j'étais un chiffre, je serai le 4.
Si j'étais un bruit, je serai celui de la neige contre votre vitre.
Si j'étais une devise, je serai « Ne donne pas ce poisson, apprends lui à pêcher. »
Si j'étais une mauvaise habitude, je serai la cigarette après une zumba corporelle.
Si j'étais une qualité, je serai l’altruisme.
Si j'étais une émotion, je serai l'empathie.
Si j'étais un plaisir, je serai le sexe.
Si j'étais un animal, je serai une béluga.
Si j'étais une plante, je serai une aster.
Si j'étais un élément, je serai l'eau.
Si j'étais une pierre précieuse, je serai une antarcticite.
Si j'étais une saison, je serai l'hiver.
Si j'étais un moment de la journée, je serai le lever du soleil.
Si j'étais un sens, je serai le toucher.
Si j'étais un pays, je serai la Norvège.
Si j'étais une ville je serai Inari.
Si j'étais une planète, je serai Neptune.
Si j'étais un paysage, je serai une forêt enneigée.
Si j'étais une pièce de la maison, je serai la chambre d'ami.
Si j'étais un objet du quotidien, je serai un livre de conte.
Si j'étais un personnage de fiction, je serai une Jack Frost.
Si j'étais un mot, je serai blanc.
Si j'étais un dessin animé, je serai Le pacte des yokais.
Si j'étais une créature mythologique, je serai la fée Viviane.
Si j'étais un style de musique, je serai une musique relaxante.
Si j'étais une photo, je serai la première aurore boréale photographiée.
Si j'étais un art, je serai la sculpture sur glace.
Si j'étais un instrument, je serai un kantale.
Si j'étais un plat, je serai une fondue japonaise.
Si j'étais un dessert, je serai une omelette norvégienne.
Si j'étais une friandise, je serai une pastille à la menthe douce.
Si j'étais une odeur, je serai celle de la neige et du pin.
Si j'étais un sport, je serai le saut en parachute.
Si j'étais un chiffre, je serai le 4.
Si j'étais un bruit, je serai celui de la neige contre votre vitre.
Si j'étais une devise, je serai « Ne donne pas ce poisson, apprends lui à pêcher. »
Si j'étais une mauvaise habitude, je serai la cigarette après une zumba corporelle.
Si j'étais une qualité, je serai l’altruisme.
Si j'étais une émotion, je serai l'empathie.
Si j'étais un plaisir, je serai le sexe.
Histoire
Nous sommes le 4 Janvier 1994. Il fait beau dehors, les oiseaux chantent et celui qu'il appelle Monsieur à la française vient de se faire attraper par deux personnes habillés du même bleu que celui du ciel, quand les aiguilles essaient de toucher le plafond. Elles n'y parviennent jamais, mais il a espoir qu'un jour, il puisse être assez grand pour attraper le compartiment des aiguilles et les aider à atteindre le plafond. Pour le moment ce n'est pas le cas, mais il fait comme a dit Monsieur, il reste bien assis dans le cercle rouge avec les autres enfants. Ils sont cinq, ils n'ont pas le même âge. De tous, il est le plus jeune. Comme eux, il ne parle pas, il ne dit rien. Ils n'ont pas besoin de parler, ils n'ont pas besoin de manger plus qu'ils ne le devraient, ils n'ont pas besoin d'avoir de noms, après tout... ils sont tous voués à devenir des enfants de la lumière. Il ne sait pas ce que ça veut dire mais il a toujours dit que la lumière pouvait faire mal.
Monsieur est arrivé à ce moment-là. Il a mit sa main sur la tête de chacun d'eux et les a ensuite doucement portés jusqu'au milieu du cercle. Il a ensuite expliqué qu'il était temps qu'il retourne tous proche des étoiles. Il aime bien les étoiles, elles sont jolies dans le ciel. Il sait ce que c'est par ce que Monsieur lui en a parlé tout le temps, depuis toujours. Il est d'accord pour retourner dans les étoiles, et pour devenir pour de bon un des enfants de la lumière. Il ne comprend pas pourquoi les autres avec lui commencent à faire du bruit et essayer de partir. Alors gentiment, il leur fait un câlin. Ils sont ensembles pour ce voyage, c'est plutôt bien non ?
Mais le voyage n'a jamais lieu, car les monsieur en bleu couleur des aiguilles vers le haut ont ramené tout le monde très loin, Monsieur aussi.
C'était la première fois qu'il entendait quelqu'un pleurer sans qu'à la suite de ce bruit, quelqu'un ne se prenne de coup. Il ne comprit pas pourquoi non plus, il ne comprenait pas grande chose de toute façon : mais cette constatation, elle le fit pleurer aussi. Personne n'avait eu mal quand une personne s'était exprimée, avait proclamé ce qu'elle ressentait. C'était aussi la première fois qu'il arrivait à pleurer et même à émettre un bruit. Avant, son corps avait été comme habitué à garder en lui tout ce qu'il avait voulu dire, faire. Il découvrait ainsi le son de sa propre voix.
Il fut ensuite emmené quelque part de chaud. L'homme à l'odeur amère lui mit dans les mains une tasse d'un liquide qu'il n'avait jamais vu. Il eut d'abord un peu peur, car la couleur lui rappelait le sol sur lequel il avait marché. Il le regarda avec une grande curiosité et quand l'homme but, il lui fit confiance. Ce fut bon. Ce fut son tout premier quelque chose important en dehors de la secte de la lumière, ce fut son premier chocolat. C'était doux.
On les fit dormir sur quelque chose de doux cette nuit-là. Ses articulations ne raclèrent pas sur le sol, et même s'il dormait avec les autres, ça leur fit plus plaisir qu'autre chose. Ils dormirent tous dans un grand câlin. Lui, il fut profondément heureux de se trouver avec eux. Jamais, il n'avait pensé que ce serait à ce point doux... Il aimait beaucoup cet endroit. Pourtant, il n'y resta pas. Apparemment, c'était l'endroit des hommes aux couleurs des aiguilles vers le haut. Il n'avait pas le droit de rester. Cependant, avant de repartir, l'homme à l'odeur amère revient tous les voir. Il prit un certains temps avec chacun d'eux. Avec l'homme se trouvait un second, il avait l'air plus sombre mais aussi plus droit. Son visage avait quelque chose qui mettait en confiance le garçon... même s'il avait l'air de terroriser les autres enfants avec lui.
Quand ce fut son tour, le garçon s'assit calmement sur le bout de bois un peu redressé qu'il appelait chaise. Ses mains se mirent sur le gros bout de bois, à sa hauteur mais pas à celles des deux adultes... ils appelaient ça une table. En tout cas, c'était plus solide que les supports de là-bas. Il regarda l'homme à l'odeur amère et l'homme au visage qui donne confiance. Ils donnèrent leur nom...
« Je suis Junko, et lui derrière c'est Karû ! » L'homme qui l'avait sauvé lui offrit un grand sourire, et comme c'était communicatif, il sourit aussi. Il tenta même de faire sourire l'homme derrière.
Il essaya tout le long derrière. Il continua de lui sourire en espérant qu'il puisse... lui aussi finir heureux. Au moins un peu. C'était quand même triste s'il ne pouvait pas sourire avec eux. Alors, il continua à le fixer tout en souriant. Visiblement, cela finit par déranger l'homme au visage qui donne confiance... mais au lieu de partir, il essaya de comprendre, accompagné par l'homme à l'odeur amère. Ce fut d'ailleurs ce dernier qui finit par rire fort :
« Tu vois pas qu'il essaie de te faire sourire ! P'tain sans déconner ! Même un gosse de cinq ans voit que c'est pas naturel chez toi ! »
Sûrement vexé... L'homme au visage qui donne confiance se força à émettre un redressement de lèvres. Cela fit arrêter de rire l'autre homme, lui donnant même un air attendri ; alors qu'en fasse, le garçon semblait enfin sourire pour de vrai. Pour lui, c'était la première fois qu'il arrivait à faire sourire quelqu'un d'autre que les enfants avec qui il avait été. Alors, de joie, il pleura de bonheur. Il réalisa peu après qu'il était entouré des deux hommes, en train de lui faire un câlin et de maladroitement le réconforter. Il n'en avait pas besoin, il était heureux. Simplement heureux.
Quand il fut calmé, les deux hommes commencèrent à reprendre là où ils s'étaient arrêtés. Ils semblaient lui chercher... un nom. Cela ne l'intéressait pas vraiment, alors il se tourna vers l'extérieur de la pièce, qu'il ne voyait pas... mais pouvait imaginer. Il s'imagina de nouveau monter l'horloge vers le plafond... un petit sourire grimpa sur son visage. Puis il l'entendit :
« Vu comment tu le traites, on peut carrément dire que c'est ta petite princesse, hein Karû... » Éclair de génie, doigt pointé vers l'enfant : « Oh je sais ! Shiroïme ! »
Malgré les protestations de l'autre homme aux cheveux bruns, le garçon regarda l'homme à l'odeur amère... Puis il sourit grandement et hocha la tête en s'avançant vers eux... Il marmonna de sa toute nouvellement découverte voix :
« Shi...ro...ïme...? »
Les deux adultes se turent dans leurs jérémiades... Ils lui offrirent tout deux un sourire, son prénom fut donc Shiroïme, la princesse blanche.
Quelques heures après avoir obtenu son prénom, les deux hommes en bleu lui expliquent qu'il ne pourra pas rester ici, avec eux. C'est dommage, il commence à s'y habituer. Il ne lui faut de toute façon pas plus d'une heure pour ressentir qu'un lieu est sa maison. N'ayant jamais eu de maison, c'est plus facile de se faire croire que tout et nulle part l'est, qu'au contraire, on est chez soi nulle part. Son visage se baisse mais il accepte. Il ne veut pas causer du tort aux gentils hommes. Ils ont déjà fait tant pour lui, et il n'a pu leur donner que si peu. Un côté de lui se demande s'il a vraiment le droit d'accepter cette aide qu'on lui porte ? Il n'était pas malheureux là-bas. Il n'est pas malheureux ici. Est-ce qu'il le sera là où ils vont le laisser ?
Le doute est quelque chose qu'il découvre à cet instant. Maintenant qu'il n'a plus d'étoile à rejoindre, il ne sait quel chemin entreprendre. Il ne sait s'il fait le bon choix de se rendre avec eux dans cet étrange véhicule sur quatre ronds, dans ce lieu assez isolé de tout ce qu'il a connu. Cela ne lui fait pas peur. Il ne sait pas encore ce qu'est la peur. Il a simplement des doutes. Il ne sait pas comment réagir, comment va se dérouler le contact avec les autres. Est-ce qu'il y a d'autres enfants ? L'homme à l'odeur amère a parlé d'un programme d'enfants ayant vécus des choses similaires à lui, recueilli par un.. un temple ? Il ne comprend pas pourquoi on l'a retiré à Monsieur si c'est pour l'amener à un autre Monsieur... Ce n'est peut-être pas le cas ?
Il est un peu perdu.
C'est à ce moment qu'il remarque l'entrée d'un endroit presque entièrement blanc et bleu. Ses yeux ne se sont jamais autant agrandis. Il ne reconnaît rien de ce qu'il a fasse à lui. Il ne sait pas comment appeler ces étranges bouts de bois au dessus de sa tête, ni les énièmes symboles qui s'assemblent sur la roche à sa droite. Il a envie de savoir tout nommer. Là, il remarque sur le côté des personnes en train de faire des mouvements répétitifs entre eux, sans vraiment de raison. Pourtant, les coups sont clairs, rapides et forment une sorte de danse bien plus jolie que celle désordonnée qu'il avait dû créer avec les enfants de la lumière.
D'ailleurs la lumière... Elle est partout. Elle rayonne sur chacun des éléments de ce grand monde. Il découvre ce qu'elle est vraiment. Il le sait, instinctivement, Monsieur se trompait. Il a devant lui bien plus de sentiments positifs qu'il n'en a jamais ressenti. Les gens d'ici sont sereins... Ils sont comme une myriade d'étincelles au beau milieu de la pâleur d'un paysage blanc. On ressent leur force et leur couleur, alors que ses yeux se sont à peine poser sur eux. Quand arrive la vague de caresse d'une odeur de pin, d'eau glacée et de pierres rares, il voit tout ses membres se calmer. Il est jeune, à peine cinq années, mais il sait qu'il vient de trouver ce qu'il ne pensait jamais avoir : un endroit où il se sent réellement libre.
La voiture se gare sur la droite de la plus grande bâtisse. Elle est dans un bois foncé qui dénote avec tout les éléments pures qui la composent. Pour lui, c'est comme s'il voyait une forêt avec des petites étincelles. Il veut voir ce que ça donnera. Finalement, l'homme qui donne confiance lui ouvre la porte. Il entend à ce moment pour la première fois le son d'une mélodie. Il n'a encore jamais entendu ça, une mélodie. Son visage se tourne vers l'endroit d'où vient cet étrange son... Il fixe le petit groupe de musicien. Dans leurs mains se trouvent de longs instruments, avec des cordes qui le traversent. Ils doivent se mettre assis en tailleur devant pour pouvoir pincer les cordes et donner, ce son... Ce son incroyable dont il ne peut décrire l'intensité. La seule chose qu'il peut dire, c'est que ce son est en accord avec l'odeur, les sentiments et même l'architecture du lieu. Il est absorbé.
Deux hommes s'approchent de nouveau d'eux. On dirait deux personnes identiques. Les deux seuls choses qui les distinguent sont leur tenue et la barbe légère de l'un d'eux. La robe de celui sans barbe est d'un bleu glaçant, une couleur magnifique, qui se marie avec merveille à cet endroit. Derrière lui, l'homme avec une petite pilosité a une robe d'un bleu plus vif. Il ne sait pas si c'est normal, mais son attention se porte naturellement sur le premier. Il reste un long moment concentré sur ses traits, sans rien dire. Les yeux dorés le rendent songeur. Comment pouvait-on le dire enfant de la lumière... alors qu'il y avait ce genre de regard chez les gens de l'extérieur ? Ce genre de sourire aussi, et comme sourire est contagieux, il lui sourit aussi.
Il ne suit pas vraiment ce que disent les plus grands, son attention s'est porté sur le ruban autours du front de l'homme aux yeux dorés. L'autre homme en a un aussi, comme d'ailleurs tout ceux qu'il a croisé. Pourtant, ce bandeau frontal ne veut pas quitter son esprit. Il y a des nuages dessus, de petits nuages peints ou brodés avec une couleur bleu nacre. Doucement, sans perdre son sourire doux, il s'avance vers cet homme. Pas bien haut, il se met sur la pointe des pieds pour mieux pouvoir observer. C'est le premier geste qu'il réalise depuis qu'il ait sorti de la voiture. Il n'avait pas osé bouger jusqu'ici.
Son sourire devient plus innocent :
« Les nuages... c'est comme des étoiles mais pour le jour c'est ça ? »
A cette phrase, personne n'ose rire. Mais l'homme s'abaisse doucement et met une main sur la tête du jeune garçonnet. Il n'est pas agressif, Shiroïme le sent. Au contraire, il est ce qui se rapproche le plus de la gentillesse brute. Les sentiments du blandinet semble se mêler sans qu'il ne le souhaite à ceux de l'homme en face de lui. Pourtant, il garde une distance à l'intérieur. Malgré sa jeunesse, il semble naturel pour lui de ne pas trop prendre, de ne pas trop s'ouvrir... juste assez pour savoir qu'il ne lui veut pas de mal, au contraire.
« Oui, Shiroïme, les nuages c'est comme les étoiles du jour. »
Fier de cette découverte, l'enfant continue à sourire.
Il continuera à sourire tout le temps à partir de cet instant. Il ne sourit pas car il est particulièrement heureux, mais plutôt car il n'est pas malheureux. Il fait parti des nuages du temple des Hisui. Il fait parti de ces enfants qui deviennent peu à peu des personnes adultes. Il n'en ait pas encore là, non. Cependant, il va enfin à l'école du temple avec les autres enfant. Il aide aux tâches ménagères avec une grande volonté. Il accompagne les malades à l'infirmerie et y aide l'infirmier dès qu'il le peut. Il se montre présent pour toutes les tâches des bâtiments, y comprit pour les instants religieux. Levé à 5h, couché à 21h, sa vie est entièrement cadré par le temple.
Son activité favorite reste d'aider à nettoyer le grand bassin. Il le fait chaque année. Il peut ainsi voir les poissons être mis dans d'autres bassins, en attendant que leur lieu de vie soit le plus sain possible. On dit souvent que les carpes nettoient seules les lieux où elles vivent, il est donc inutile de le nettoyer. Pourtant, pour une raison que ne connaît pas le garçon, le temple continue de le faire. Le bassin n'est jamais sale, c'est donc une action inutile. Elle est simplement là pour donner de l'amour aux créatures qui y vivent. Elle évite que des objets néfastes ne tombent dedans ou que les carpes se retrouvent en surpopulation. Si c'est le cas, il l'a vu une année, il donne les nouveaux nés à des particuliers ou à des aquariums. Elles ne seront jamais malheureuse comme ça. Cela réjouit Shiroïme.
Il peut aider au bonheur des carpes en faisant une action qui pour beaucoup serait inutile, mais pour celles qui en bénéficient, fait toute la différence.
Le garçonnet a toujours pensé qu'il voyait un autre monde. Quand il regarde des gens, il n'a pas ce que les autres décrient dans leur texte, ni même sur les photographies qu'il voit. Il a l'impression de voir une version des autres que eux-mêmes ne voient pas. Quand il regarde l'homme autours de lui, il les voit. Elles sont petites, lumineuses, elles dansent autours de lui comme si elles voulaient jouer. Pourtant, d'un certain côté, elles sont complètement coupées des autres créations de cet univers. Elles font du bruit parfois. Elles essaient de communiquer sans y parvenir. Pour lui, elles tentent de passer de leur savoir à ceux qu'elles entourent. C'est peut-être des esprits ? Des yo... yokais ? Il ne sait, il n'a jamais su. En tout cas, hormis être là, ces petites boules de lumières de toutes les couleurs et leurs paires belle jambes féminines n'ont jamais rien fait.
Elles scintillent sur le monde. Elles scintillent autours des gens. Elles scintillent autours de celui qui dirige le temple, d'un bleu couvert de vert. Elles scintillent autours des élèves du blanc orné de bleu et tant de couleurs dont parfois il ne connaît pas le nom. Elles scintillent aussi autours des deux policiers qui viennent encore le voir, du gris et du rouge tinté de noir. Elles scintillent même autours de lui, entièrement blanches. Non, l'une d'elle est de couleur bleu.
Pourtant, elles ne scintillaient plus autours de Loki. Il avait le visage blanc, ses paupières ne se fermaient plus. Cela lui rappelle une autre scène. Son corps est sur sa chaise. Il a toujours été fragile Loki. Sa santé n'avait jamais été au beau fixe. Il n'a jamais eu beaucoup de ces lumières autours de lui. Seulement, celles qui l'entouraient étaient si lumineuses. Elles pouvaient se confronter avec celles des autres, et les rendre à leur tour si pleines de lumières. Il a un sourire incroyablement fort Loki. Personne n'a ce sourire dans la classe, et parmi les enfants ; ni même les adultes d'ailleurs. Loki est le seul qui a été capable de sourire comme ça. Sauf que son corps a eut des hauts, des bas, des hauts, des bas. Les adultes sont allés vers lui pour l'aider. Ce n'était pas assez rapide. Il est tombé contre sa table de classe, son visage était d'abord bleu, puis blanc. Ses paupières restaient ouvertes, jusqu'à ce qu'une des personnes autours de lui ne lui ferment. Shiroïme à ce moment-là, fixait la dernière lumière autours du garçon.
Clac. Clac.
Son regard se tourne vers le claquement de doigt que vient de faire l'homme devant lui. Il ne sait pas qui s'est. Il était à côté de Loki. Que fait-il ici ? Il n'a encore jamais vu cette pièce, ni même la couleur de ce pull vert kaki. Les lumières sont flous autours de l'homme. Elles le sont même autours de lui. Il ne comprend pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce qu'elles vont s'éteindre ? Est-ce qu'il ne plus pouvoir fermer les paupières seule ? Est-ce qu'ils vont … comment disaient-ils déjà : mourir ?
Qu'est-ce que c'est mourir d'ailleurs ? Il n'a jamais vraiment compris. Bien-sûr, il a lût dans les livres. Il a écouté les enseignements spirituels du temple. Mais rien ne lui va. Il ne comprend pas la mort. Il n'arrive pas à imaginer la mort. Est-ce qu'elle existe réellement ? Est-ce qu'il doit voir les étincelles comme des morceaux de vie ? Dans ce cas, il est bientôt mort.
Clac. Clac.
Il regarde l'homme de nouveau. Ce bruit est désagréable, pourtant il ne fait rien. Il ne réagit pas plus que ça. Il ne cherche même pas à lui signifier. Pourquoi le ferait-il ? Il préfère ne rien dire, il est attentif à ce qu'il veut lui dire. Il a l'impression d'être coupé du monde. Il est sûr que les étincelles ne reviendront pas, elles n'ont même plus leurs jambes et leurs ailes. Elles sont quasiment toutes parties, il en est sûr. Il ne veut pas voir ça. Il n'a pas envie de devoir observer la perdition de ces belles créatures. Il ne sait pas si c'est normal, il ne sait pas s'il est vraiment dans un autre monde, derrière un voile aux multiples lumières, mais il l'aime... ce voile. Regarder le monde sans celui-ci est une torture, si c'est ça être en train de mourir, alors qu'on en finisse. Il ne veut pas voir ce monde perdre ses couleurs.
« Shiroïme, est-ce que tu m'entends ? »Clac. Clac.
Son visage n'a pas quitté l'homme. Il a l'impression qu'il lui parle. Pourtant, il n'entend rien. Par politesse pourtant, ses yeux se sont rouverts. Il le regarde en penchant la tête d'un côté. Il a l'air un peu contrarié ; alors comme un sourire amène un sourire, il lui sourit. Cette fois l'homme en kaki n'a pas l'air d'être contrarié. Il est surpris. Il se redresse assez doucement de son siège, comme s'il ne voulait pas briser quelque chose. Ses pas, le garçonnet ne les entend pas. Il recommence à voir briller les étincelles. Son sourire se veut plus vrai... vivant.
« Shiroïme, si vous m'entendez, prenez moi la main. »Clac. Clac.
Le garçon continue de sourire. Il entend une voix au loin mais rien de très clair. Heureusement, les lumières recommencent à faire effet autours d'eux. Il remarque qu'il y a du mauve, beaucoup de mauve et de rouge autours de cet homme. Il a les yeux de deux couleurs différentes. Il sent une odeur qu'il ne connaît pas, quelque chose d'assez doux et pourtant agressif. Il se sent un peu embêté de ne pas entendre le monsieur en kaki lui parler. Sa main monte alors doucement, lourdement vers son oreille pour lui dire de parler plus fort. Les lumières sont partout. De nouveau, ils vivent. Il a l'impression de ne pas avoir bougé sa main depuis des jours.
« Shiroïme, si vous m'entendez, prenez moi la main. »
Cette fois, il l'a entendu. Avec une lenteur presque onirique, il attrape la main de l'homme en face de lui. Il sent un léger sourire sur le visage de l'homme face à lui, répondre au sien ou à son action ? Les actions peuvent donc donner le sourire elles aussi. Il se sent rassuré. Les étincelles ont de nouveau des jambes et des ailes, elles recommencent à tourner autours de sa vision, de son monde.
Il discute longtemps avec ce monsieur. Il apprend qu'il est pédopsychiatre, Dr.Lùria. Il vient d'un pays très loin où on parle une autre langue douce-amère, comme son odeur. Il est avec lui depuis bientôt trois mois, depuis que Loki est mort. Il découvre alors sa situation, et le pourquoi de la disparition de ce qu'il appelle maintenant les petites fées. Il avait quasiment arrêté de bouger de parler pendant tout ce temps. Il bougeait, mangeait, suivait les cours, mais ne disaient plus un mot, ni n’interagissait avec les autres. Il ne bougeait plus que le stricte minimum. On appelle ce genre de moment : une crise catatonique. Pour tenter de le sortir de cette étrange bulle dans laquelle il était plongeait, ils ont essayé de lui donner des cachets... cela l'a alors immobilisé totalement, et parfois, il pleurait, d'une larme silencieuse.
C'est à ce moment que le Dr.Lùria a pris le pari d'arrêter tout traitement au cachet et de lui faire à la place des séances de méditations vers l'extérieur. Il lui avait narré une heure par jour, pendant plus de deux semaines le monde autours de lui. Finalement, c'est quand il parla des fées des neiges que le garçon avait fini par le voir.
Le docteur le qualifia de schizophrène catatonique et choisit de continuer de le suivre encore un an avec des méditations exocentrées. Quand l'enfant fut capable de les réaliser seules, il disparut.
Il a une habitude. C'est la première fois qu'il peut dire qu'il a une habitude à lui, créait pas lui et pour lui. Ce n'est pas l'habituelle routine que lui impose le temple. Entre les heures que chacun a et celles qu'il a prise en plus pour aider à la vie quotidienne des personnes dans le besoin de sa ville, il a réussi à trouver cette petite brèche qui fait de son quotidien celui d'un humain. Tout les mardis, à 15h50 précisément, il y a un homme en tenue civile, jamais la même, devant le temple. Il n'est jamais rentré. Il n'a jamais dépassé la pâle frontière du Temple des Hinsui. Ils ont pris l'habitude de se croiser à cette heure-là. Lui, il rentre de son dernier cours ; et l'homme est juste là.
Ce qui a attiré le regard de l'enfant est les couleurs de ses cheveux. La moitié de sa tête a la couleur des camélias, alors que l'autre est du même blanc que les siens. Il ne sait pas si c'est ça qui le fascine à ce point chez cet homme, ou si c'est son regard perdu dans un vide qu'il n'arrive pas à voir. Pourtant, il en voit des choses dans le vide. Il voit des fées, il voit des lumières de toutes sortes, mais sur lui... il n'y en a plus qu'une seule. Il y a une seule fée d'un bleu puissant mais froid. Il n'a jamais vu ce genre de fée. Alors peut-être est-ce elle qui le fascine, ou bien le fait qu'il ne connaît pas le son de sa voix ?
Il ne sait pas qui est cet homme en tenue de civile, jamais la même, devant le temple. Il sait par contre qu'il a vécu quelque chose de très dur. Tout son corps, ses yeux, son faciès, tout son être a l'air de parler pour lui. Même quand il salue poliment les élèves du temple, et malgré un sourire maladroit, il n'a l'air qu'à demi-là. C'est comme si un bout de lui était déjà parti depuis longtemps, comme s'il était en train de se vider de l'intérieur... et que la dernière chose qui le maintenait en vie était cette ultime lueur bien trop forte pour être à une seule personne. Personne ne devrait avec cette étincelle, elle porte le poids de trop d’événements, de destructions et pourtant d’inachevés. Il est fasciné par cet homme.
C'est devenu une habitude, il le salue à chaque fois qu'il se croise, l'homme ne répond que de ce fameux sourire maladroit – ailleurs – et d'un léger abaissement du haut de son corps. Il est poli, mais il ne fait pas ça par plaisir. Shiroïme le sait, dans cet échange sobre, il est le seul qui attend vraiment quelque chose. Cet homme n'a pas besoin de lui, ni de qui que ce soit. Il a l'impression d'observer une étoile à deux doigts de mourir, et ça lui fait un peu mal. Il ne peut rien faire pour lui, et ça lui fait mal. Il sait que l'homme a compris ses regards et ses attentes, mais il ne veut et ne peut rien faire, il n'en veut pas.
Alors pendant des semaines, le garçon n'a rien dit d'autre que bonjour. Il a gardé pour lui sa volonté de connaître cet homme en tenue de civile, jamais la même, devant le temple. Il n'a fait aucun pas de trop, ne s'est pas montré envahissant. Il a simplement fait ce qu'il devait faire pour ne pas le gêner dans sa vie de tout les jours : passer à côté de lui sans jamais l'aborder plus que nécessaire. Est-ce qu'il est à ce point proche de la mort qu'il ne s'autorise pas plus que le stricte nécessaire ? Qu'est-ce qui le motive ? Pourquoi est-il encore là ?
Quand il demande finalement à l'adulte aux dorés ; il découvre que les deux hommes ont un point commun : il avait perdu la personne qui leur est la plus chère de façon désastreuse. De plus, ils ont un autre point commun : tout deux ne vivent plus qu'en étant l'ombre d'eux même. Il lui explique que cet homme est un soldat revenu de guerre. Il n'est pas simplement soldat à vrai dire, c'est même l'un des meilleurs de sa catégorie. Là bas, seul son nom suffit à faire pâlir les dirigeants des différentes unités ennemis et alliés. Il n'est pas beaucoup apprécié en tant que personne mais en tant qu'arme, c'est la meilleure.
Cette phrase fait voir flou au garçon. Comment peux-t-on être une arme avant d'être quelqu'un ? Il serre ses poings et oublie de demander quel est le nom de cet homme. Il regarde simplement ses pieds et comme chaque Mardi à 15h50, il passe devant l'entrée du temple après ses cours.
Sauf que cette fois, il décide de s'arrêter. Il décide d'être égoïste, juste une fois. Juste pour que toute cette histoire s'arrête et qu'il puisse finalement passer sans avoir à se poser toutes ces questions, à avoir envie de l'aider sans le pouvoir, à avoir envie de le connaître alors qu'il ne fait que croiser son regard. Alors qu'il lui fait son habituel sourire et sa légère inclination, le garçon ose un pas. Pris par son élan, il finit par en ajouter un autre, puis un autre... Il se retrouve finalement devant lui. Du haut de ses neuf ans, le garçon n'est pas très grand et même l'un des plus fragiles de sa classe. Il n'y a jamais fait attention. Il se fiche un peu de son physique ou de ce à quoi il ressemble. D'ailleurs, il n'a jamais regardé qui que ce soit avant cet homme.
« Bonjour, je m’appelle Shiroïme. Je vis au temple.
- Bonjour, que puis-je pour toi Shiroïme ?
- J'aimerai vous apporter ma compagnie... » Il baisse les yeux alors qu'il sent les larmes de stress et de peur de gêner monter sur les coins. Il serre les poings mais décide d'aller jusqu'au bout de son attention : « J'aimerai vous connaître... savoir pourquoi vous venez ici chaque Mardi à la même heure ? Est-ce que je peux... vous aider ? Vous avez l'air seul... et un peu vide ? »
L'homme ne lui répond pas. Il s'y attendait, mais ça lui fait quand même quelque chose. Seulement, ce qui lui fait le plus mal ce n'est pas l'absence de réponse, c'est le visage figé qui se trouve en face de lui. Les yeux du garçon s'écarquillent. Il sent ses larmes monter et inconsciemment, il arrive à ressentir ce que l'autre ressent. Il n'a pas les mots pour s'exprimer, mais ça lui fait mal. Il ne sait pas pourquoi à cet instant il y parvient ainsi, ni pourquoi est-ce à ce point douloureux ni même si c'est normal. Seulement, il a en lui chacune des tristesses, de cette infinie tristesse en lui ? Personne n'a jamais eu à ressentir ça – et il ne le sait pas mais il ne ressentira plus jamais quelqu'un avec une aussi profonde douleur émotionnelle. Sans s'en rendre compte, le garçon met sa main devant sa bouche, il a l'impression d'être furieusement embarqué dans des sentiments qui ne sont pas les siens. Mais à côté de cet homme, a-t-il déjà seulement ressenti ? A-t-il déjà été à ce point en vie ?
Des sanglots sortent de sa bouche avant même qu'il ne contrôle quoi que ce soit. L'homme n'ose pas s'approcher, au contraire, il sait très bien ce qu'il se passe. Il en est à la fois affligé et terrifié. Le garçon le sait. Cet homme ne veut pas de ça. Il ne veut pas que quelqu'un ne ressente ce qu'il vit. Il ne veut personne pour s’apitoyer, et ce n'est pas ce que Shiroïme fait. Non, il fait pire, il est en train de présenter à l'homme qui il est à l'intérieur, sans tout les filtres qu'il s'impose. Le garçon pleure, à en avoir mal aux yeux, aux joues, à la gorge, aux lèvres et même à ses mains qui se sont crispés plus qu'il ne l'aurait jamais pu sans ça. Il s'est évanouit.
Quelques heures plus tard, alors qu'il ouvre les yeux, l'enfant regarde le plafond de la salle de repos du temple. A côté de lui, il y a une petite lettre, sobre. On y lit : « Merci et Adieu. ». Une nouvelle fois, le garçon pleure, serrant la lettre contre lui. Cette fois il ne pleure pas en étant quelqu'un d'autre, il pleure de son échec. Il n'a pas pu l'aider, et aurait-il de toutes façons pu faire quoi que ce soit ? Face à cette tristesse infinie, il n'est rien d'autre qu'un petit garçon de neuf ans.
L'homme ne revient jamais.
Mais quelques mois plus tard, un autre vient.
Lui aussi a des cheveux blancs, comme Shiroïme et l'homme en tenue de civil, jamais la même. Ils sont les trois seuls que le garçon ait vu avec cette couleur. Ils sont aussi les trois seuls à s'être arrêté le Mardi, devant le temple à 15h50. Le jeune homme vu ça comme un signe. La première fois, il n'ose pas parler. Il fait tomber son sac, sent les larmes lui monter aux yeux alors qu'il bafouille en le ramassant. L'homme aux cheveux blancs s'approche inquiet pour l'aider, mais il est déjà parti. Cet homme aussi ne rentre pas dans le temple. Par contre, il ramasse un des devoirs que le petit n'a pas pu faire. Le mardi suivant, quand le garçon passe, il lui tend. Il est noté dessus des corrections ainsi que des livres à lire pour avancer plus facilement. A cet instant, le blandinet ne sait pas comment réagir. Il le remercie mais n'ose rien dire.
Quelque chose est différent. Il ne rentre pas dans le temple, il a les cheveux blancs, il a l'air d'être extrêmement triste mais... il est différent. Son regard ne fixe pas dans le vide, il y a quelque chose plus loin. Il y a quelque chose pour le tenir pour lui permettre d'avancer. Quand il se dit ces mots, le cœur de Shiroïme loupe un battement. Lui, lui il va pouvoir être là. Il ne sait pas pourquoi, mais cette pensée déclenche en lui une furieuse joie. Il ne sera pas inutile, pas pour lui. Cependant, il ne le montre pas. Il a appris de l'autre homme. Il sait maintenant qu'il ne faut pas s'ouvrir trop vite. Il faut observer, il faut chercher comment aider... Il ne veut pas le brutaliser.
Puis... il sort son devoir fraîchement corrigé et sourit avec une véritable tendresse. Il est en train de découvrir qu'on peut aussi faire un pas vers lui. On peut échanger des attentions les uns avec les autres, il n'est pas contraint de devoir choisir à qui il parle et pourquoi. A cet instant, il se rend compte qu'il y a bien plus de petits fées autours de lui qu'il le pensait. Il se rend compte qu'il a toujours été avec le garçon légèrement plus vieux que lui qui se trouvait chez les enfants de la lumière... Il découvre aussi les autres enfants. Il n'avait jamais vu qu'ils sont en fait une trentaine, toujours les mêmes. En cinq ans qu'il est ici, c'est la toute première fois qu'il se rend compte qu'il connaît leur nom, leur visage. Ha... Il n'y avait donc pas que Loki. Il n'a pas remarqué mais il est en fait assez entouré. Les gens viennent naturellement à lui... ils se sentent naturellement apaisé autours de lui. Un des plus anciens lui a dit qu'il a la capacité d'écouter l'âme et d'y répondre. Il ne sait pas exactement ce que ça veut dire... mais il sait qu'il le remarque enfin.
Alors le mardi suivant encore, l'homme aux cheveux blancs est toujours là. Cette fois, l'enfant de dix ans lui montre ce qu'il a en main. Il s'agit d'un des livres qu'il lui a conseillé une semaine plus tôt. Même si ses joues sont rouges, qu'il a les larmes aux yeux de stress, il sent le regard de l'autre étonné puis attendri. Il n'est pas trop rentré dans sa sphère mais en même temps il a fait de son mieux pour communiquer avec lui. Le juste milieu, il y parvient cette fois. Il fait signe de tête à ses amis – ils étaient donc là quand il a parlé à l'autre homme ? – de le laisser. Il s’assoit à côté de lui, juste à l'entrée du temple, sans y rentrer. Avec un petit sourire timide, mais doux, il commence à lui demander de lui expliquer des mots. Il ne connaît pas tout les Kanjis.
Il remarque enfin les détails de cet homme. Il n'a pas seulement les cheveux blancs, il est aussi habillé d'un costard noir avec des fils rouges brodés dans son dos, comme s'il reproduisait sa colonne vertébrale. On les a prévenus, ce genre d'uniforme appartient aux yakuzas. Il ne sait pas ce qu'est un yakuza, et au final, il ne veut pas savoir. Si c'est aussi dur que d'être soldat, alors il ne faut mieux pas en parler pour le moment. Cet homme doit penser à autre chose, et là, il semble avoir de nouveau une étincelle de vie dans son regard. Il n'y a plus seulement sa mission. Les fées autours de lui commencent à danser alors que l'adulte et le garçon parlent ensembles, autours d'un livre sur le corps humain.
Chaque mardi, ils se revoient. Ils partagent ensembles sur beaucoup de chose, c'est devenu une habitude. Chaque mardi, un pas de plus est fait avec cet homme pour qu'ils partagent leur monde. La volonté d'origine de Shiroïme disparaît vite pour qu'une vraie amitié naisse, puis un lien plus profond. Cet homme est quelqu'un d'important pour lui... Cette fois, il a même son nom. Il sait comme il s'appelle et ça lui fait plaisir. Cet homme s'appelle Adel Brawer. Il fait effectivement parti des yakuzas, des malfrats légaux, spécialités du Japon. Il est l'un des principaux donneurs du temple et pourtant, il n'y ait jamais entré. Quand le garçon finit par lui demander pourquoi, il lui explique par des phrases détournées qu'il ne s'en sent pas digne. Alors le garçon n'hésite plus, il lui prend la main et le tire avec lui. D'abord l'adulte refuse puis à force de tirer, Shiroïme fait passer un pied à Adel dans le temple. Il redresse le visage, plus sérieux que jamais mais étrangement calme :
« Alors, tu en es mort ? » Oui, les livres lui ont fait comprendre ce qu'était la mort.
En premier lieu choqué par l'étrange férocité qui ressort de ce jeune homme toujours doux et calme, l'adulte finit par lâcher un long et grand rire. Il fait lui-même le second pas dans le lieu, pour enlacer le plus jeune. C'est à cet instant qu'il fut sûr pour eux deux... ils sont faits pour être père et fils. Pourtant, les procédures d'adoption sont longues, même avec l'aide de la mafia japonaise ; même avec l'aide d'un grand nom comme celui de Cheese.
D'ailleurs, quand il rencontre finalement l'homme dont parlait de tant en tant Adel à demi-mot, Shiroïme fut quand même surpris. Beaucoup de personnes lui avaient décris cet homme comme un akuma avec le sourire et les griffes d'un akashita mais il tombe face à un homme qui ne fait même pas une demi-tête de plus que lui et qui l’accueille dans son restaurant comme s'il en avait toujours fait parti. Il est tout l'opposé de ce que les rumeurs avaient dit de lui. Il est bien plus comme ce que son futur père adoptif lui avait dit. Il vit pour la première fois un couple vraiment heureux, compréhensif avec eux et avec les deux enfants qui lui serviraient de frère et de sœur. Il rencontre Azura, sa petite sœur de trois ans sa cadette. Ensemble, ils peuvent discuter avec calme de tout. Elle est très vives d'esprit malgré son âge. En même temps, ses deux pères semblent être des puits de science et de discussions impérissables. Il la stimule comme Shiroïme a pu être stimuler par Adel. Le plus jeune, Samael n'a même pas un an. Quand il est venu cette fois, il dormait. Le garçon s'est présenté à lui en chuchotant, les yeux fermés et avec une caresse très douce sur l'intérieur de la main.
Après cette visite, il est renvoyé au temple jusqu'à ce que son adoption soit accepté par la loi. Il a hâte, toute la famille à hâte. Ils viennent le voir le plus souvent possible. Parfois, il dort chez eux. Il apprend toujours plus sur la littérature et la science avec Adel, il apprend toujours plus sur la cuisine et les arts avec Cheese. Il donne le maximum de son attention à cette famille, sa famille. Elle lui permet d'avoir un pied à terre, elle lui permet de voir que les fées sont partout autours de lui, elle lui permet de rester ouvert aux autres. Il n'a jamais été aussi heureux que depuis qu'il les connaît.
Même s'il doit encore rester au temple.
Le collège est un passage difficile pour beaucoup d'adolescent et de pré-adolescent. Il est tout aussi difficile pour lui, mais il n'en a jamais parlé. Au contraire, il préfère se tourner vers les autres et écouter ce qu'ils ont a dire. Il a rapidement fini par se retrouver entouré avec cette façon d'être. Pourtant il ne l'est pas tout le temps. On l'approche quand on a une vraie question, une vraie demande à laquelle personne ne sait quoi répondre. Il leur apporte une forme de lumière, quelque chose à penser quand ils parviennent plus. C'est quelque chose de plaisant. Bien qu'il ne soit jamais sûr qu'il donne la bonne réponse, car la réponse qu'il donne, c'est celle qui est déjà en eux. Il ne fait que lire ce qu'il peut ressentir, pour leur donner des clefs.
Seulement des fois, on a du mal avec ce qu'il peut dire. Il a déjà reçu des coups pour ça, il s'est même fait tabasser par plusieurs personnes une fois. Il n'a rien dit ni au temple ni à sa famille. Il ne veut pas attirer de problèmes aux autres. A la place, il s'est inscrit dans un club de jujitsu. Il ne le quittera plus tout du long de sa scolarité ; étonnement, après sa première défense contre une des brutes de dernière année venue lui demander conseil en histoire de cœur et à qui il a répondu que c'était pas cette fille mais plutôt son frère qu'il appréciait... plus personne ne tente de se venger de ses dires sur lui. Bien qu'il ne dit jamais et ne fait jamais rien contre autrui, il sait qu'être là pour les autres veut dire se protéger aussi.
Quelques temps plus tard, Seito et Taiyo, deux amis du temple, mais surtout les deux enfants du soleil qui avaient été avec lui... à cet époque, viennent le voir. Ils sont restés en très bon terme. Seito a arrêté de se comporter comme un chien depuis quelques années maintenant, il ne peut toujours pas par parler, mais il a pris en muscles, en force et en gentillesse. Il est la personne la plus douce que l’adolescent connaisse. Il se demande si un jour il rencontrera quelqu'un capable d'à ce point regarder la personne qu'il aime sans lui dire, des années durant, simplement car celle-ci n'est pas prête à l'entendre. Cette personne c'est Taiyo, iel est toujours plein d’énergie, légèrement autoritaire. Iel rayonne comme un soleil au milieu de chaque pièce ou iel passe. Iel a ce don d'avoir la sympathie des gens tout en les contraignant. Iel est gentil-le mais ne le montre jamais. Lae rousse a peur d'être vu comme faible si iel ne reste pas toujours digne. Entre eux, Shiroïme et Seito l'appellent le petit prince.
Les deux adolescents ont un projet auquel ils tentent de rallier leur ami. Ils aimeraient mettre en place une cagnotte pour aider les personnes en marge de la société, personnes isolées qui n'ont pas d'aidants à leur côté. Le projet touche immédiatement son cœur. Il se met dans l'ouvrage avec une passion folle, faisant bien plus que ne lui demandait ses amis. Il ne concrétise pas un maximum de chose, ils doivent avoir l'acceptation du proviseur pour ça ; mais c'est déjà pas mal. Pendant trois week-ends, il fait le tour de la ville seul ou avec ses amis pour obtenir les infos qu'ils souhaitent, pour avoir des bénévoles, pour motiver les gens à venir. Ce projet, c'est son bébé, il veut le voir se réaliser. On vient de lui donner la quête de sa petite existence. Corps et âme, il y met une part de lui, s'ouvrant un peu à ses deux amis, qui finalement ne le connaissent pas tant que ça.
Taiyo lui dira un jour qu'il ressemble à de la neige. Quand on le prend dans les mains on a l'impression qu'il est là mais si on attend plus de quelques minutes, il va disparaître. Pour le-a roux-sse, il est là pour les autres car il essaie de vivre à travers eux. Pour lui, son ami n'a pas encore trouvé de vraie voix, quelque chose qui le motive à exister. Même les fées ne suffisent pas.
C'est pour ça qu'il est rassuré de voir qu'il arrive à mettre du cœur à l'ouvrage, à aider les autres. Peut-être que pour lui, c'est la seule façon dont il peut vivre ? Shiroïme ne sait pas quoi lui répondre, il n'est pas bon pour se juger lui-même. Alors il lui sourit et lui dit qu'il va faire des efforts, Taiyo soupire mais lui prend quand même la main en signe d'amitié... Comme ils le faisaient là-bas.
Seulement, comme rien ne se passe jamais comme on le veut, le projet n'aura pas lieu. L'école les appelle pour leur dire qu'ils ont dût exclure Seito de l'école pour la semaine. Taiyo et Shiroïme ne comprennent pas, restent choqués devant le prêtre qui vient leur annoncer ça. Seito n'est pas violent, il ne ferait jamais de mal à qui que ce soit ? Tout le monde a cette première pensée de ses proches. Pas Shiroïme. La seule chose qu'il pense et a combien ça doit lui avoir fait mal d'avoir été obligé de se mettre en colère. On ne s'en rend pas compte mais ce sentiment bouffe aussi bien les gens autours que la personne qui la dégage. Il a mal pour son ami, l'adolescent. Il a vraiment mal pour lui. Il regarde le sol, une petite crise de mutisme voit le jour.
Quand ils voient l'état pitoyable dans lequel se trouve les mains du jeune adolescent, la rage dans ses yeux et sa respiration encore mal arrêtée... On dirait une bête face à eux. Ce n'est plus le doux et calme Seito, c'est un être capable de bouffer n'importe qui n'importe quand. Taiyo le calme avec un câlin, Shiroïme met une main sur son épaule. Ils finirent par se calmer. Personne n'a jamais su pourquoi ce garçon avait tabasser plus de dix personnes dans son lycée. Au vu du regard de Seito sur Taiyo, il sait. Mais il ne dira rien.
Toutefois, il a mal. Le seul projet qui l'a vraiment investi dans sa vie vient de tomber à l'eau. Il n'a pas pu mettre à profit tout ce qu'il a fait, mit en place, construit. Rien ne s'est passé. Il a donné tant de sa vie, de son énergie, pour rien. Pour la seconde fois de sa vie, il se sent face à un échec profond. Il ne le montrera pas à ses deux amis, préférant être fort pour eux deux... mais il en a pleuré, longtemps et souvent. Même dans le futur, cet investissement restera celui qui lui a fait le plus de mal. Shiroïme pense des fois qu'il aurait peut-être dût leur dire non... Si c'est pour garder ce genre de ressentiment à la fin. Il n'en veut à personne, mais ça lui fait mal.
Il espère qu'un jour, il pourra construire, essayer, sans que ça ne se finisse mal. Cette nuit, il ferme les yeux, et il pense à ce soldat, sa famille... le futur. Il prie pour que ça se passe mieux.
« Bonjour Obake-sensei. »
Pour la seconde fois de sa vie, il est obligé d'aller voir un psychologue. Cette fois, on lui a dit que c'est un psychiatre, Docteur Obake. Il vient à peine de pousser la porte qu'il ne sait plus où se mettre. Le regard qu'il a fasse à lui a l'air de sortir d'un autre univers. Il se sent dépaysé, comme observer dans son âme. Est-ce que c'est l'effet qu'il fait quand il est face à une personne qu'il aide à se comprendre ? Est-ce que cet homme aussi voit les petites fées autours des gens ? Il n'a pourtant que quelques unes autours de lui, mais elles semblent toutes... mortes ? Pourquoi est-ce que leur couleur a disparu... ? Il s'avance à petit pas devant lui, osant enfin s'asseoir sur la chaise face au docteur. Il n'a dit encore aucun mot. Qu'est-ce qu'il cherche ? Le regard de Shiroïme passe d'une fée à l'autre. Il se sent mal, il n'est pas en confiance et pourtant, pourtant il se sent bien. Il a l'impression que pour la première fois, il n'y aucune autre émotion avec les siennes. Rien ne parasite sa façon de pensée. Il comprend enfin pourquoi on lui a dit qu'il était hyper empathique. Cependant, cela signifie aussi que la personne devant lui est vide. Il ne sait pas s'il est effrayé ou s'il est fasciné.
C'est la première fois qu'il rencontre une personne comme ça. Doucement, il ferme les yeux et se concentre alors sur ses propres sentiments. Il profite de ce vide autours de lui et en lui pour écouter ce qu'il pense. Il entend pour la première fois la voix en lui, ses pensées et ce qui va avec elle. Il découvre beaucoup de chose. Il y a une immense tristesse d'avoir perdu l'homme à le tenue bleu et aux yeux jaunes. Celui qui l'a accueilli au temple est mort il y a peu, laissant ses enfants seuls... face à eux-même. Il connaît bien les deux fils, il les apprécie. Il a ressenti leur tristesse. Il sait combien les fées bleus ont essayé en vain de les rassurer. Ils n'en ont pas eu besoin, ils ont continué d'avancer dans leur existence. Shiroïme ressent de l'admiration pour eux.
Il y a plein d'autres choses dans son cœur. Il a de l'amour pur, doux. Il sait qu'il aime sa famille, encore plus depuis qu'il a finalement réussi à se faire adopter par Monsieur Br-... par Papa et Monsieur Nayaka, enfin Maman. Il a encore du mal à les appeler comme ça. Même si ça fait un moment qu'il est avec eux, il se rend compte qu'il ne se sent pas au niveau des autres enfants. Samael est encore jeune mais il a déjà un caractère, il a une présence forte qui attire le regard sur lui. Il aime énormément son frère, il souhaite plus que tout être un pilier pour lui, avoir une relation construite avec lui. Seulement il doute de ses capacités à pouvoir lui apporter quelque chose en plus de ses merveilleux parents.
Après tout, Papa est quelqu'un de très connu, puissant... il a une autorité sur tellement de personnes qu'il ne peut les compter. Il ne connaît pas exactement son travail bien qu'il s'en doute, mais ce qu'il sait, c'est qu'il est une excellent père, capable de tout pour sa famille. Il s'est après tout battu corps et âme pour l'avoir à leurs côtés. C'est un homme bon, profondément bon : un modèle de sincérité pour lui.
Puis il y a sa Maman. Il ne semble pas très important quand on le voit de loin, pourtant, il sait que derrière ce sourire qui ne part jamais et sa bonne humeur constante, il y a un homme fort. Il dirige tellement de choses en même temps que c'est illusoire de croire qu'il saura un jour se poser. Il le fait, parfois, pour être avec eux, pour leur moment heureux, en famille. Il est le parfait second derrière ce père que la lumière à offert à Shiroïme.
Dans tout ça, en plus de son frère, il y a sa petite sœur. Elle s'appelle Azura. Il n'a jamais vu autant de fées qu'autours d'elle. Elle rayonne à travers les rues, à travers le monde, offrant son sourire doux et son amour à qui le souhaitera. Elle est juste. Elle réussit toujours à avoir les bons mots avec tout le monde, même avec lui. Il se fait surprendre parfois par elle. Le nombre de fées qu'elle a autours de sa personne brouille les radars du jeune adolescent. Il ne sait jamais sur quel pied danser avec elle. Des fois, elle lui apporte une profonde joie, des fois c'est la confusion qui vient avec ses mots. Cependant, comme une lance, c'est juste, toujours juste.
Avec tout ça, Shiroïme a peur de ne pas avoir sa place. Il essaie de ne pas paraître en dehors du coup, de s'adapter au maximum à toutes les personnes qui font parties de son existence, mais c'est dur. Il n'est pas habitué à un cocon restreint. Peut-être est-ce pour ça qu'il n'a jamais eu de mal à ouvrir son corps aux autres, peut-être est-ce pour ça que sa sexualité est déjà ouverte alors qu'il n'est qu'en fin de collège. Il a parfois l'impression que les échanges qu'il peut avoir avec ses partenaires d'un soir lui permettent d'évacuer, de vivre un court instant dans un lieu où il n'est pas. C'est aussi pour lui sa façon de communiquer la plus élaborée.
Il s'est ainsi rendu compte que la seule femme qui fasse vraiment partie de son univers est sa sœur. Il n'a jamais réussi à apprécier de contact avec l'une d'elle. Il sait que ce n'est pas pathologique. Après tout, ses parents ne sont pas un couple comme on en voit partout à la télévision. Pourtant, il se tracasse. Devrait-il parler de ce qu'il fait parfois à ces fêtes ?
C'est quand il arrive à cette reflexion que le docteur finit par tousser. Shiroïme rouvre les yeux et le regarde calmement. Il comprend ce qu'il essaie de lui dire et penche gentiment la tête sur le côté. Son sourire si particulièrement doux s'affiche. Une des petites fées s'est allumée de vie pendant qu'il était dans ses songes, c'est rassurant pour le garçon. Le psychiatre se lève et le racompagne à la porte.
« Bonne journée, Brawer-kun.
- Merci beaucoup, à vous aussi Obake-sensei. A la semaine prochaine.
- A la semaine prochaine. »
Il ne sait pas comment, mais ce psychiatre a réussi là où tout le monde a échoué. Il confronte Shiroïme à Shiroïme.
Halloween- Petites notes:
- 1 - Trafic d'enfant secte
2 – Élever dans un temple
3 – Schizophrénie catatonique détectée suite à la mort d'un de ses amis, découverte des petites fées
4 – S'attache à un soldat de guerre venu se repentir au temple sans jamais avoir pu rentrer dedans, shiroïme passe un an à vouloir lui parler, jusqu'à ce qu'il disparaisse sans donner son nom
5 – Rencontre un homme avec qui il lie une bonne amitié puis un vrai lien paternel, c'est un des donneurs pour le temple.
6 – Décide de lutter contre l'exclusion des personnes âgées dans son collège, met en place une campagne pour avoir de l'argent pour donner à une association. Un ami bousille leur chance de mettre ça en place en se battant avec le président du conseil des élèves (à raison) Shiroïme abandonne son projet, pas son ami. Il porte le deuil de son projet en lui sans le montrer.
7 – A vécu la mort du père d'Aoi et Xuan puis Se fait adopter à 15 ans par Brawer Adel et son compagnon Chandrajaj Nayaka. Rencontre un nouveau psychologue pour vérifier qu'il est bien chez ses parents.
8 – Il va vivre à Namimori son lycée. Apprend l'homophobie. Décide de lutter contre.
9 – A tabasser quasiment à mort un mec qui avait essayer de toucher à sa petite sœur, il l'a laissé filer en lui annonçant qu'il le tuait s'il le revoyait. N'a jamais rien dit à sa famille, mais a dit à sa sœur de ne plus revoir ce mec
10 – Part à Osaka faire ses études d'infirmier militaire, rencontre Toichi et Yuri pendant ses stages
11 – Mariage de l'ami d'enfance du collège avec un autre ami; repense à ses six mois de stage en zone de guerre et de la gamine qu'il n'a pas pu sauvé.
12 – Retourne à Namimori alors que sa famille reste à Osaka. Il commence à faire infirmier en libéral. Il débute sa vraie vie d'adulte - Présenté par Yuri à Manami, comme potentiel gardien de la pluie.
Chapitre 1 : Enfant de la lumière
Nous sommes le 4 Janvier 1994. Il fait beau dehors, les oiseaux chantent et celui qu'il appelle Monsieur à la française vient de se faire attraper par deux personnes habillés du même bleu que celui du ciel, quand les aiguilles essaient de toucher le plafond. Elles n'y parviennent jamais, mais il a espoir qu'un jour, il puisse être assez grand pour attraper le compartiment des aiguilles et les aider à atteindre le plafond. Pour le moment ce n'est pas le cas, mais il fait comme a dit Monsieur, il reste bien assis dans le cercle rouge avec les autres enfants. Ils sont cinq, ils n'ont pas le même âge. De tous, il est le plus jeune. Comme eux, il ne parle pas, il ne dit rien. Ils n'ont pas besoin de parler, ils n'ont pas besoin de manger plus qu'ils ne le devraient, ils n'ont pas besoin d'avoir de noms, après tout... ils sont tous voués à devenir des enfants de la lumière. Il ne sait pas ce que ça veut dire mais il a toujours dit que la lumière pouvait faire mal.
- Détails sombres:
Monsieur est arrivé à ce moment-là. Il a mit sa main sur la tête de chacun d'eux et les a ensuite doucement portés jusqu'au milieu du cercle. Il a ensuite expliqué qu'il était temps qu'il retourne tous proche des étoiles. Il aime bien les étoiles, elles sont jolies dans le ciel. Il sait ce que c'est par ce que Monsieur lui en a parlé tout le temps, depuis toujours. Il est d'accord pour retourner dans les étoiles, et pour devenir pour de bon un des enfants de la lumière. Il ne comprend pas pourquoi les autres avec lui commencent à faire du bruit et essayer de partir. Alors gentiment, il leur fait un câlin. Ils sont ensembles pour ce voyage, c'est plutôt bien non ?
Mais le voyage n'a jamais lieu, car les monsieur en bleu couleur des aiguilles vers le haut ont ramené tout le monde très loin, Monsieur aussi.
- Détails sombres:
C'était la première fois qu'il entendait quelqu'un pleurer sans qu'à la suite de ce bruit, quelqu'un ne se prenne de coup. Il ne comprit pas pourquoi non plus, il ne comprenait pas grande chose de toute façon : mais cette constatation, elle le fit pleurer aussi. Personne n'avait eu mal quand une personne s'était exprimée, avait proclamé ce qu'elle ressentait. C'était aussi la première fois qu'il arrivait à pleurer et même à émettre un bruit. Avant, son corps avait été comme habitué à garder en lui tout ce qu'il avait voulu dire, faire. Il découvrait ainsi le son de sa propre voix.
Il fut ensuite emmené quelque part de chaud. L'homme à l'odeur amère lui mit dans les mains une tasse d'un liquide qu'il n'avait jamais vu. Il eut d'abord un peu peur, car la couleur lui rappelait le sol sur lequel il avait marché. Il le regarda avec une grande curiosité et quand l'homme but, il lui fit confiance. Ce fut bon. Ce fut son tout premier quelque chose important en dehors de la secte de la lumière, ce fut son premier chocolat. C'était doux.
On les fit dormir sur quelque chose de doux cette nuit-là. Ses articulations ne raclèrent pas sur le sol, et même s'il dormait avec les autres, ça leur fit plus plaisir qu'autre chose. Ils dormirent tous dans un grand câlin. Lui, il fut profondément heureux de se trouver avec eux. Jamais, il n'avait pensé que ce serait à ce point doux... Il aimait beaucoup cet endroit. Pourtant, il n'y resta pas. Apparemment, c'était l'endroit des hommes aux couleurs des aiguilles vers le haut. Il n'avait pas le droit de rester. Cependant, avant de repartir, l'homme à l'odeur amère revient tous les voir. Il prit un certains temps avec chacun d'eux. Avec l'homme se trouvait un second, il avait l'air plus sombre mais aussi plus droit. Son visage avait quelque chose qui mettait en confiance le garçon... même s'il avait l'air de terroriser les autres enfants avec lui.
Quand ce fut son tour, le garçon s'assit calmement sur le bout de bois un peu redressé qu'il appelait chaise. Ses mains se mirent sur le gros bout de bois, à sa hauteur mais pas à celles des deux adultes... ils appelaient ça une table. En tout cas, c'était plus solide que les supports de là-bas. Il regarda l'homme à l'odeur amère et l'homme au visage qui donne confiance. Ils donnèrent leur nom...
« Je suis Junko, et lui derrière c'est Karû ! » L'homme qui l'avait sauvé lui offrit un grand sourire, et comme c'était communicatif, il sourit aussi. Il tenta même de faire sourire l'homme derrière.
Il essaya tout le long derrière. Il continua de lui sourire en espérant qu'il puisse... lui aussi finir heureux. Au moins un peu. C'était quand même triste s'il ne pouvait pas sourire avec eux. Alors, il continua à le fixer tout en souriant. Visiblement, cela finit par déranger l'homme au visage qui donne confiance... mais au lieu de partir, il essaya de comprendre, accompagné par l'homme à l'odeur amère. Ce fut d'ailleurs ce dernier qui finit par rire fort :
« Tu vois pas qu'il essaie de te faire sourire ! P'tain sans déconner ! Même un gosse de cinq ans voit que c'est pas naturel chez toi ! »
Sûrement vexé... L'homme au visage qui donne confiance se força à émettre un redressement de lèvres. Cela fit arrêter de rire l'autre homme, lui donnant même un air attendri ; alors qu'en fasse, le garçon semblait enfin sourire pour de vrai. Pour lui, c'était la première fois qu'il arrivait à faire sourire quelqu'un d'autre que les enfants avec qui il avait été. Alors, de joie, il pleura de bonheur. Il réalisa peu après qu'il était entouré des deux hommes, en train de lui faire un câlin et de maladroitement le réconforter. Il n'en avait pas besoin, il était heureux. Simplement heureux.
Quand il fut calmé, les deux hommes commencèrent à reprendre là où ils s'étaient arrêtés. Ils semblaient lui chercher... un nom. Cela ne l'intéressait pas vraiment, alors il se tourna vers l'extérieur de la pièce, qu'il ne voyait pas... mais pouvait imaginer. Il s'imagina de nouveau monter l'horloge vers le plafond... un petit sourire grimpa sur son visage. Puis il l'entendit :
« Vu comment tu le traites, on peut carrément dire que c'est ta petite princesse, hein Karû... » Éclair de génie, doigt pointé vers l'enfant : « Oh je sais ! Shiroïme ! »
Malgré les protestations de l'autre homme aux cheveux bruns, le garçon regarda l'homme à l'odeur amère... Puis il sourit grandement et hocha la tête en s'avançant vers eux... Il marmonna de sa toute nouvellement découverte voix :
« Shi...ro...ïme...? »
Les deux adultes se turent dans leurs jérémiades... Ils lui offrirent tout deux un sourire, son prénom fut donc Shiroïme, la princesse blanche.
Chapitre 2 : Temple en blanc
Quelques heures après avoir obtenu son prénom, les deux hommes en bleu lui expliquent qu'il ne pourra pas rester ici, avec eux. C'est dommage, il commence à s'y habituer. Il ne lui faut de toute façon pas plus d'une heure pour ressentir qu'un lieu est sa maison. N'ayant jamais eu de maison, c'est plus facile de se faire croire que tout et nulle part l'est, qu'au contraire, on est chez soi nulle part. Son visage se baisse mais il accepte. Il ne veut pas causer du tort aux gentils hommes. Ils ont déjà fait tant pour lui, et il n'a pu leur donner que si peu. Un côté de lui se demande s'il a vraiment le droit d'accepter cette aide qu'on lui porte ? Il n'était pas malheureux là-bas. Il n'est pas malheureux ici. Est-ce qu'il le sera là où ils vont le laisser ?
Le doute est quelque chose qu'il découvre à cet instant. Maintenant qu'il n'a plus d'étoile à rejoindre, il ne sait quel chemin entreprendre. Il ne sait s'il fait le bon choix de se rendre avec eux dans cet étrange véhicule sur quatre ronds, dans ce lieu assez isolé de tout ce qu'il a connu. Cela ne lui fait pas peur. Il ne sait pas encore ce qu'est la peur. Il a simplement des doutes. Il ne sait pas comment réagir, comment va se dérouler le contact avec les autres. Est-ce qu'il y a d'autres enfants ? L'homme à l'odeur amère a parlé d'un programme d'enfants ayant vécus des choses similaires à lui, recueilli par un.. un temple ? Il ne comprend pas pourquoi on l'a retiré à Monsieur si c'est pour l'amener à un autre Monsieur... Ce n'est peut-être pas le cas ?
Il est un peu perdu.
C'est à ce moment qu'il remarque l'entrée d'un endroit presque entièrement blanc et bleu. Ses yeux ne se sont jamais autant agrandis. Il ne reconnaît rien de ce qu'il a fasse à lui. Il ne sait pas comment appeler ces étranges bouts de bois au dessus de sa tête, ni les énièmes symboles qui s'assemblent sur la roche à sa droite. Il a envie de savoir tout nommer. Là, il remarque sur le côté des personnes en train de faire des mouvements répétitifs entre eux, sans vraiment de raison. Pourtant, les coups sont clairs, rapides et forment une sorte de danse bien plus jolie que celle désordonnée qu'il avait dû créer avec les enfants de la lumière.
D'ailleurs la lumière... Elle est partout. Elle rayonne sur chacun des éléments de ce grand monde. Il découvre ce qu'elle est vraiment. Il le sait, instinctivement, Monsieur se trompait. Il a devant lui bien plus de sentiments positifs qu'il n'en a jamais ressenti. Les gens d'ici sont sereins... Ils sont comme une myriade d'étincelles au beau milieu de la pâleur d'un paysage blanc. On ressent leur force et leur couleur, alors que ses yeux se sont à peine poser sur eux. Quand arrive la vague de caresse d'une odeur de pin, d'eau glacée et de pierres rares, il voit tout ses membres se calmer. Il est jeune, à peine cinq années, mais il sait qu'il vient de trouver ce qu'il ne pensait jamais avoir : un endroit où il se sent réellement libre.
La voiture se gare sur la droite de la plus grande bâtisse. Elle est dans un bois foncé qui dénote avec tout les éléments pures qui la composent. Pour lui, c'est comme s'il voyait une forêt avec des petites étincelles. Il veut voir ce que ça donnera. Finalement, l'homme qui donne confiance lui ouvre la porte. Il entend à ce moment pour la première fois le son d'une mélodie. Il n'a encore jamais entendu ça, une mélodie. Son visage se tourne vers l'endroit d'où vient cet étrange son... Il fixe le petit groupe de musicien. Dans leurs mains se trouvent de longs instruments, avec des cordes qui le traversent. Ils doivent se mettre assis en tailleur devant pour pouvoir pincer les cordes et donner, ce son... Ce son incroyable dont il ne peut décrire l'intensité. La seule chose qu'il peut dire, c'est que ce son est en accord avec l'odeur, les sentiments et même l'architecture du lieu. Il est absorbé.
Deux hommes s'approchent de nouveau d'eux. On dirait deux personnes identiques. Les deux seuls choses qui les distinguent sont leur tenue et la barbe légère de l'un d'eux. La robe de celui sans barbe est d'un bleu glaçant, une couleur magnifique, qui se marie avec merveille à cet endroit. Derrière lui, l'homme avec une petite pilosité a une robe d'un bleu plus vif. Il ne sait pas si c'est normal, mais son attention se porte naturellement sur le premier. Il reste un long moment concentré sur ses traits, sans rien dire. Les yeux dorés le rendent songeur. Comment pouvait-on le dire enfant de la lumière... alors qu'il y avait ce genre de regard chez les gens de l'extérieur ? Ce genre de sourire aussi, et comme sourire est contagieux, il lui sourit aussi.
Il ne suit pas vraiment ce que disent les plus grands, son attention s'est porté sur le ruban autours du front de l'homme aux yeux dorés. L'autre homme en a un aussi, comme d'ailleurs tout ceux qu'il a croisé. Pourtant, ce bandeau frontal ne veut pas quitter son esprit. Il y a des nuages dessus, de petits nuages peints ou brodés avec une couleur bleu nacre. Doucement, sans perdre son sourire doux, il s'avance vers cet homme. Pas bien haut, il se met sur la pointe des pieds pour mieux pouvoir observer. C'est le premier geste qu'il réalise depuis qu'il ait sorti de la voiture. Il n'avait pas osé bouger jusqu'ici.
Son sourire devient plus innocent :
« Les nuages... c'est comme des étoiles mais pour le jour c'est ça ? »
A cette phrase, personne n'ose rire. Mais l'homme s'abaisse doucement et met une main sur la tête du jeune garçonnet. Il n'est pas agressif, Shiroïme le sent. Au contraire, il est ce qui se rapproche le plus de la gentillesse brute. Les sentiments du blandinet semble se mêler sans qu'il ne le souhaite à ceux de l'homme en face de lui. Pourtant, il garde une distance à l'intérieur. Malgré sa jeunesse, il semble naturel pour lui de ne pas trop prendre, de ne pas trop s'ouvrir... juste assez pour savoir qu'il ne lui veut pas de mal, au contraire.
« Oui, Shiroïme, les nuages c'est comme les étoiles du jour. »
Fier de cette découverte, l'enfant continue à sourire.
Il continuera à sourire tout le temps à partir de cet instant. Il ne sourit pas car il est particulièrement heureux, mais plutôt car il n'est pas malheureux. Il fait parti des nuages du temple des Hisui. Il fait parti de ces enfants qui deviennent peu à peu des personnes adultes. Il n'en ait pas encore là, non. Cependant, il va enfin à l'école du temple avec les autres enfant. Il aide aux tâches ménagères avec une grande volonté. Il accompagne les malades à l'infirmerie et y aide l'infirmier dès qu'il le peut. Il se montre présent pour toutes les tâches des bâtiments, y comprit pour les instants religieux. Levé à 5h, couché à 21h, sa vie est entièrement cadré par le temple.
Son activité favorite reste d'aider à nettoyer le grand bassin. Il le fait chaque année. Il peut ainsi voir les poissons être mis dans d'autres bassins, en attendant que leur lieu de vie soit le plus sain possible. On dit souvent que les carpes nettoient seules les lieux où elles vivent, il est donc inutile de le nettoyer. Pourtant, pour une raison que ne connaît pas le garçon, le temple continue de le faire. Le bassin n'est jamais sale, c'est donc une action inutile. Elle est simplement là pour donner de l'amour aux créatures qui y vivent. Elle évite que des objets néfastes ne tombent dedans ou que les carpes se retrouvent en surpopulation. Si c'est le cas, il l'a vu une année, il donne les nouveaux nés à des particuliers ou à des aquariums. Elles ne seront jamais malheureuse comme ça. Cela réjouit Shiroïme.
Il peut aider au bonheur des carpes en faisant une action qui pour beaucoup serait inutile, mais pour celles qui en bénéficient, fait toute la différence.
Chapitre 3 : Les petites fées
Le garçonnet a toujours pensé qu'il voyait un autre monde. Quand il regarde des gens, il n'a pas ce que les autres décrient dans leur texte, ni même sur les photographies qu'il voit. Il a l'impression de voir une version des autres que eux-mêmes ne voient pas. Quand il regarde l'homme autours de lui, il les voit. Elles sont petites, lumineuses, elles dansent autours de lui comme si elles voulaient jouer. Pourtant, d'un certain côté, elles sont complètement coupées des autres créations de cet univers. Elles font du bruit parfois. Elles essaient de communiquer sans y parvenir. Pour lui, elles tentent de passer de leur savoir à ceux qu'elles entourent. C'est peut-être des esprits ? Des yo... yokais ? Il ne sait, il n'a jamais su. En tout cas, hormis être là, ces petites boules de lumières de toutes les couleurs et leurs paires belle jambes féminines n'ont jamais rien fait.
Elles scintillent sur le monde. Elles scintillent autours des gens. Elles scintillent autours de celui qui dirige le temple, d'un bleu couvert de vert. Elles scintillent autours des élèves du blanc orné de bleu et tant de couleurs dont parfois il ne connaît pas le nom. Elles scintillent aussi autours des deux policiers qui viennent encore le voir, du gris et du rouge tinté de noir. Elles scintillent même autours de lui, entièrement blanches. Non, l'une d'elle est de couleur bleu.
Pourtant, elles ne scintillaient plus autours de Loki. Il avait le visage blanc, ses paupières ne se fermaient plus. Cela lui rappelle une autre scène. Son corps est sur sa chaise. Il a toujours été fragile Loki. Sa santé n'avait jamais été au beau fixe. Il n'a jamais eu beaucoup de ces lumières autours de lui. Seulement, celles qui l'entouraient étaient si lumineuses. Elles pouvaient se confronter avec celles des autres, et les rendre à leur tour si pleines de lumières. Il a un sourire incroyablement fort Loki. Personne n'a ce sourire dans la classe, et parmi les enfants ; ni même les adultes d'ailleurs. Loki est le seul qui a été capable de sourire comme ça. Sauf que son corps a eut des hauts, des bas, des hauts, des bas. Les adultes sont allés vers lui pour l'aider. Ce n'était pas assez rapide. Il est tombé contre sa table de classe, son visage était d'abord bleu, puis blanc. Ses paupières restaient ouvertes, jusqu'à ce qu'une des personnes autours de lui ne lui ferment. Shiroïme à ce moment-là, fixait la dernière lumière autours du garçon.
Clac. Clac.
Son regard se tourne vers le claquement de doigt que vient de faire l'homme devant lui. Il ne sait pas qui s'est. Il était à côté de Loki. Que fait-il ici ? Il n'a encore jamais vu cette pièce, ni même la couleur de ce pull vert kaki. Les lumières sont flous autours de l'homme. Elles le sont même autours de lui. Il ne comprend pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce qu'elles vont s'éteindre ? Est-ce qu'il ne plus pouvoir fermer les paupières seule ? Est-ce qu'ils vont … comment disaient-ils déjà : mourir ?
Qu'est-ce que c'est mourir d'ailleurs ? Il n'a jamais vraiment compris. Bien-sûr, il a lût dans les livres. Il a écouté les enseignements spirituels du temple. Mais rien ne lui va. Il ne comprend pas la mort. Il n'arrive pas à imaginer la mort. Est-ce qu'elle existe réellement ? Est-ce qu'il doit voir les étincelles comme des morceaux de vie ? Dans ce cas, il est bientôt mort.
Clac. Clac.
Il regarde l'homme de nouveau. Ce bruit est désagréable, pourtant il ne fait rien. Il ne réagit pas plus que ça. Il ne cherche même pas à lui signifier. Pourquoi le ferait-il ? Il préfère ne rien dire, il est attentif à ce qu'il veut lui dire. Il a l'impression d'être coupé du monde. Il est sûr que les étincelles ne reviendront pas, elles n'ont même plus leurs jambes et leurs ailes. Elles sont quasiment toutes parties, il en est sûr. Il ne veut pas voir ça. Il n'a pas envie de devoir observer la perdition de ces belles créatures. Il ne sait pas si c'est normal, il ne sait pas s'il est vraiment dans un autre monde, derrière un voile aux multiples lumières, mais il l'aime... ce voile. Regarder le monde sans celui-ci est une torture, si c'est ça être en train de mourir, alors qu'on en finisse. Il ne veut pas voir ce monde perdre ses couleurs.
« Shiroïme, est-ce que tu m'entends ? »Clac. Clac.
Son visage n'a pas quitté l'homme. Il a l'impression qu'il lui parle. Pourtant, il n'entend rien. Par politesse pourtant, ses yeux se sont rouverts. Il le regarde en penchant la tête d'un côté. Il a l'air un peu contrarié ; alors comme un sourire amène un sourire, il lui sourit. Cette fois l'homme en kaki n'a pas l'air d'être contrarié. Il est surpris. Il se redresse assez doucement de son siège, comme s'il ne voulait pas briser quelque chose. Ses pas, le garçonnet ne les entend pas. Il recommence à voir briller les étincelles. Son sourire se veut plus vrai... vivant.
« Shiroïme, si vous m'entendez, prenez moi la main. »Clac. Clac.
Le garçon continue de sourire. Il entend une voix au loin mais rien de très clair. Heureusement, les lumières recommencent à faire effet autours d'eux. Il remarque qu'il y a du mauve, beaucoup de mauve et de rouge autours de cet homme. Il a les yeux de deux couleurs différentes. Il sent une odeur qu'il ne connaît pas, quelque chose d'assez doux et pourtant agressif. Il se sent un peu embêté de ne pas entendre le monsieur en kaki lui parler. Sa main monte alors doucement, lourdement vers son oreille pour lui dire de parler plus fort. Les lumières sont partout. De nouveau, ils vivent. Il a l'impression de ne pas avoir bougé sa main depuis des jours.
« Shiroïme, si vous m'entendez, prenez moi la main. »
Cette fois, il l'a entendu. Avec une lenteur presque onirique, il attrape la main de l'homme en face de lui. Il sent un léger sourire sur le visage de l'homme face à lui, répondre au sien ou à son action ? Les actions peuvent donc donner le sourire elles aussi. Il se sent rassuré. Les étincelles ont de nouveau des jambes et des ailes, elles recommencent à tourner autours de sa vision, de son monde.
Il discute longtemps avec ce monsieur. Il apprend qu'il est pédopsychiatre, Dr.Lùria. Il vient d'un pays très loin où on parle une autre langue douce-amère, comme son odeur. Il est avec lui depuis bientôt trois mois, depuis que Loki est mort. Il découvre alors sa situation, et le pourquoi de la disparition de ce qu'il appelle maintenant les petites fées. Il avait quasiment arrêté de bouger de parler pendant tout ce temps. Il bougeait, mangeait, suivait les cours, mais ne disaient plus un mot, ni n’interagissait avec les autres. Il ne bougeait plus que le stricte minimum. On appelle ce genre de moment : une crise catatonique. Pour tenter de le sortir de cette étrange bulle dans laquelle il était plongeait, ils ont essayé de lui donner des cachets... cela l'a alors immobilisé totalement, et parfois, il pleurait, d'une larme silencieuse.
C'est à ce moment que le Dr.Lùria a pris le pari d'arrêter tout traitement au cachet et de lui faire à la place des séances de méditations vers l'extérieur. Il lui avait narré une heure par jour, pendant plus de deux semaines le monde autours de lui. Finalement, c'est quand il parla des fées des neiges que le garçon avait fini par le voir.
Le docteur le qualifia de schizophrène catatonique et choisit de continuer de le suivre encore un an avec des méditations exocentrées. Quand l'enfant fut capable de les réaliser seules, il disparut.
Chapitre 4 : L'homme de glace
Il a une habitude. C'est la première fois qu'il peut dire qu'il a une habitude à lui, créait pas lui et pour lui. Ce n'est pas l'habituelle routine que lui impose le temple. Entre les heures que chacun a et celles qu'il a prise en plus pour aider à la vie quotidienne des personnes dans le besoin de sa ville, il a réussi à trouver cette petite brèche qui fait de son quotidien celui d'un humain. Tout les mardis, à 15h50 précisément, il y a un homme en tenue civile, jamais la même, devant le temple. Il n'est jamais rentré. Il n'a jamais dépassé la pâle frontière du Temple des Hinsui. Ils ont pris l'habitude de se croiser à cette heure-là. Lui, il rentre de son dernier cours ; et l'homme est juste là.
Ce qui a attiré le regard de l'enfant est les couleurs de ses cheveux. La moitié de sa tête a la couleur des camélias, alors que l'autre est du même blanc que les siens. Il ne sait pas si c'est ça qui le fascine à ce point chez cet homme, ou si c'est son regard perdu dans un vide qu'il n'arrive pas à voir. Pourtant, il en voit des choses dans le vide. Il voit des fées, il voit des lumières de toutes sortes, mais sur lui... il n'y en a plus qu'une seule. Il y a une seule fée d'un bleu puissant mais froid. Il n'a jamais vu ce genre de fée. Alors peut-être est-ce elle qui le fascine, ou bien le fait qu'il ne connaît pas le son de sa voix ?
Il ne sait pas qui est cet homme en tenue de civile, jamais la même, devant le temple. Il sait par contre qu'il a vécu quelque chose de très dur. Tout son corps, ses yeux, son faciès, tout son être a l'air de parler pour lui. Même quand il salue poliment les élèves du temple, et malgré un sourire maladroit, il n'a l'air qu'à demi-là. C'est comme si un bout de lui était déjà parti depuis longtemps, comme s'il était en train de se vider de l'intérieur... et que la dernière chose qui le maintenait en vie était cette ultime lueur bien trop forte pour être à une seule personne. Personne ne devrait avec cette étincelle, elle porte le poids de trop d’événements, de destructions et pourtant d’inachevés. Il est fasciné par cet homme.
C'est devenu une habitude, il le salue à chaque fois qu'il se croise, l'homme ne répond que de ce fameux sourire maladroit – ailleurs – et d'un léger abaissement du haut de son corps. Il est poli, mais il ne fait pas ça par plaisir. Shiroïme le sait, dans cet échange sobre, il est le seul qui attend vraiment quelque chose. Cet homme n'a pas besoin de lui, ni de qui que ce soit. Il a l'impression d'observer une étoile à deux doigts de mourir, et ça lui fait un peu mal. Il ne peut rien faire pour lui, et ça lui fait mal. Il sait que l'homme a compris ses regards et ses attentes, mais il ne veut et ne peut rien faire, il n'en veut pas.
Alors pendant des semaines, le garçon n'a rien dit d'autre que bonjour. Il a gardé pour lui sa volonté de connaître cet homme en tenue de civile, jamais la même, devant le temple. Il n'a fait aucun pas de trop, ne s'est pas montré envahissant. Il a simplement fait ce qu'il devait faire pour ne pas le gêner dans sa vie de tout les jours : passer à côté de lui sans jamais l'aborder plus que nécessaire. Est-ce qu'il est à ce point proche de la mort qu'il ne s'autorise pas plus que le stricte nécessaire ? Qu'est-ce qui le motive ? Pourquoi est-il encore là ?
Quand il demande finalement à l'adulte aux dorés ; il découvre que les deux hommes ont un point commun : il avait perdu la personne qui leur est la plus chère de façon désastreuse. De plus, ils ont un autre point commun : tout deux ne vivent plus qu'en étant l'ombre d'eux même. Il lui explique que cet homme est un soldat revenu de guerre. Il n'est pas simplement soldat à vrai dire, c'est même l'un des meilleurs de sa catégorie. Là bas, seul son nom suffit à faire pâlir les dirigeants des différentes unités ennemis et alliés. Il n'est pas beaucoup apprécié en tant que personne mais en tant qu'arme, c'est la meilleure.
Cette phrase fait voir flou au garçon. Comment peux-t-on être une arme avant d'être quelqu'un ? Il serre ses poings et oublie de demander quel est le nom de cet homme. Il regarde simplement ses pieds et comme chaque Mardi à 15h50, il passe devant l'entrée du temple après ses cours.
Sauf que cette fois, il décide de s'arrêter. Il décide d'être égoïste, juste une fois. Juste pour que toute cette histoire s'arrête et qu'il puisse finalement passer sans avoir à se poser toutes ces questions, à avoir envie de l'aider sans le pouvoir, à avoir envie de le connaître alors qu'il ne fait que croiser son regard. Alors qu'il lui fait son habituel sourire et sa légère inclination, le garçon ose un pas. Pris par son élan, il finit par en ajouter un autre, puis un autre... Il se retrouve finalement devant lui. Du haut de ses neuf ans, le garçon n'est pas très grand et même l'un des plus fragiles de sa classe. Il n'y a jamais fait attention. Il se fiche un peu de son physique ou de ce à quoi il ressemble. D'ailleurs, il n'a jamais regardé qui que ce soit avant cet homme.
« Bonjour, je m’appelle Shiroïme. Je vis au temple.
- Bonjour, que puis-je pour toi Shiroïme ?
- J'aimerai vous apporter ma compagnie... » Il baisse les yeux alors qu'il sent les larmes de stress et de peur de gêner monter sur les coins. Il serre les poings mais décide d'aller jusqu'au bout de son attention : « J'aimerai vous connaître... savoir pourquoi vous venez ici chaque Mardi à la même heure ? Est-ce que je peux... vous aider ? Vous avez l'air seul... et un peu vide ? »
L'homme ne lui répond pas. Il s'y attendait, mais ça lui fait quand même quelque chose. Seulement, ce qui lui fait le plus mal ce n'est pas l'absence de réponse, c'est le visage figé qui se trouve en face de lui. Les yeux du garçon s'écarquillent. Il sent ses larmes monter et inconsciemment, il arrive à ressentir ce que l'autre ressent. Il n'a pas les mots pour s'exprimer, mais ça lui fait mal. Il ne sait pas pourquoi à cet instant il y parvient ainsi, ni pourquoi est-ce à ce point douloureux ni même si c'est normal. Seulement, il a en lui chacune des tristesses, de cette infinie tristesse en lui ? Personne n'a jamais eu à ressentir ça – et il ne le sait pas mais il ne ressentira plus jamais quelqu'un avec une aussi profonde douleur émotionnelle. Sans s'en rendre compte, le garçon met sa main devant sa bouche, il a l'impression d'être furieusement embarqué dans des sentiments qui ne sont pas les siens. Mais à côté de cet homme, a-t-il déjà seulement ressenti ? A-t-il déjà été à ce point en vie ?
Des sanglots sortent de sa bouche avant même qu'il ne contrôle quoi que ce soit. L'homme n'ose pas s'approcher, au contraire, il sait très bien ce qu'il se passe. Il en est à la fois affligé et terrifié. Le garçon le sait. Cet homme ne veut pas de ça. Il ne veut pas que quelqu'un ne ressente ce qu'il vit. Il ne veut personne pour s’apitoyer, et ce n'est pas ce que Shiroïme fait. Non, il fait pire, il est en train de présenter à l'homme qui il est à l'intérieur, sans tout les filtres qu'il s'impose. Le garçon pleure, à en avoir mal aux yeux, aux joues, à la gorge, aux lèvres et même à ses mains qui se sont crispés plus qu'il ne l'aurait jamais pu sans ça. Il s'est évanouit.
Quelques heures plus tard, alors qu'il ouvre les yeux, l'enfant regarde le plafond de la salle de repos du temple. A côté de lui, il y a une petite lettre, sobre. On y lit : « Merci et Adieu. ». Une nouvelle fois, le garçon pleure, serrant la lettre contre lui. Cette fois il ne pleure pas en étant quelqu'un d'autre, il pleure de son échec. Il n'a pas pu l'aider, et aurait-il de toutes façons pu faire quoi que ce soit ? Face à cette tristesse infinie, il n'est rien d'autre qu'un petit garçon de neuf ans.
L'homme ne revient jamais.
Chapitre 5 : L'homme parent
Mais quelques mois plus tard, un autre vient.
Lui aussi a des cheveux blancs, comme Shiroïme et l'homme en tenue de civil, jamais la même. Ils sont les trois seuls que le garçon ait vu avec cette couleur. Ils sont aussi les trois seuls à s'être arrêté le Mardi, devant le temple à 15h50. Le jeune homme vu ça comme un signe. La première fois, il n'ose pas parler. Il fait tomber son sac, sent les larmes lui monter aux yeux alors qu'il bafouille en le ramassant. L'homme aux cheveux blancs s'approche inquiet pour l'aider, mais il est déjà parti. Cet homme aussi ne rentre pas dans le temple. Par contre, il ramasse un des devoirs que le petit n'a pas pu faire. Le mardi suivant, quand le garçon passe, il lui tend. Il est noté dessus des corrections ainsi que des livres à lire pour avancer plus facilement. A cet instant, le blandinet ne sait pas comment réagir. Il le remercie mais n'ose rien dire.
Quelque chose est différent. Il ne rentre pas dans le temple, il a les cheveux blancs, il a l'air d'être extrêmement triste mais... il est différent. Son regard ne fixe pas dans le vide, il y a quelque chose plus loin. Il y a quelque chose pour le tenir pour lui permettre d'avancer. Quand il se dit ces mots, le cœur de Shiroïme loupe un battement. Lui, lui il va pouvoir être là. Il ne sait pas pourquoi, mais cette pensée déclenche en lui une furieuse joie. Il ne sera pas inutile, pas pour lui. Cependant, il ne le montre pas. Il a appris de l'autre homme. Il sait maintenant qu'il ne faut pas s'ouvrir trop vite. Il faut observer, il faut chercher comment aider... Il ne veut pas le brutaliser.
Puis... il sort son devoir fraîchement corrigé et sourit avec une véritable tendresse. Il est en train de découvrir qu'on peut aussi faire un pas vers lui. On peut échanger des attentions les uns avec les autres, il n'est pas contraint de devoir choisir à qui il parle et pourquoi. A cet instant, il se rend compte qu'il y a bien plus de petits fées autours de lui qu'il le pensait. Il se rend compte qu'il a toujours été avec le garçon légèrement plus vieux que lui qui se trouvait chez les enfants de la lumière... Il découvre aussi les autres enfants. Il n'avait jamais vu qu'ils sont en fait une trentaine, toujours les mêmes. En cinq ans qu'il est ici, c'est la toute première fois qu'il se rend compte qu'il connaît leur nom, leur visage. Ha... Il n'y avait donc pas que Loki. Il n'a pas remarqué mais il est en fait assez entouré. Les gens viennent naturellement à lui... ils se sentent naturellement apaisé autours de lui. Un des plus anciens lui a dit qu'il a la capacité d'écouter l'âme et d'y répondre. Il ne sait pas exactement ce que ça veut dire... mais il sait qu'il le remarque enfin.
Alors le mardi suivant encore, l'homme aux cheveux blancs est toujours là. Cette fois, l'enfant de dix ans lui montre ce qu'il a en main. Il s'agit d'un des livres qu'il lui a conseillé une semaine plus tôt. Même si ses joues sont rouges, qu'il a les larmes aux yeux de stress, il sent le regard de l'autre étonné puis attendri. Il n'est pas trop rentré dans sa sphère mais en même temps il a fait de son mieux pour communiquer avec lui. Le juste milieu, il y parvient cette fois. Il fait signe de tête à ses amis – ils étaient donc là quand il a parlé à l'autre homme ? – de le laisser. Il s’assoit à côté de lui, juste à l'entrée du temple, sans y rentrer. Avec un petit sourire timide, mais doux, il commence à lui demander de lui expliquer des mots. Il ne connaît pas tout les Kanjis.
Il remarque enfin les détails de cet homme. Il n'a pas seulement les cheveux blancs, il est aussi habillé d'un costard noir avec des fils rouges brodés dans son dos, comme s'il reproduisait sa colonne vertébrale. On les a prévenus, ce genre d'uniforme appartient aux yakuzas. Il ne sait pas ce qu'est un yakuza, et au final, il ne veut pas savoir. Si c'est aussi dur que d'être soldat, alors il ne faut mieux pas en parler pour le moment. Cet homme doit penser à autre chose, et là, il semble avoir de nouveau une étincelle de vie dans son regard. Il n'y a plus seulement sa mission. Les fées autours de lui commencent à danser alors que l'adulte et le garçon parlent ensembles, autours d'un livre sur le corps humain.
Chaque mardi, ils se revoient. Ils partagent ensembles sur beaucoup de chose, c'est devenu une habitude. Chaque mardi, un pas de plus est fait avec cet homme pour qu'ils partagent leur monde. La volonté d'origine de Shiroïme disparaît vite pour qu'une vraie amitié naisse, puis un lien plus profond. Cet homme est quelqu'un d'important pour lui... Cette fois, il a même son nom. Il sait comme il s'appelle et ça lui fait plaisir. Cet homme s'appelle Adel Brawer. Il fait effectivement parti des yakuzas, des malfrats légaux, spécialités du Japon. Il est l'un des principaux donneurs du temple et pourtant, il n'y ait jamais entré. Quand le garçon finit par lui demander pourquoi, il lui explique par des phrases détournées qu'il ne s'en sent pas digne. Alors le garçon n'hésite plus, il lui prend la main et le tire avec lui. D'abord l'adulte refuse puis à force de tirer, Shiroïme fait passer un pied à Adel dans le temple. Il redresse le visage, plus sérieux que jamais mais étrangement calme :
« Alors, tu en es mort ? » Oui, les livres lui ont fait comprendre ce qu'était la mort.
En premier lieu choqué par l'étrange férocité qui ressort de ce jeune homme toujours doux et calme, l'adulte finit par lâcher un long et grand rire. Il fait lui-même le second pas dans le lieu, pour enlacer le plus jeune. C'est à cet instant qu'il fut sûr pour eux deux... ils sont faits pour être père et fils. Pourtant, les procédures d'adoption sont longues, même avec l'aide de la mafia japonaise ; même avec l'aide d'un grand nom comme celui de Cheese.
D'ailleurs, quand il rencontre finalement l'homme dont parlait de tant en tant Adel à demi-mot, Shiroïme fut quand même surpris. Beaucoup de personnes lui avaient décris cet homme comme un akuma avec le sourire et les griffes d'un akashita mais il tombe face à un homme qui ne fait même pas une demi-tête de plus que lui et qui l’accueille dans son restaurant comme s'il en avait toujours fait parti. Il est tout l'opposé de ce que les rumeurs avaient dit de lui. Il est bien plus comme ce que son futur père adoptif lui avait dit. Il vit pour la première fois un couple vraiment heureux, compréhensif avec eux et avec les deux enfants qui lui serviraient de frère et de sœur. Il rencontre Azura, sa petite sœur de trois ans sa cadette. Ensemble, ils peuvent discuter avec calme de tout. Elle est très vives d'esprit malgré son âge. En même temps, ses deux pères semblent être des puits de science et de discussions impérissables. Il la stimule comme Shiroïme a pu être stimuler par Adel. Le plus jeune, Samael n'a même pas un an. Quand il est venu cette fois, il dormait. Le garçon s'est présenté à lui en chuchotant, les yeux fermés et avec une caresse très douce sur l'intérieur de la main.
Après cette visite, il est renvoyé au temple jusqu'à ce que son adoption soit accepté par la loi. Il a hâte, toute la famille à hâte. Ils viennent le voir le plus souvent possible. Parfois, il dort chez eux. Il apprend toujours plus sur la littérature et la science avec Adel, il apprend toujours plus sur la cuisine et les arts avec Cheese. Il donne le maximum de son attention à cette famille, sa famille. Elle lui permet d'avoir un pied à terre, elle lui permet de voir que les fées sont partout autours de lui, elle lui permet de rester ouvert aux autres. Il n'a jamais été aussi heureux que depuis qu'il les connaît.
Même s'il doit encore rester au temple.
Chapitre 6 : Les prunelles du soleil
Le collège est un passage difficile pour beaucoup d'adolescent et de pré-adolescent. Il est tout aussi difficile pour lui, mais il n'en a jamais parlé. Au contraire, il préfère se tourner vers les autres et écouter ce qu'ils ont a dire. Il a rapidement fini par se retrouver entouré avec cette façon d'être. Pourtant il ne l'est pas tout le temps. On l'approche quand on a une vraie question, une vraie demande à laquelle personne ne sait quoi répondre. Il leur apporte une forme de lumière, quelque chose à penser quand ils parviennent plus. C'est quelque chose de plaisant. Bien qu'il ne soit jamais sûr qu'il donne la bonne réponse, car la réponse qu'il donne, c'est celle qui est déjà en eux. Il ne fait que lire ce qu'il peut ressentir, pour leur donner des clefs.
Seulement des fois, on a du mal avec ce qu'il peut dire. Il a déjà reçu des coups pour ça, il s'est même fait tabasser par plusieurs personnes une fois. Il n'a rien dit ni au temple ni à sa famille. Il ne veut pas attirer de problèmes aux autres. A la place, il s'est inscrit dans un club de jujitsu. Il ne le quittera plus tout du long de sa scolarité ; étonnement, après sa première défense contre une des brutes de dernière année venue lui demander conseil en histoire de cœur et à qui il a répondu que c'était pas cette fille mais plutôt son frère qu'il appréciait... plus personne ne tente de se venger de ses dires sur lui. Bien qu'il ne dit jamais et ne fait jamais rien contre autrui, il sait qu'être là pour les autres veut dire se protéger aussi.
Quelques temps plus tard, Seito et Taiyo, deux amis du temple, mais surtout les deux enfants du soleil qui avaient été avec lui... à cet époque, viennent le voir. Ils sont restés en très bon terme. Seito a arrêté de se comporter comme un chien depuis quelques années maintenant, il ne peut toujours pas par parler, mais il a pris en muscles, en force et en gentillesse. Il est la personne la plus douce que l’adolescent connaisse. Il se demande si un jour il rencontrera quelqu'un capable d'à ce point regarder la personne qu'il aime sans lui dire, des années durant, simplement car celle-ci n'est pas prête à l'entendre. Cette personne c'est Taiyo, iel est toujours plein d’énergie, légèrement autoritaire. Iel rayonne comme un soleil au milieu de chaque pièce ou iel passe. Iel a ce don d'avoir la sympathie des gens tout en les contraignant. Iel est gentil-le mais ne le montre jamais. Lae rousse a peur d'être vu comme faible si iel ne reste pas toujours digne. Entre eux, Shiroïme et Seito l'appellent le petit prince.
Les deux adolescents ont un projet auquel ils tentent de rallier leur ami. Ils aimeraient mettre en place une cagnotte pour aider les personnes en marge de la société, personnes isolées qui n'ont pas d'aidants à leur côté. Le projet touche immédiatement son cœur. Il se met dans l'ouvrage avec une passion folle, faisant bien plus que ne lui demandait ses amis. Il ne concrétise pas un maximum de chose, ils doivent avoir l'acceptation du proviseur pour ça ; mais c'est déjà pas mal. Pendant trois week-ends, il fait le tour de la ville seul ou avec ses amis pour obtenir les infos qu'ils souhaitent, pour avoir des bénévoles, pour motiver les gens à venir. Ce projet, c'est son bébé, il veut le voir se réaliser. On vient de lui donner la quête de sa petite existence. Corps et âme, il y met une part de lui, s'ouvrant un peu à ses deux amis, qui finalement ne le connaissent pas tant que ça.
Taiyo lui dira un jour qu'il ressemble à de la neige. Quand on le prend dans les mains on a l'impression qu'il est là mais si on attend plus de quelques minutes, il va disparaître. Pour le-a roux-sse, il est là pour les autres car il essaie de vivre à travers eux. Pour lui, son ami n'a pas encore trouvé de vraie voix, quelque chose qui le motive à exister. Même les fées ne suffisent pas.
C'est pour ça qu'il est rassuré de voir qu'il arrive à mettre du cœur à l'ouvrage, à aider les autres. Peut-être que pour lui, c'est la seule façon dont il peut vivre ? Shiroïme ne sait pas quoi lui répondre, il n'est pas bon pour se juger lui-même. Alors il lui sourit et lui dit qu'il va faire des efforts, Taiyo soupire mais lui prend quand même la main en signe d'amitié... Comme ils le faisaient là-bas.
Seulement, comme rien ne se passe jamais comme on le veut, le projet n'aura pas lieu. L'école les appelle pour leur dire qu'ils ont dût exclure Seito de l'école pour la semaine. Taiyo et Shiroïme ne comprennent pas, restent choqués devant le prêtre qui vient leur annoncer ça. Seito n'est pas violent, il ne ferait jamais de mal à qui que ce soit ? Tout le monde a cette première pensée de ses proches. Pas Shiroïme. La seule chose qu'il pense et a combien ça doit lui avoir fait mal d'avoir été obligé de se mettre en colère. On ne s'en rend pas compte mais ce sentiment bouffe aussi bien les gens autours que la personne qui la dégage. Il a mal pour son ami, l'adolescent. Il a vraiment mal pour lui. Il regarde le sol, une petite crise de mutisme voit le jour.
Quand ils voient l'état pitoyable dans lequel se trouve les mains du jeune adolescent, la rage dans ses yeux et sa respiration encore mal arrêtée... On dirait une bête face à eux. Ce n'est plus le doux et calme Seito, c'est un être capable de bouffer n'importe qui n'importe quand. Taiyo le calme avec un câlin, Shiroïme met une main sur son épaule. Ils finirent par se calmer. Personne n'a jamais su pourquoi ce garçon avait tabasser plus de dix personnes dans son lycée. Au vu du regard de Seito sur Taiyo, il sait. Mais il ne dira rien.
Toutefois, il a mal. Le seul projet qui l'a vraiment investi dans sa vie vient de tomber à l'eau. Il n'a pas pu mettre à profit tout ce qu'il a fait, mit en place, construit. Rien ne s'est passé. Il a donné tant de sa vie, de son énergie, pour rien. Pour la seconde fois de sa vie, il se sent face à un échec profond. Il ne le montrera pas à ses deux amis, préférant être fort pour eux deux... mais il en a pleuré, longtemps et souvent. Même dans le futur, cet investissement restera celui qui lui a fait le plus de mal. Shiroïme pense des fois qu'il aurait peut-être dût leur dire non... Si c'est pour garder ce genre de ressentiment à la fin. Il n'en veut à personne, mais ça lui fait mal.
Il espère qu'un jour, il pourra construire, essayer, sans que ça ne se finisse mal. Cette nuit, il ferme les yeux, et il pense à ce soldat, sa famille... le futur. Il prie pour que ça se passe mieux.
Chapitre 7 : Le regard de l'homme vidé
« Bonjour Obake-sensei. »
Pour la seconde fois de sa vie, il est obligé d'aller voir un psychologue. Cette fois, on lui a dit que c'est un psychiatre, Docteur Obake. Il vient à peine de pousser la porte qu'il ne sait plus où se mettre. Le regard qu'il a fasse à lui a l'air de sortir d'un autre univers. Il se sent dépaysé, comme observer dans son âme. Est-ce que c'est l'effet qu'il fait quand il est face à une personne qu'il aide à se comprendre ? Est-ce que cet homme aussi voit les petites fées autours des gens ? Il n'a pourtant que quelques unes autours de lui, mais elles semblent toutes... mortes ? Pourquoi est-ce que leur couleur a disparu... ? Il s'avance à petit pas devant lui, osant enfin s'asseoir sur la chaise face au docteur. Il n'a dit encore aucun mot. Qu'est-ce qu'il cherche ? Le regard de Shiroïme passe d'une fée à l'autre. Il se sent mal, il n'est pas en confiance et pourtant, pourtant il se sent bien. Il a l'impression que pour la première fois, il n'y aucune autre émotion avec les siennes. Rien ne parasite sa façon de pensée. Il comprend enfin pourquoi on lui a dit qu'il était hyper empathique. Cependant, cela signifie aussi que la personne devant lui est vide. Il ne sait pas s'il est effrayé ou s'il est fasciné.
C'est la première fois qu'il rencontre une personne comme ça. Doucement, il ferme les yeux et se concentre alors sur ses propres sentiments. Il profite de ce vide autours de lui et en lui pour écouter ce qu'il pense. Il entend pour la première fois la voix en lui, ses pensées et ce qui va avec elle. Il découvre beaucoup de chose. Il y a une immense tristesse d'avoir perdu l'homme à le tenue bleu et aux yeux jaunes. Celui qui l'a accueilli au temple est mort il y a peu, laissant ses enfants seuls... face à eux-même. Il connaît bien les deux fils, il les apprécie. Il a ressenti leur tristesse. Il sait combien les fées bleus ont essayé en vain de les rassurer. Ils n'en ont pas eu besoin, ils ont continué d'avancer dans leur existence. Shiroïme ressent de l'admiration pour eux.
Il y a plein d'autres choses dans son cœur. Il a de l'amour pur, doux. Il sait qu'il aime sa famille, encore plus depuis qu'il a finalement réussi à se faire adopter par Monsieur Br-... par Papa et Monsieur Nayaka, enfin Maman. Il a encore du mal à les appeler comme ça. Même si ça fait un moment qu'il est avec eux, il se rend compte qu'il ne se sent pas au niveau des autres enfants. Samael est encore jeune mais il a déjà un caractère, il a une présence forte qui attire le regard sur lui. Il aime énormément son frère, il souhaite plus que tout être un pilier pour lui, avoir une relation construite avec lui. Seulement il doute de ses capacités à pouvoir lui apporter quelque chose en plus de ses merveilleux parents.
Après tout, Papa est quelqu'un de très connu, puissant... il a une autorité sur tellement de personnes qu'il ne peut les compter. Il ne connaît pas exactement son travail bien qu'il s'en doute, mais ce qu'il sait, c'est qu'il est une excellent père, capable de tout pour sa famille. Il s'est après tout battu corps et âme pour l'avoir à leurs côtés. C'est un homme bon, profondément bon : un modèle de sincérité pour lui.
Puis il y a sa Maman. Il ne semble pas très important quand on le voit de loin, pourtant, il sait que derrière ce sourire qui ne part jamais et sa bonne humeur constante, il y a un homme fort. Il dirige tellement de choses en même temps que c'est illusoire de croire qu'il saura un jour se poser. Il le fait, parfois, pour être avec eux, pour leur moment heureux, en famille. Il est le parfait second derrière ce père que la lumière à offert à Shiroïme.
Dans tout ça, en plus de son frère, il y a sa petite sœur. Elle s'appelle Azura. Il n'a jamais vu autant de fées qu'autours d'elle. Elle rayonne à travers les rues, à travers le monde, offrant son sourire doux et son amour à qui le souhaitera. Elle est juste. Elle réussit toujours à avoir les bons mots avec tout le monde, même avec lui. Il se fait surprendre parfois par elle. Le nombre de fées qu'elle a autours de sa personne brouille les radars du jeune adolescent. Il ne sait jamais sur quel pied danser avec elle. Des fois, elle lui apporte une profonde joie, des fois c'est la confusion qui vient avec ses mots. Cependant, comme une lance, c'est juste, toujours juste.
Avec tout ça, Shiroïme a peur de ne pas avoir sa place. Il essaie de ne pas paraître en dehors du coup, de s'adapter au maximum à toutes les personnes qui font parties de son existence, mais c'est dur. Il n'est pas habitué à un cocon restreint. Peut-être est-ce pour ça qu'il n'a jamais eu de mal à ouvrir son corps aux autres, peut-être est-ce pour ça que sa sexualité est déjà ouverte alors qu'il n'est qu'en fin de collège. Il a parfois l'impression que les échanges qu'il peut avoir avec ses partenaires d'un soir lui permettent d'évacuer, de vivre un court instant dans un lieu où il n'est pas. C'est aussi pour lui sa façon de communiquer la plus élaborée.
Il s'est ainsi rendu compte que la seule femme qui fasse vraiment partie de son univers est sa sœur. Il n'a jamais réussi à apprécier de contact avec l'une d'elle. Il sait que ce n'est pas pathologique. Après tout, ses parents ne sont pas un couple comme on en voit partout à la télévision. Pourtant, il se tracasse. Devrait-il parler de ce qu'il fait parfois à ces fêtes ?
- Détails sombres:
C'est quand il arrive à cette reflexion que le docteur finit par tousser. Shiroïme rouvre les yeux et le regarde calmement. Il comprend ce qu'il essaie de lui dire et penche gentiment la tête sur le côté. Son sourire si particulièrement doux s'affiche. Une des petites fées s'est allumée de vie pendant qu'il était dans ses songes, c'est rassurant pour le garçon. Le psychiatre se lève et le racompagne à la porte.
« Bonne journée, Brawer-kun.
- Merci beaucoup, à vous aussi Obake-sensei. A la semaine prochaine.
- A la semaine prochaine. »
Il ne sait pas comment, mais ce psychiatre a réussi là où tout le monde a échoué. Il confronte Shiroïme à Shiroïme.
en bref
Inventaire : -seringue assez costaud
TETINES : 0
Messages : 83
Date d'inscription : 14/07/2020
Inventaire : -seringue assez costaud
TETINES : 0
Messages : 83
Date d'inscription : 14/07/2020
# Re: La prière en blanche • Shiroïme [-18]Mar 14 Juil - 18:36
La ville est grande. Il n'est pas habituée à ce genre d'endroit. Son monde jusqu'à récemment se limiter au temple et à l'établissement en face du temple. Il n'a jamais voyagé. Il a l'impression que dès qu'il passe d'un endroit à un autre, sa sphère s’agrandit. De la pièce des lumières, au temple Hisui à la ville de Namimori, tout devient de plus en plus grand. Il est maintenant depuis quelques mois dans cette ville, avec sa famille et ses nouveaux amis. Il n'est toujours pas habitué. Il a toujours du mal à retrouver son chemin, s'aidant de sa carte papier presque tout les jours. On lui a mis dans les mains un téléphone mais c'est compliqué. Il a fallu que ses nouveaux amis l'aident pour qu'il puisse correctement s'en servir. Tout est plus grand ici.
Il est heureux de se faire suivre par Obake-sensei, ça lui permet de faire une pause. Chaque personne a une histoire en lui et il a dut mal à se déconnecter de tout un chacun. Il essaie de ne pas trop paraître distant, il pense y réussir, mais parfois, il reste très en arrière par peur de se faire envahir par les émotions des autres. Il a enfin compris qu'il n'était pas les autres. Il est lui. Cela lui permet de mieux se comporter avec sa famille.
Samael lui pose souvent mille et une questions, auxquelles il répond avec la patience d'un ange. S'il ne connaît pas une réponse, ils cherchent ensembles sur l'ordinateur ou à la bibliothèque. Il est patient et ne s'énerve jamais avec la petite boule d'énergie. C'est son frère et il l'aime. Azura a trouvé une nouvelle façon de surprendre son grand-frère, elle l'habille. Elle aime lui trouver de nouveaux looks, de nouvelles tenues un peu improbables. Il aime les porter. Même si elles sont parfois extravagantes, sa sœur met tout son cœur pour qu'il soit le plus beau possible, alors même si c'est un bout de tissu déchiré, il le porterait. Heureusement, elle est assez douée.
Elle est aussi la première personne à qui il arrive à parler de ses penchants. Elle ne l'a jamais jugé au contraire, elle l'aide et l'encourage dans tout ce qu'il entreprend. La seule chose qui l'a désolé, c'est que comme leur parent, Shiroïme n'a pas réussi à se sauver de ce maudit paquet dont chaque tube à son intérieur tuera à petits feux les êtres qu'elle aiment. Elle est là quand il finit par avouer tout à sa mère en premier. Chandrajaj réagit d'une façon assez calme. Ni le frère, ni la sœur ne sont étonnés, quand il avoue qu'il a déjà tout deviné. Il n'en a pas parlé à leur père, et d'un certain côté, ça rassure le blandinet. Il n'a pas envie de le décevoir, il n'a pas envie qu'il ait honte de l'avoir adopté. Avec sa dureté chaleureuse, sa mère lui annonce que s'il pense ainsi, alors ce n'est pas de son père qu'il a peur, mais bien de lui-même. C'est vrai, il a peur de sa peur du rejet, et de ce qu'elle peut causer à lui et ses proches.
Il finira par en parler à son père. Bien qu'il remarquera un court instant quelque chose dans le regard de son paternel, tout se passera calmement. Ils s'aiment, ils avanceront ensembles, peu importe les bizarreries des uns ou des autres.
Toutefois, contre toute attente, ce n'est pas de sa famille que vient le problème. A son lycée, il commence à voir des personnes l'ennuyer comme à l'époque du collège. Cette fois, c'est presque plus violent. Il reprend les cours de jujistsu aussitôt, rentrant même dans le club. On ne tentera jamais de le battre, mais il va se faire harceler. Il sera nommé de pédé, de salope... et de bien des noms d'oiseaux. Sur son bureau, une fois, on aura gravé qu'il ne devrait pas exister. Il n'a jamais réagi à tout ça. Ils ont cru au début que c'était car cela l'atteignait et qu'il n'osait pas. Ils abandonnèrent cette idée quand ils l'observèrent un jour embrasser un homme en costard qui le ramène de... personne ne sût où. Cela recommence un peu plus tard dans la semaine, un autre lycéen cette fois ; puis celui d'une autre école. Ce n'est jamais la même personne qui se retrouve dans les bras du garçon. Ils comprennent donc que si ça ne touche pas le doux jeune homme, c'est par ce qu'il considère que c'est vrai.
Shiroïme a découvert l'homophobie comme ça, en se faisant harcelé par quelque chose qu'il considère comme vrai. Il ne pense pas être une personne de mauvaise compagnie, mais il sait que l'adolescence est faite pour profiter de tout ce qu'on peut vivre tant qu'on le peut. Alors tant que les fées roses tournent autours de lui, il continue à en profiter. Il continue son escapade à travers les arts si particuliers d'un monde que peu dans son école connaissent vraiment. On vient étrangement lui demander des conseils au bout d'un moment, en relation comme de façon intime. Il devient quelque part comme un conseiller pour ces adolescents perdus qui n'ont pas encore d'enseignements à ce sujet. Pour lui, il a l'impression d'être trop vieux.
Les cours sont intéressants, mais il n'a pas de vraies difficultés. Le sport est très agréable et lui permet de ressentir son corps. Il est d'ailleurs devenu le meilleur combattant au jujitsu de sa préfecture, deux ans de suite. Au final sa vie lycéenne est atypique, mais stable. Il ne vit pas cette période comme une période à problème. Au contraire, il apprécie encore y repenser avec douceur.
En fait, la seule chose qui peut expliquer qu'il ait de vrais souvenirs de cette époque, c'est sa lutte auprès des LGBT+ de son lycée. Il a aidé beaucoup de personnes à passer le cap du harcèlement, à s'accepter, à se comprendre. Il a lutté contre l'homophobie, la transphobie et tout ce qui à ce moment-là n'était absolument pas normal pour la société. Cela n'est toujours pas le cas pour la population mais là où il est, il a fait d'une de ses missions d'aider les gens à s'assumer sans danger. Il laisse derrière lui au lycée Namimori un club un peu vide parfois, un peu pleine d'autres années. ; le club de prévention.
Il regarde sa liste de patient à voir pour la journée et se dit qu'il n'est vraiment pas fait pour travailler dans les hôpitaux. Il a déjà plus d'une heure de retard alors qu'il n'a fait que les trois premiers patients sur trente. Pourtant, tout le monde lui dit que pour son premier stage en temps qu'infirmier il est très bon. Il se trouve encore incompétent. Il aime prendre le temps de discuter avec chacune des personnes qu'il voit, dont il refait les pansements, vérifie l'état physique et psychologique, ou simplement de prendre leur tension. Il les trouve tous gentil. Cela fait quelques semaines déjà et il a ses petits patients habituels.
Il croise assez souvent Monsieur Tanaba, Monsieur Hibari, Madame Muguet... et tant d'autres mais il a aussi des patients assez jeunes. Par exemple, il y a un patient que tout le monde connaît dans l'hôpital. Il est tellement présent que c'est devenu un running-gag : Toichi Tahara. Il l'aime bien, il a énormément de fées différentes autours de lui. Il ne sait pas exactement pourquoi mais c'est quelqu'un qui a des gestes assez ouverts envers tous. Il ne s'arrête jamais et tente toujours à être plus casse-cou. Il n'a jamais la même blessure quand il vient, c'est intéressant.
Puis il y a celui qu'on appelle l'ange. Traversant les lieux de nuit comme de jour, cette jeune être vérifie chaque patient, aide chacun d'entre eux nouveaux comme anciens. Iel prend soin d'eux comme de sa propre famille. Quand pour la première fois, il a vu une de ses crises, le tout jeune étudiant a été choqué par la brutalité de la crise. Il la voit se tordre de douleur dans le lit, hurler dans un cri sans son alors que la douleur fend son corps. Des marques roses se creusent un peu partout sur son épidermes et complètent une fameuse ligne de vie, comme ils l'appellent. C'est affolant, d'après les médecins, Mademoiselle Miharu est atteinte d'une maladie inconnue qui mange son propre corps jusqu'à ce qu'il ne tienne plus. Un traitement arriverait bientôt. Il l'espère pour elle.
Il sera le premier à lui donner, cela fonctionnera. Il devient vraiment ami avec lui
Ce passage fut des plus joyeux de sa vie. Il s'épanouit complètement à l'hôpital. Il est très heureux de se retrouver dans cet endroit. C'est ainsi qu'il se rendit compte qu'il est vraiment heureux d'avoir choisi sa voie en tant qu'infirmier. Malheureusement, il faut aussi dire qu'il n'a pas apprécié le fait de rester au même endroit. Il se rend compte que l'hôpital l'a pas mal enfermé dans une routine où il a oublié de voir le monde autours. Ce monde qui avait fini par s'ouvrir était redevenu tout petit. Il n'a pas fait attention. Il doit faire attention. Son monde peut vite redevenir seulement une chambre. Il est capable de s'en suffire et ça lui fait peur. Est-ce qu'il pourrait finir par retomber dans une secte sans même s'en rendre compte ? Il espère au plus profond de lui dire non, mais il ne peut pas.
« Shiro-san ?
- Oui Yuri-chan ?
- Tu devrais partir en tant qu'infirmier militaire.
- Pourquoi est-ce que tu me dis ça ?
- Tu t'ennuies ici pas vrai ? »
Il ne répond pas à la petite. Plutôt que de le faire, il préfère détourner le regard. Il se sent odieux de pouvoir penser ça. Pourtant, elle a visé juste, comme toujours. Elle lui rappelle sa sœur. Toutes deux sont toujours entourées par des milliers de fées de toutes les couleurs. Toutes deux touchent toujours très justes quand il s'agit de lui. Toutes deux sont des aventurières qu'on empêche de s'envoler. Il ferme les yeux un instant, son sourire doux est chaleureux. Il hoche la tête. Il ne peut pas cacher ses sentiments à une si tendre personne.
« C'est vrai.
- Alors amène tes petites fées là où elles pourront exaucer pleins de vœux ! Je suis sûre que tu peux le faire ! »
Il sourit avec une once de timidité. Ses joues se rosirent pour une des premières fois de sa vie. Il ne sait pas comment ce genre de personnes avec des fées multicolores font, mais elles sont dignes des plus grands. Il les admire, mais il ne saura jamais comment le dire.
Le lendemain, il trouve un stage pour une zone de guerre. Dans la semaine, il signe et part vers de nouvelles aventures. Il ne s'attend pas à ce qu'il va y trouver. Il ne s'attend pas non plus à avoir le flash de sa vie. Il n'a pas pu sauvé un soldat quand il fut plus jeune, mais cette fois, oui cette fois, il peut agir pour ceux qui sont encore au front, pour ceux qui sont blessés, pour ceux qui sont de simples civils au milieu. Oui, il peut aider et c'est tout ce qui l'importe. Certains diront que c'est pour donner du sens à sa vie, d'autres que ça lui permet de se rassurer. Pour ceux qui le connaissent même un peu, qui lui ont parlé juste une fois, ils savent que c'est juste naturel pour lui. Comme respirer, il a besoin d'aider. Même si c'est juste à faire la vaisselle.
Shiroïme est une fée. Peu importe dans quoi il est en train d'agir, il reste une fée accompagné de plusieurs, de milliers d'autres fées venant des autres, comme de lui.
Il se demande si un jour, il y aura de nouvelles fées, de nouvelles couleurs que lui seul pourra observer, comme chacune des autres fées. C'est son monde, son univers. Il en a parlé à si peu de personnes... Ses parents, Yuri et sa sœur. Il se rend compte dans l'avion qu'il n'a pas parlé à son frère depuis longtemps... très longtemps. Samael lui manque un peu.
Il vient de revenir de la guerre et c'est pour assister au mariage de Saito et Taiyo. Il ne peut pas être plus heureux. Ses deux amis d'enfance vivent un amour partagé. Ils sont maintenant fiancés depuis deux ans. Il fallait s'attendre à ce qu'ils finissent par vraiment se passer la bague au doigt. Les fées sont en folie autours d'eux, autours de lui et de chacune des personnes présentes. Azura est venue avec lui pour ce mariage. Elle connaît un peu Saito et Taiyo. Elle a bien grandit pendant les deux ans qu'il a passé à l'étranger. Elle est devenue une très belle adolescente. Les fées ne l'ont pas quitté. Cela le rassure. Cependant, il est plus concentré sur la rouquine et l'homme loup montant les marches vers leur union pour la vie et jusqu'à la mort. Il ne doute pas que cette liaison durera longtemps.
Il sait que Taiyo a choisi d'être identifié en tant que femme à la fin de son adolescence. Elle est magnifique ainsi, clairement faite pour devenir une mannequin d'après lui. Il est biaisé, après tout le bonheur, les fées et la robe de mariée lui font quelque chose. Il a finalement une autre femme dans sa vie en plus de sa sœur. Elle semble comblée avec Saito. Lui aussi mérite ce bonheur. Tout le monde mérite le bonheur d'un vrai amour qui dure. Il aime ses parents pour lui avoir appris ça. Il aime la vie pour lui confirmer chaque jour. Il ne cherche pourtant pas pour lui. Peut-être qu'il ne cherche pas vraiment à se rendre véritablement heureux. Tant que les autres autours de lui le sont, il finira par l'être aussi. Le bonheur amène le bonheur pas vrai ?
Taiyo avait le même âge qu'elle quand il fut sauvée du temple de la lumière. Cette petite aurait pu être Taiyo. Il se redresse à la fin de la cérémonie. Il serre contre lui ses deux amis en les félicitant. Il donne la fameuse enveloppe avec de l'argent pour les mariés. Il a mis dedans une lettre pour eux et quelques beaux billets qui vont avec son investissement dans l'armée. Il les embrasse tout deux avec un vrai plaisir. Cette nuit, il a fait la fête avec eux, animé par ses parents adoptifs, ils sont bons pour ça. Cela lui fit beaucoup de bien.
Pourtant, quand il se retrouve seul dans sa chambre d'adolescent le lendemain, il se sent vide comme il l'était son psy. Il se met en boule et serre contre lui la couette qui a couvert son corps plus d'une fois il y a quelques années. Il finit par rester comme ça, dans un état à moitié conscient pendant un certains temps. Il décide après ce moment de faire une pause dans l'armée. Il doit prendre un temps pour lui, pour décanter.
Il ne peut pas finir par redevenir le petit garçon trop empathique qu'il était à cette époque. Au contraire, il doit passer au dessus. Il doit se reprendre et apprendre à devenir un adulte pour de bon. Il ne doit pas fuir dans le monde de la guerre, cela va le détruire. La violence amène la violence, le bonheur amène le bonheur. Il va falloir qu'il tente de retrouver un monde de bonheur quelque part. C'est comme ça qu'il finit par se décider à retourner là où il fit le plus heureux. Il décide de repartir pour Namimori.
Cela fait deux semaines qu'il a son appartement à Namimori. Cela fait trois semaines qu'il travaille dans un One Winged, une agence d'infirmier libéral. Cela fait un mois qu'il a décidé de quitter l'armée. Il a recommencé une nouvelle vie. Il a décidé de faire quelque chose de bien plus calme. Enfin calme, il court partout pour son travail. Il rencontre de nouveaux patients à quasiment tous ses interventions. Il ne s'arrête pas, pas une seconde. Son monde est devenu plus grand. Il a l'impression de servir à quelque chose dans un endroit où tout cherche à se tourner vers le bonheur. Parfois, il y a quelques cas compliqués, mais Shiroïme repense à cette enfant et il se dit qu'il a vu pire. Il peut survivre à cette vie sans que ce soit un problème. Après tout, il a derrière lui une vie tellement compliquée que tout lui paraît simple aujourd'hui. Il a enfin l'impression qu'il pourrait s'installer quelque part.
Son appartement n'est pas bien grand mais il a été fait dans une verrière. La lumière vient de partout et il peut y mettre toutes les plantes qu'il souhaite. Il est content de sa trouvaille. Il a si peu de meubles que c'est presque de la maltraitance envers lui-même. Pourtant, dans cet espace vide où il voit juste des arbres autours de lui, il se sent bien. Il y a une petite rivière juste à côté de sa maison, il n'est d'ailleurs pas loin du temple Koi. Il se sent bien, vraiment bien.
Il se demande si le club de prévention est toujours ouvert dans le lycée Namimori. Il se demande s'il croisera des personnes qu'il connaît. Pour le moment, aucune têtes n'est vraiment connue. Sa journée de travail est finie. Pour cette fois, il s'autorise à juste s'allonger sur clic-clac lui servant à la fois de matelas pour dormi et de canapé. Il ne l'a pas ouvert, pas la peine. Il va pour s'endormir à l'instant où sonne son téléphone. Tapotant à côté de lui, il finit par le trouver. Il amène calmement l'appareil à son oreille pour se redresser d'un coup quand il entend la voix fluette de la jeune Yuri. Il ne l'a pas entendu depuis deux ans. Il l'écoute lui donner de ses nouvelles, et elle lui indique qu'elle vit maintenant à Namimori. Alors qu'il est en train de se rouler une cigarette, il a failli lâcher son tabac. Mince alors. Il redresse le téléphone contre son oreille et sourit avec une vraie étincelle de bonheur. Il se rend compte à cet instant que cette personne est clairement une vraie amie pour lui.
Quand il la revoit, elle est beaucoup plus féminine qu'il ne l'a connu. Il ne reconnaît plus du tout le garçon derrière, quelques traits peut-être. Il met une main sur sa joue et sourit avec une vraie douceur. Elle cache les marques de sa maladie pas vrai ? Il comprend. Il aurait sûrement fait pareil. Leur amitié n'a pas disparu, au contraire, elle semble plus sûr. Il apprend la disparition de personnes qu'il voyait souvent aux côtés de la demoiselle. Il apprend pour la mafia, il apprend pour la situation. La demoiselle lui déballe tout sans se retenir. Elle ne cherche même pas à cacher quoi que ce soit. Il ne dit rien et l'écoute, elle a besoin de parler. Quand elle se met à voler au dessus de lui, il se décide à ne pas poser de questions. Après tout, les fées tournent et tourneront toujours autours de la demoiselle.
Là, elle lui explique qu'elle n'est pas la seule dans cette situation. Elle finit par lui demander la question où elle sait parfaitement qu'il ne peut dire non. Elle lui demande s'il veut bien aider cette personne, s'il veut pas la rencontrer. Évidement, il ne fait que sourire à la demoiselle et hoche très sobrement la tête. Il ne dira jamais non s'il peut aider pour de bon une personne. D'après les dires de la demoiselle, il en a besoin, vraiment besoin.
Shiroïme a besoin d'aventure. Il doit quitter sa routine de temps en temps. Il sait qu'elle lui propose ça car ils doivent tout chercher l'un et l'autre. Il apprend le nom de la personne qu'il doit rencontrer. Il s'appelle Manami Sakamoto et il est le gérant d'un adorable petit café nommé le Tutti Frutti, juste à côté du lycée Namimri. Elle lui fait promettre de s'y rendre. Avec gentillesse, il accepte.
Quand il arrive finalement devant la bâtisse, il ne sait pas comment réagir. Il y a énormément de fées autours de ce lieu. Elles sont de milliards de couleur, toutes aussi différentes les unes que les autres. Son sourire se fit naturellement doux, charmé, atteint par le bonheur de trouver ce genre de petit endroit. Il a la carte dans sa main, finissant par la ranger avec douceur dans son porte carte. Il s'avance doucement et cherche un instant la poignée à travers les petites fées. Quand il pousse la porte, il les voit toutes s'engouffrer dans la pièce avec lui. Il doit cligner plusieurs fois des yeux pour ne plus voir les boules avec des ailes et des jambes.
L'endroit est doux, chaud. Il a l'impression d'être dans la maison d'une personne très gentille. C'est rassurant. Il n'a pas l'impression de se trouver chez un mafieux. Il se rappelle que ses parents adoptifs le sont sûrement aussi, et qu'il n'a jamais connu une personne aussi souriante que sa mère. Alors avec calme, il s'avance et se présente devant le bar. Il monte tranquillement sur un des sièges, déposant sa valise de travail au sol.
Finalement, il trouve la personne qui dégage toutes les petites, celui qui ressemblent à Azura et Yuri. C'est un bel homme blond, dont le sourire solaire vient de lui réchauffer le cœur. Il ne peut s'empêcher de sourire et de poliment se présenter ensuite :
« Shiroïme Brawer, enchanté Sakamoto Manami. »Halloween
Shiroïme BrawerWinter is coming.
Chapitre 8 : Les fées roses
La ville est grande. Il n'est pas habituée à ce genre d'endroit. Son monde jusqu'à récemment se limiter au temple et à l'établissement en face du temple. Il n'a jamais voyagé. Il a l'impression que dès qu'il passe d'un endroit à un autre, sa sphère s’agrandit. De la pièce des lumières, au temple Hisui à la ville de Namimori, tout devient de plus en plus grand. Il est maintenant depuis quelques mois dans cette ville, avec sa famille et ses nouveaux amis. Il n'est toujours pas habitué. Il a toujours du mal à retrouver son chemin, s'aidant de sa carte papier presque tout les jours. On lui a mis dans les mains un téléphone mais c'est compliqué. Il a fallu que ses nouveaux amis l'aident pour qu'il puisse correctement s'en servir. Tout est plus grand ici.
Il est heureux de se faire suivre par Obake-sensei, ça lui permet de faire une pause. Chaque personne a une histoire en lui et il a dut mal à se déconnecter de tout un chacun. Il essaie de ne pas trop paraître distant, il pense y réussir, mais parfois, il reste très en arrière par peur de se faire envahir par les émotions des autres. Il a enfin compris qu'il n'était pas les autres. Il est lui. Cela lui permet de mieux se comporter avec sa famille.
Samael lui pose souvent mille et une questions, auxquelles il répond avec la patience d'un ange. S'il ne connaît pas une réponse, ils cherchent ensembles sur l'ordinateur ou à la bibliothèque. Il est patient et ne s'énerve jamais avec la petite boule d'énergie. C'est son frère et il l'aime. Azura a trouvé une nouvelle façon de surprendre son grand-frère, elle l'habille. Elle aime lui trouver de nouveaux looks, de nouvelles tenues un peu improbables. Il aime les porter. Même si elles sont parfois extravagantes, sa sœur met tout son cœur pour qu'il soit le plus beau possible, alors même si c'est un bout de tissu déchiré, il le porterait. Heureusement, elle est assez douée.
Elle est aussi la première personne à qui il arrive à parler de ses penchants. Elle ne l'a jamais jugé au contraire, elle l'aide et l'encourage dans tout ce qu'il entreprend. La seule chose qui l'a désolé, c'est que comme leur parent, Shiroïme n'a pas réussi à se sauver de ce maudit paquet dont chaque tube à son intérieur tuera à petits feux les êtres qu'elle aiment. Elle est là quand il finit par avouer tout à sa mère en premier. Chandrajaj réagit d'une façon assez calme. Ni le frère, ni la sœur ne sont étonnés, quand il avoue qu'il a déjà tout deviné. Il n'en a pas parlé à leur père, et d'un certain côté, ça rassure le blandinet. Il n'a pas envie de le décevoir, il n'a pas envie qu'il ait honte de l'avoir adopté. Avec sa dureté chaleureuse, sa mère lui annonce que s'il pense ainsi, alors ce n'est pas de son père qu'il a peur, mais bien de lui-même. C'est vrai, il a peur de sa peur du rejet, et de ce qu'elle peut causer à lui et ses proches.
Il finira par en parler à son père. Bien qu'il remarquera un court instant quelque chose dans le regard de son paternel, tout se passera calmement. Ils s'aiment, ils avanceront ensembles, peu importe les bizarreries des uns ou des autres.
Toutefois, contre toute attente, ce n'est pas de sa famille que vient le problème. A son lycée, il commence à voir des personnes l'ennuyer comme à l'époque du collège. Cette fois, c'est presque plus violent. Il reprend les cours de jujistsu aussitôt, rentrant même dans le club. On ne tentera jamais de le battre, mais il va se faire harceler. Il sera nommé de pédé, de salope... et de bien des noms d'oiseaux. Sur son bureau, une fois, on aura gravé qu'il ne devrait pas exister. Il n'a jamais réagi à tout ça. Ils ont cru au début que c'était car cela l'atteignait et qu'il n'osait pas. Ils abandonnèrent cette idée quand ils l'observèrent un jour embrasser un homme en costard qui le ramène de... personne ne sût où. Cela recommence un peu plus tard dans la semaine, un autre lycéen cette fois ; puis celui d'une autre école. Ce n'est jamais la même personne qui se retrouve dans les bras du garçon. Ils comprennent donc que si ça ne touche pas le doux jeune homme, c'est par ce qu'il considère que c'est vrai.
Shiroïme a découvert l'homophobie comme ça, en se faisant harcelé par quelque chose qu'il considère comme vrai. Il ne pense pas être une personne de mauvaise compagnie, mais il sait que l'adolescence est faite pour profiter de tout ce qu'on peut vivre tant qu'on le peut. Alors tant que les fées roses tournent autours de lui, il continue à en profiter. Il continue son escapade à travers les arts si particuliers d'un monde que peu dans son école connaissent vraiment. On vient étrangement lui demander des conseils au bout d'un moment, en relation comme de façon intime. Il devient quelque part comme un conseiller pour ces adolescents perdus qui n'ont pas encore d'enseignements à ce sujet. Pour lui, il a l'impression d'être trop vieux.
Les cours sont intéressants, mais il n'a pas de vraies difficultés. Le sport est très agréable et lui permet de ressentir son corps. Il est d'ailleurs devenu le meilleur combattant au jujitsu de sa préfecture, deux ans de suite. Au final sa vie lycéenne est atypique, mais stable. Il ne vit pas cette période comme une période à problème. Au contraire, il apprécie encore y repenser avec douceur.
En fait, la seule chose qui peut expliquer qu'il ait de vrais souvenirs de cette époque, c'est sa lutte auprès des LGBT+ de son lycée. Il a aidé beaucoup de personnes à passer le cap du harcèlement, à s'accepter, à se comprendre. Il a lutté contre l'homophobie, la transphobie et tout ce qui à ce moment-là n'était absolument pas normal pour la société. Cela n'est toujours pas le cas pour la population mais là où il est, il a fait d'une de ses missions d'aider les gens à s'assumer sans danger. Il laisse derrière lui au lycée Namimori un club un peu vide parfois, un peu pleine d'autres années. ; le club de prévention.
Chapitre 9 : Le sourire sans couleur
- Partie compliquée:
Chapitre 10 : L'ange de l'hôpital
Il regarde sa liste de patient à voir pour la journée et se dit qu'il n'est vraiment pas fait pour travailler dans les hôpitaux. Il a déjà plus d'une heure de retard alors qu'il n'a fait que les trois premiers patients sur trente. Pourtant, tout le monde lui dit que pour son premier stage en temps qu'infirmier il est très bon. Il se trouve encore incompétent. Il aime prendre le temps de discuter avec chacune des personnes qu'il voit, dont il refait les pansements, vérifie l'état physique et psychologique, ou simplement de prendre leur tension. Il les trouve tous gentil. Cela fait quelques semaines déjà et il a ses petits patients habituels.
Il croise assez souvent Monsieur Tanaba, Monsieur Hibari, Madame Muguet... et tant d'autres mais il a aussi des patients assez jeunes. Par exemple, il y a un patient que tout le monde connaît dans l'hôpital. Il est tellement présent que c'est devenu un running-gag : Toichi Tahara. Il l'aime bien, il a énormément de fées différentes autours de lui. Il ne sait pas exactement pourquoi mais c'est quelqu'un qui a des gestes assez ouverts envers tous. Il ne s'arrête jamais et tente toujours à être plus casse-cou. Il n'a jamais la même blessure quand il vient, c'est intéressant.
Puis il y a celui qu'on appelle l'ange. Traversant les lieux de nuit comme de jour, cette jeune être vérifie chaque patient, aide chacun d'entre eux nouveaux comme anciens. Iel prend soin d'eux comme de sa propre famille. Quand pour la première fois, il a vu une de ses crises, le tout jeune étudiant a été choqué par la brutalité de la crise. Il la voit se tordre de douleur dans le lit, hurler dans un cri sans son alors que la douleur fend son corps. Des marques roses se creusent un peu partout sur son épidermes et complètent une fameuse ligne de vie, comme ils l'appellent. C'est affolant, d'après les médecins, Mademoiselle Miharu est atteinte d'une maladie inconnue qui mange son propre corps jusqu'à ce qu'il ne tienne plus. Un traitement arriverait bientôt. Il l'espère pour elle.
Il sera le premier à lui donner, cela fonctionnera. Il devient vraiment ami avec lui
Ce passage fut des plus joyeux de sa vie. Il s'épanouit complètement à l'hôpital. Il est très heureux de se retrouver dans cet endroit. C'est ainsi qu'il se rendit compte qu'il est vraiment heureux d'avoir choisi sa voie en tant qu'infirmier. Malheureusement, il faut aussi dire qu'il n'a pas apprécié le fait de rester au même endroit. Il se rend compte que l'hôpital l'a pas mal enfermé dans une routine où il a oublié de voir le monde autours. Ce monde qui avait fini par s'ouvrir était redevenu tout petit. Il n'a pas fait attention. Il doit faire attention. Son monde peut vite redevenir seulement une chambre. Il est capable de s'en suffire et ça lui fait peur. Est-ce qu'il pourrait finir par retomber dans une secte sans même s'en rendre compte ? Il espère au plus profond de lui dire non, mais il ne peut pas.
« Shiro-san ?
- Oui Yuri-chan ?
- Tu devrais partir en tant qu'infirmier militaire.
- Pourquoi est-ce que tu me dis ça ?
- Tu t'ennuies ici pas vrai ? »
Il ne répond pas à la petite. Plutôt que de le faire, il préfère détourner le regard. Il se sent odieux de pouvoir penser ça. Pourtant, elle a visé juste, comme toujours. Elle lui rappelle sa sœur. Toutes deux sont toujours entourées par des milliers de fées de toutes les couleurs. Toutes deux touchent toujours très justes quand il s'agit de lui. Toutes deux sont des aventurières qu'on empêche de s'envoler. Il ferme les yeux un instant, son sourire doux est chaleureux. Il hoche la tête. Il ne peut pas cacher ses sentiments à une si tendre personne.
« C'est vrai.
- Alors amène tes petites fées là où elles pourront exaucer pleins de vœux ! Je suis sûre que tu peux le faire ! »
Il sourit avec une once de timidité. Ses joues se rosirent pour une des premières fois de sa vie. Il ne sait pas comment ce genre de personnes avec des fées multicolores font, mais elles sont dignes des plus grands. Il les admire, mais il ne saura jamais comment le dire.
Le lendemain, il trouve un stage pour une zone de guerre. Dans la semaine, il signe et part vers de nouvelles aventures. Il ne s'attend pas à ce qu'il va y trouver. Il ne s'attend pas non plus à avoir le flash de sa vie. Il n'a pas pu sauvé un soldat quand il fut plus jeune, mais cette fois, oui cette fois, il peut agir pour ceux qui sont encore au front, pour ceux qui sont blessés, pour ceux qui sont de simples civils au milieu. Oui, il peut aider et c'est tout ce qui l'importe. Certains diront que c'est pour donner du sens à sa vie, d'autres que ça lui permet de se rassurer. Pour ceux qui le connaissent même un peu, qui lui ont parlé juste une fois, ils savent que c'est juste naturel pour lui. Comme respirer, il a besoin d'aider. Même si c'est juste à faire la vaisselle.
Shiroïme est une fée. Peu importe dans quoi il est en train d'agir, il reste une fée accompagné de plusieurs, de milliers d'autres fées venant des autres, comme de lui.
Il se demande si un jour, il y aura de nouvelles fées, de nouvelles couleurs que lui seul pourra observer, comme chacune des autres fées. C'est son monde, son univers. Il en a parlé à si peu de personnes... Ses parents, Yuri et sa sœur. Il se rend compte dans l'avion qu'il n'a pas parlé à son frère depuis longtemps... très longtemps. Samael lui manque un peu.
Chapitre 11 : L'âme rousse
Il vient de revenir de la guerre et c'est pour assister au mariage de Saito et Taiyo. Il ne peut pas être plus heureux. Ses deux amis d'enfance vivent un amour partagé. Ils sont maintenant fiancés depuis deux ans. Il fallait s'attendre à ce qu'ils finissent par vraiment se passer la bague au doigt. Les fées sont en folie autours d'eux, autours de lui et de chacune des personnes présentes. Azura est venue avec lui pour ce mariage. Elle connaît un peu Saito et Taiyo. Elle a bien grandit pendant les deux ans qu'il a passé à l'étranger. Elle est devenue une très belle adolescente. Les fées ne l'ont pas quitté. Cela le rassure. Cependant, il est plus concentré sur la rouquine et l'homme loup montant les marches vers leur union pour la vie et jusqu'à la mort. Il ne doute pas que cette liaison durera longtemps.
Il sait que Taiyo a choisi d'être identifié en tant que femme à la fin de son adolescence. Elle est magnifique ainsi, clairement faite pour devenir une mannequin d'après lui. Il est biaisé, après tout le bonheur, les fées et la robe de mariée lui font quelque chose. Il a finalement une autre femme dans sa vie en plus de sa sœur. Elle semble comblée avec Saito. Lui aussi mérite ce bonheur. Tout le monde mérite le bonheur d'un vrai amour qui dure. Il aime ses parents pour lui avoir appris ça. Il aime la vie pour lui confirmer chaque jour. Il ne cherche pourtant pas pour lui. Peut-être qu'il ne cherche pas vraiment à se rendre véritablement heureux. Tant que les autres autours de lui le sont, il finira par l'être aussi. Le bonheur amène le bonheur pas vrai ?
- Détails sombres:
Taiyo avait le même âge qu'elle quand il fut sauvée du temple de la lumière. Cette petite aurait pu être Taiyo. Il se redresse à la fin de la cérémonie. Il serre contre lui ses deux amis en les félicitant. Il donne la fameuse enveloppe avec de l'argent pour les mariés. Il a mis dedans une lettre pour eux et quelques beaux billets qui vont avec son investissement dans l'armée. Il les embrasse tout deux avec un vrai plaisir. Cette nuit, il a fait la fête avec eux, animé par ses parents adoptifs, ils sont bons pour ça. Cela lui fit beaucoup de bien.
Pourtant, quand il se retrouve seul dans sa chambre d'adolescent le lendemain, il se sent vide comme il l'était son psy. Il se met en boule et serre contre lui la couette qui a couvert son corps plus d'une fois il y a quelques années. Il finit par rester comme ça, dans un état à moitié conscient pendant un certains temps. Il décide après ce moment de faire une pause dans l'armée. Il doit prendre un temps pour lui, pour décanter.
Il ne peut pas finir par redevenir le petit garçon trop empathique qu'il était à cette époque. Au contraire, il doit passer au dessus. Il doit se reprendre et apprendre à devenir un adulte pour de bon. Il ne doit pas fuir dans le monde de la guerre, cela va le détruire. La violence amène la violence, le bonheur amène le bonheur. Il va falloir qu'il tente de retrouver un monde de bonheur quelque part. C'est comme ça qu'il finit par se décider à retourner là où il fit le plus heureux. Il décide de repartir pour Namimori.
Chapitre 12 : La prière blanche
Cela fait deux semaines qu'il a son appartement à Namimori. Cela fait trois semaines qu'il travaille dans un One Winged, une agence d'infirmier libéral. Cela fait un mois qu'il a décidé de quitter l'armée. Il a recommencé une nouvelle vie. Il a décidé de faire quelque chose de bien plus calme. Enfin calme, il court partout pour son travail. Il rencontre de nouveaux patients à quasiment tous ses interventions. Il ne s'arrête pas, pas une seconde. Son monde est devenu plus grand. Il a l'impression de servir à quelque chose dans un endroit où tout cherche à se tourner vers le bonheur. Parfois, il y a quelques cas compliqués, mais Shiroïme repense à cette enfant et il se dit qu'il a vu pire. Il peut survivre à cette vie sans que ce soit un problème. Après tout, il a derrière lui une vie tellement compliquée que tout lui paraît simple aujourd'hui. Il a enfin l'impression qu'il pourrait s'installer quelque part.
Son appartement n'est pas bien grand mais il a été fait dans une verrière. La lumière vient de partout et il peut y mettre toutes les plantes qu'il souhaite. Il est content de sa trouvaille. Il a si peu de meubles que c'est presque de la maltraitance envers lui-même. Pourtant, dans cet espace vide où il voit juste des arbres autours de lui, il se sent bien. Il y a une petite rivière juste à côté de sa maison, il n'est d'ailleurs pas loin du temple Koi. Il se sent bien, vraiment bien.
Il se demande si le club de prévention est toujours ouvert dans le lycée Namimori. Il se demande s'il croisera des personnes qu'il connaît. Pour le moment, aucune têtes n'est vraiment connue. Sa journée de travail est finie. Pour cette fois, il s'autorise à juste s'allonger sur clic-clac lui servant à la fois de matelas pour dormi et de canapé. Il ne l'a pas ouvert, pas la peine. Il va pour s'endormir à l'instant où sonne son téléphone. Tapotant à côté de lui, il finit par le trouver. Il amène calmement l'appareil à son oreille pour se redresser d'un coup quand il entend la voix fluette de la jeune Yuri. Il ne l'a pas entendu depuis deux ans. Il l'écoute lui donner de ses nouvelles, et elle lui indique qu'elle vit maintenant à Namimori. Alors qu'il est en train de se rouler une cigarette, il a failli lâcher son tabac. Mince alors. Il redresse le téléphone contre son oreille et sourit avec une vraie étincelle de bonheur. Il se rend compte à cet instant que cette personne est clairement une vraie amie pour lui.
Quand il la revoit, elle est beaucoup plus féminine qu'il ne l'a connu. Il ne reconnaît plus du tout le garçon derrière, quelques traits peut-être. Il met une main sur sa joue et sourit avec une vraie douceur. Elle cache les marques de sa maladie pas vrai ? Il comprend. Il aurait sûrement fait pareil. Leur amitié n'a pas disparu, au contraire, elle semble plus sûr. Il apprend la disparition de personnes qu'il voyait souvent aux côtés de la demoiselle. Il apprend pour la mafia, il apprend pour la situation. La demoiselle lui déballe tout sans se retenir. Elle ne cherche même pas à cacher quoi que ce soit. Il ne dit rien et l'écoute, elle a besoin de parler. Quand elle se met à voler au dessus de lui, il se décide à ne pas poser de questions. Après tout, les fées tournent et tourneront toujours autours de la demoiselle.
Là, elle lui explique qu'elle n'est pas la seule dans cette situation. Elle finit par lui demander la question où elle sait parfaitement qu'il ne peut dire non. Elle lui demande s'il veut bien aider cette personne, s'il veut pas la rencontrer. Évidement, il ne fait que sourire à la demoiselle et hoche très sobrement la tête. Il ne dira jamais non s'il peut aider pour de bon une personne. D'après les dires de la demoiselle, il en a besoin, vraiment besoin.
Shiroïme a besoin d'aventure. Il doit quitter sa routine de temps en temps. Il sait qu'elle lui propose ça car ils doivent tout chercher l'un et l'autre. Il apprend le nom de la personne qu'il doit rencontrer. Il s'appelle Manami Sakamoto et il est le gérant d'un adorable petit café nommé le Tutti Frutti, juste à côté du lycée Namimri. Elle lui fait promettre de s'y rendre. Avec gentillesse, il accepte.
Quand il arrive finalement devant la bâtisse, il ne sait pas comment réagir. Il y a énormément de fées autours de ce lieu. Elles sont de milliards de couleur, toutes aussi différentes les unes que les autres. Son sourire se fit naturellement doux, charmé, atteint par le bonheur de trouver ce genre de petit endroit. Il a la carte dans sa main, finissant par la ranger avec douceur dans son porte carte. Il s'avance doucement et cherche un instant la poignée à travers les petites fées. Quand il pousse la porte, il les voit toutes s'engouffrer dans la pièce avec lui. Il doit cligner plusieurs fois des yeux pour ne plus voir les boules avec des ailes et des jambes.
L'endroit est doux, chaud. Il a l'impression d'être dans la maison d'une personne très gentille. C'est rassurant. Il n'a pas l'impression de se trouver chez un mafieux. Il se rappelle que ses parents adoptifs le sont sûrement aussi, et qu'il n'a jamais connu une personne aussi souriante que sa mère. Alors avec calme, il s'avance et se présente devant le bar. Il monte tranquillement sur un des sièges, déposant sa valise de travail au sol.
Finalement, il trouve la personne qui dégage toutes les petites, celui qui ressemblent à Azura et Yuri. C'est un bel homme blond, dont le sourire solaire vient de lui réchauffer le cœur. Il ne peut s'empêcher de sourire et de poliment se présenter ensuite :
« Shiroïme Brawer, enchanté Sakamoto Manami. »
en bref
Inventaire : -seringue assez costaud
TETINES : 0
Messages : 83
Date d'inscription : 14/07/2020
Inventaire : -seringue assez costaud
TETINES : 0
Messages : 83
Date d'inscription : 14/07/2020
# Re: La prière en blanche • Shiroïme [-18]Dim 2 Aoû - 23:41
Hello~
Re-re-re-re-bienvenu? J'ai le compte? J'ai un doute, mais c'est pas grave, je suis la pour lire ta fiche et savourrrrrrer les Hide's !
Bonne continuation ~
Re-re-re-re-bienvenu? J'ai le compte? J'ai un doute, mais c'est pas grave, je suis la pour lire ta fiche et savourrrrrrer les Hide's !
Bonne continuation ~
en bref
# Re: La prière en blanche • Shiroïme [-18]Lun 3 Aoû - 0:36
DERNIÈRE LIGNE DROITE POUR L'HISTOIRE, GOGOGO
en bref
TETINES : 0
Messages : 172
Date d'inscription : 01/07/2020
Localisation : Dans le pays de l'hyperactivité enflammée /FIIIRE/)
TETINES : 0
Messages : 172
Date d'inscription : 01/07/2020
Localisation : Dans le pays de l'hyperactivité enflammée /FIIIRE/)
# Re: La prière en blanche • Shiroïme [-18]Lun 3 Aoû - 0:48
ALLER COURAGE JE SUIS DE TOUT COEUR AVEC TOI !!
en bref
TETINES : 0
Messages : 161
Date d'inscription : 22/07/2020
Age : 30
Localisation : Un peu partout !
TETINES : 0
Messages : 161
Date d'inscription : 22/07/2020
Age : 30
Localisation : Un peu partout !
# Re: La prière en blanche • Shiroïme [-18]Lun 3 Aoû - 11:34
Rebienvenue chou <3
en bref
Inventaire : - Un kit de netoyage
- arme blanche : Couteau de cuisine
- arme contondante
TETINES : 0
Messages : 321
Date d'inscription : 24/04/2020
Localisation : Namimori
Inventaire : - Un kit de netoyage
- arme blanche : Couteau de cuisine
- arme contondante
TETINES : 0
Messages : 321
Date d'inscription : 24/04/2020
Localisation : Namimori
# Re: La prière en blanche • Shiroïme [-18]Lun 3 Aoû - 12:07
*Sourire d'ange* Bienvenue au Tutti Frutti, Brawer-kun !!
en bref
# Re: La prière en blanche • Shiroïme [-18]Lun 3 Aoû - 12:47
Bittersweet Droplets
Shiroïme Brawer
Dihya
Yamamoto Takeshi
Vongola
Bonjour et bienvenue parmi nous.
Une vie bien remplie pour un si jeune âge, mais une vie passionnante, pour un jeune homme tout aussi passionnant ! Ce fut une vraie aventure que de suivre ce vrai petit bout de chou, qu'on a hâte de voir évoluer parmi nous en tant que Pluie ! Tu peux donc maintenant aller réserver ton avatar dans le bottin des avatars, tu peux aussi créer ta fiche de relations juste ici ainsi qu'archiver tes RPs dans une liste personnelle là-bas. Ne t'en fais pas, prends ton temps ce n'est pas obligatoire de les faire. Dans tout les cas, amuses toi bien ! ;)Fiche par Millaby sur Kitten-LS
en bref
Quick Links