Là haut, il ne ressentait plus la pression qu'on lui demandait de garder en lui. On ne lui demandait plus de choisir un genre, on ne lui demandait plus d'être un chef de mafia, on ne lui demandait plus d'être l'excellence même. Non, on lui demandait juste d'être la personne qu'iel était et c'est tout ce qu'iel demandait au final non ? Ses yeux se fermèrent alors qu'iel profitait du vent dans ses cheveux de la chaleur contre iel. Cette chaleur qui lui rappelait sans le vouloir les deux autres personnes qu'iel avait amenait ici.

Yazhu... son frère de cœur, la personne avec qui elle avait eu le plus d'affinité dans sa famille, son ami... tué pour une justice aux milles failles.

Et Kagami... Kag qu'elle avait dût envoyé dans le futur récupérer un garçon et sa famille dont elle se fichait éperdument si on lui posait la question à l'instant. En particulier depuis que l'homme de sa vie avait peut-être perdu la vie pour eux... Non. Iel devait y croire. Kagami était l'homme le plus fort qui existait... Iel croyait en lui.

Ses yeux se rouvrirent au moment où les mots de l'autre personne sortirent d'entre ses lèvres.

Avec lenteur, Yuri hocha la tête :

« Oui... Oui, c'est un peu... » Il sourit avec amertume et en même temps la douceur qui le caractérisait tant : « C'est un peu ma vraie maison... ? »

Doucement, son regard se tourna vers la lune... Iel ne put s'empêcher de sourire avec calme, tranquillité et... Oui. Iel se sentait réconforté-e par cet endroit. Au final, c'était peut-être simplement par ce que s'il le pouvait, il y habiterait ?

Calmement, iel serra un peu plus Mikasa contre lui.

« Les deux autres personnes que j'ai amené ici faisait parti de ma famille. » Yuri avouait calmement, il en avait besoin d'un côté. Mais iel avait surtout besoin d'expliquer la situation à Mikasa. « L'un est mort. L'autre est dans le futur à attendre de nous revoir. Est-ce que si je te demande de rejoindre ma famille... »

Quels mots durent à sortir...

« Tu ne disparaîtras pas toi aussi ? »

Sa vraie maison...
Elle se souvenait de mamie Chiyo des fois, quand elle lui racontait des histoires à propos du ciel. Ça pouvait peut-être paraître étonnant pour une médecin réputée et dévouée comme elle l'avait été, mais elle aimait bien se plonger dans les mythologies et autres questions de spiritualité. Un jour, quand Mikasa était jeune, elle lui avait pointé du doigt les étoiles bordant la lune, sur le parvis du petit jardin familial.

"Regarde ma petite," disait-elle "regarde bien." Mikasa pouvait visualiser exactement les traits de sa grand-mère dans l'air nocturne, percevoir sa douce fragrance de verveine et de thym, la douceur de sa main asséchée par le temps.
"Regarde, et écoute. Les étoiles murmurent... Entends-tu le souffle de nos ancêtres, de ceux qui étaient avant nous sur cette Terre ? Observe leur scintillement..." Les yeux bruns de la vieille médecin étaient plongés dans le ciel - à moins que ce ne soit lui qui avait alors trouvé refuge en eux?

"Ils sont là pour nous rappeler que, qu'importe la noirceur sévissant dans ce monde... Qu'importe les malheurs..." La petite écoutait avec attention son aînée articuler, lui serrant doucement la main alors qu'elle cherchait difficilement les mots adéquats à transmettre ses pensées. "Qu'importe les épreuves. Ce qui compte..."
Elle avait tourné la tête vers sa petite-fille.

Elle lui papouilla les cheveux.
Sourit doucement, comme elle savait si bien le faire.


Le souvenir s'estompa, laissant place au présent.

- ... plus rien ne peut le briser. Murmure.

Sa grand-mère lui avait parlé de familles d'âmes et d'autres trucs auxquels elle n'avait pas compris grand-chose, à vrai dire. Mais, bizarrement, ça lui avait fait du bien ce moment avec elle...

C'est peut-être à partir de cette petite scène que le petit soleil s'était mis à contempler chaque soir la voûte céleste, accompagné de calme et d'une tisane à la senteur familière. Elle rappelait ceux qu'on avait perdus, tout en apportant un baume au cœur que le meilleur - ou pire - des médicaments ne saurait appliquer.

Ses azurs regardèrent vraiment les yeux de lea blande. C'est un sourire doux qui se dessina sur la face de l'enseignante, un peu effacé - héritage ?

- Nahh... Disparaître ? Pas dans mes projets.

Il y avait un peu d'humour dans son ton, mais c'était sérieux. Ses yeux, étaient sérieux, calmes et sérieux, calmes et profonds. Présents.

- T'es quelqu'un de bien Yuri-san, je le sens bien, et je sens que t'as besoin de soutien.

Les étoiles scintillaient, tout autour.
....

- Sache qu'à partir du moment où tu es devenu mon élève, j'avais déjà décidé de t'épauler quand tu en aurais besoin. , déclara la métisse.

...
Sa main vint délicatement papouiller ses cheveux.

- Je connais pas assez les bails des Familles pour m'engager à la minute mais... Sache que t'es pas seul.
Si tu as besoin de moi, je disparaîtrais pas ; je serais là.
Toujours.

Non, Mikasa ne connaissait pas de personne proche coincée dans le futur, mais, oui, elle connaissait ce que ça faisait la solitude d'une déchirure. Elle n'avait pas pitié de Yuri-san. C'était de la pure empathie, une empathie sincère. Elle ne mentait pas.
Elle voulait qu'iel aussi y croie.

Les étoiles scintillaient tout autour, comme pour indiquer les voies d'un nouveau jour.

Sans vraiment le calculer, iel posa sa tête sur celle de Mikasa. Iel lâcha juste un bref soupir, une petite touche de brume dans toute la grandeur du ciel. Oui, pour une fois, iel avait le droit de se concentrer sur la personne contre iel, et de relacher cette pression. Merci... était sûrement le mot qu'iel voulait dire, mais ce qui sortit de sa bouche fut différent :

« Je me doute oui. Je te donnerai chaque information que tu me demanderas. »

On ne répond pas ce genre de chose Yuri. On n'est plus un robot. On n'est plus cette personne qui reste dans son lit d'hôpital avec un vague souvenir d'un jumeau et quelques passages dans une chambre. On n'est plus simplement un outil. On est. D'ailleurs, il n'y a pas de on. Il y a un Je.

« Je... » C'était dûr de parler pour de vrai et pas dans les automatismes qui façonnent les murs démentiels de ton psychisme. « Je te remercie Mikasa-sensei... »

Avec la lumière du matin, ses pieds descendent calmement, jusqu'à se remettre sur le toit de sa maison.

« Merci pour ton soutien. » Encore une fois fois... « Je... » Soupir. « Oui, j'en ai besoin. »

Iel ouvre calmement le grande velux de sa chambre, et y rentre en tendant la main à Mikasa :

« Un thé ? »

La lune les éclaire encore mais le matin amène le soleil. Iel ne sait pas encore quel bout d'elle va s'établir. Alors pour le moment, et avant que sonne l'heure d'aller en cours, iel préfère se cacher.

Ahhh bah enfin iel se relâche pour de vrai ! Pauvre poupou. Mikasa n'osait pas imaginer la pression qu'iel devait avoir, en tant que chef de famille. Ça lui faisait chaud au cœur de voir que ses mots avaient porté. Ça lui faisait bizarre, mais c'est comme si elle aussi était un peu rassurée, au fond.
Fidèle à elle-même, la curiosité commençait déjà à grimper dans son regard, peu de prudence y restant, pour le coup.

Comme souvent dans ses aventures, elle ne savait quasiment rien de ce dans quoi elle s'engageait, mais ça valait le coup d'en apprendre plus, justement.
Voyons ce qu'elle pouvait faire pour Yuri-san. Elle tâcherait d'oublier les mises en garde de Kaiji envers les mafieux, rien que pour ce soir.

De toute façon, elle verrait bien plus tard que même en cherchant à les éviter, ils parviendraient d'un moyen ou d'un autre à se taper l'incruste chez elle. Alors elle sourit.

- Avec plaisir, Yuri-san.

La nuit avançait bien, mais ce n'était pas ça qui l'inquiéterait pour un sou. Elle s'était laissée guider jusqu'à remettre les pieds sur terre.
Bien, ça sera plus facile de réfléchir avec la tête cette fois au lieu que des tripes. Il faut bien un équilibre entre les deux pour ne pas faire de pas de travers, non ? Comme pour la danse. Elle avait saisi la main de lea blande en acceptant sa proposition.
Rien de tel qu'un thé quand il s'agit de discuter avec un grand D.

C'est peut-être à ce moment qu'elle prit conscience qu'elle obtiendrait des informations que Kaîji avait toujours évité de lui donner, essayant probablement de l'éloigner de son passé. N'importe.
Il lui fallait en savoir plus sur la ville et ce qui s'y trame, qu'elle sache exactement ce que sont les Familles et ce qu'elles font.

Son flair lui disait qu'il y avait de l'action dans l'air.

Tranquillement, le jeune parrain la conduit avec une forme de timidité vers la bouilloire à l'étage du dessous. Il déposa aussi une montagne de petits gâteaux maison divers et variés juste à côté de la dame sportive. Toute rosissante, elle s'habillait légèrement avec ses vêtements un peu plus féminins au fur et à mesure qu'elle offrait à la dame le petit déjeuner mais à l'européenne... Absolument pas à la japonaise ni à l'Américaine. En fait, elle était tellement dans ses pensées qu'elle avait naturellement préparé le repas pour son amie Ingrid au lieu de le faire pour Mikasa.

Évidemment quand elle se retrouva devant le petit-déjeuner, au moment de finalement se poser... Elle vira écarlate :

« ..Je... Hé... Pardon ?? Haa... Je... » Et finalement elle couina : « Hiiiii.... »

Elle passa une main dans ses cheveux pour mieux y faire sa queue de cheval – ridiculement petite et qui ne tiendrait pas deux heures avec ses cheveux.

« Désolée... J'ai pas fait le bon petit-déjeuner... J'espère que ça t'ira... » Elle n'avait pas l'habitude de faire de faute avec ses invités mais là, pour le cout, les vagues d'émotions l'avaient vraiment troublé.

En fait, si elle n'avait pas un minimum de contrôle sur elle-même, elle se serait remise à pleurer. Maintenant, aux images de Kagami et Yazhu se rajoutaient Milan... Elle ferma les yeux. Bon, allez, fallait se détendre. Alors brusquement elle se remit en avant :

« ALLEZ ! MOTIVE ! » Elle fit un grand sourire avec un léger mouvement de la tête : « JE SUIS PRETE A REPONDRE A TOUTES TES QUESTIONS MIKASA-SENSEI ! »

Je regardai d'un œil légèrement ébahi les pâtisseries dont montait un agréable fumet et croisai les bras, m'appuyant légèrement contre une table en zieutant Yuri s'activer. J'avais l'impression qu'iel était légèrement brumeux, tandis que les lueurs de la nuit se dissolvaient petit à petit dans la pièce.

Autant de temps serait passé ? Je ne sens pas la fatigue d'une nuit blanche ; au contraire, je me sens l'esprit franchement clair.
Heureusement que je ne donne pas cours aujourd'hui, tout de même. Kaiji m'a toujours mise en garde contre ma tendance à oublier les limites de mon corps et de mon esprit... Je pensais savoir un peu mieux la gérer depuis l'adolescence, mais on dirait que j'ai intérêt à rester vigilante sur ce point.
Je pouffai et la bienveillance plissa le coin de mes yeux en même temps qu'un peu d'étonnement, pendant que je me décollais de la table pour m'approcher du marrain.

- Mais non, ne t'inquiètes pas, c'est parfait. Je veux dire, déjà c'est super sympa de m'offrir le petit-déj' puis ça a l'air franchement délicieux ! Merci Yuri ~... enfin... je peux t'appeler Yuri ? Ça m'était venu assez naturellement, mais faut dire qu'après une danse près des étoiles... Je me voyais mal garder le suffixe -San après quelque chose d'aussi fort. Je me devais tout de même de demander son accord ; le Japon n'a pas forcément le même laisser-aller que les States quant aux dénominations... Ou alors, c'est juste moi.

Je me saisis le menton dans une mine songeuse, penchant légèrement la tête.

- Alors, ma première question.... Celle-là est à quoi ? Je me saisis d'un gâteau à l'odeur fruitée, faisant un clin d'œil taquin.

Je me mordis la lèvre en me rabrouant de taquiner mon hôte alors même qu'iel pourrait me donner réponse à des questions plus sérieuses, mais franchement, qu'est-ce qu'une vie où l'on ne peut même pas se détendre une minute après une rafale d'émotions ?? Je croquai dans le gâteau et optai cette fois pour un mode de pensée plus concentré et pris place sur une chaise. Je fixai mes yeux sur lea blande.
Hmm.

- Combien y a-t-il de Familles à Naminori ? Quel rôle jouent-elles dans la ville ?

Et enfin...

- Que se trame-t-il exactement dans les rues, quand les citoyens ont le dos tourné ?

C'était déjà un bon début. Et ce gâteau est absolument DELICIOUS OH FUCKIN' SHI-

Elle sourit tout doucement quand elle se fit appeler Yuri. Cela faisait longtemps que quelqu'un ne l'avait pas fait avec cette spontanéité étrangère. Cela lui fit du bien, beaucoup de bien. Elle eut l'impression de se retrouver avec une partie de ses gardiens d’antan. Avec douceur, elle prit entre ses mains sa tasse de thé. Elle ferma les yeux tout en écoutant l'adulte parler. Le cocon de la situation lui fit du bien.

« Oui, oui, Yuri c'est bien. » Elle sourit tout en redressant la tête : « Il n'y a pas de quoi pour le petit-déjeuner. J'ai l'habitude de le préparer. » Après tout, iel se prépare pour en faire un parfait pour le retour de Kagami !

OOOh ! Elle fronça les sourcils et tourna le visage pour se concentrer sur cette fameuse première question. Elle sourit grandement mais ses sourcils étaient froncés de concentration. Puis elle couina à la question... MAIIIIS !! MAIIIS ! Hiiiiiiiii !!!
Elle se reprit :

« Praline désucrée avec un peu de citron... » Oui, elle bouderait presque !

La suite par contre apporta plusieurs questions intéressantes. Le parrain perdit son sourire un instant pour le reprendre de façon un peu plus intense et lunaire :

« Il y a officiellement trois familles à Namimori. La famille des Vongola, celle supposément dirigeante de la mafia mondiale, une famille italienne de base ; actuellement, leur chef de base a disparu et ils sont en train de former un nouveau en remplacement ; lui et ses gardiens.
Ensuite, tu as la famille Dihya, tenu par un ami de la famille. C'est une famille spécialisée sur l'import-export au niveau national. Ils sont très gentils. Ils sont là en soutien pour la formation du boss de la famille Vongola.
Puis, il y a la mienne, la famille Nobusuma, aussi là en support mais nous sommes à la base au Japon en tant que famille traditionaliste qui commence à vraiment s'ouvrir sur les nouvelles technologies ect. En même temps, on passe de la vieille génération à la nouvelle. On évolue ! » Elle s'arrêta un peu et but une gorgée.

« Mais, il y a d'autres familles. On le sait car des noms de familles ressortent venant d'ailleurs : Sutton, Karasuza... bref. Je pense que tout le monde a au moins un espion ici pour observer comment tout ça avance. C'est commun. »

Elle sourit.

« … Je sais pas si ça répond aux questions correctement, mais voilà ? »

Mooooooh mais c'te bouille ! C'est qu'iel me ferait presque culpabiliser de ma taquinerie (nope). En même temps, ça me permet de donner des pistes à Emiko pour qu'on se fasse des gâteaux de la sorte la prochaine fois qu'on se voit ! Praline désucrée et citron, roger that ! En général je m'en sors mieux quand il s'agit de trucs simples comme des crêpes, mais ça me donne toujours une excuse pour passer un bon moment avec ma cousine chérie, qui s'en sort clairement mieux que moi en pâtisserie <3

Dégustant petite bouchée par petite bouchée le gâteau puis en en reprenant un deuxième, j'écoutai très attentivement les explications du marrain.
Je crois que Kaiji m'aurait baffée s'il m'avait vue à ce moment. Mais en même temps, il sait bien que j'ai du mal à résister à l'appel de la curiosité, alors bon ! Mafia ou pas, maintenant que j'en suis là, je veux savoir ! Comment puis-je prendre une décision si je n'ai pas toutes les informations nécessaires ? Ma mère m'a toujours dit que lorsqu'une situation est floue, il vaut parfois mieux attendre d'y voir plus clair avant d'agir d'une quelconque manière - précaution utile quand on se retrouve dans un magasin de porcelaine métaphorique.
De l'autre côté, il y a mon père qui m'a toujours conseillée de ne jamais laisser le doute s'installer et me paralyser, et de toujours y aller avec mes tripes ; si je ne sens pas quelque chose, je n'y vais pas. Quitte à faire la brute de décoffrage et foncer dans le tas.

Des avis contradictoires, mais qui marchent en général plutôt bien quand je les mixe.

...........

Les Vongola, les Dihya et les Nobosuma, hein. J'avais enfin des noms à poser sur ces personnes qui s'agitent en dehors de la légalité.

Est-ce que Kaiji avait fait partie des Nobosuma, lui qui excelle tellement aux arts martiaux traditionnels, ou alors à un autre groupe plus hétéroclite et moins influent ? La question me mordit la langue, mais je la tus. Je n'ai pas à fouiller dans sa vie privée, surtout qu'il m'a dit s'être repenti. Puis... il me tuerait certainement s'il me savait en train de me renseigner sur l'underground. Ça fait un moment que je ne l'ai pas recroisé, et je ne tiens pas à ce que ce soit à l'occasion d'une dispute.

Le nom de Sutton me dit vaguement quelque chose, sans que j'arrive clairement à y recoller mon doigt. Karasuza... pas grand-chose non plus.

- Okay... , acquiesçai-je avec une moue songeuse, incorporant toutes ces informations, me léchant un doigt collant de sucre.

Donc au final, ce n'est pas vraiment la guerre des mafias comme dans certains classiques du cinéma. Bonne nouvelle ~
Par contre... C'est pas un peu inquiétant qu'un chef de mafia disparaisse comme par magie ? Déjà qu'il me semble que Yuri m'a parlé de voyage dans le futur quand on était dans le ciel...
Mince, que se passe-t-il exactement dans le monde de l'ombre ? Est-ce que tous les fantasmes de geek refoulé de Marty seraient concrets chez les mafieux ?? Existe-t-il une famille entièrement composée d'aliens de la planète Xénatos0009387 de la galaxie Septentrius2000 ?
Et... C'est normal qu'une ambiance cutie-bisounours entoure à ce point des groupes censés être criminels ?

- Concrètement... Enfin, puisque tu es l'boss des Nobosuma, à part le patrimoine traditionnel visant à l'ouverture, quels rôles la Famille a-t-elle à remplir, en tant que support ? Et... En quoi penses-tu que je puisse remplir les critères pour en faire partie ? Qu'attends-tu d'un membre de ta Famille ? Quels liens penses-tu entretenir avec le nouveau - futur - chef des Vongola ? L'équilibre entre les trois branches principales de la Mafia installées à Namimori va-t-il en être durablement impacté ou saura-t-il rester still ? Quels sont les dangers, les risques du quotidien ? J'avais appuyé chacune de mes questions d'un léger tapotement du doigt sur la table, regardant droit dans les yeux lea lycéen.

Je clignai des cils et me rendis compte que j'étais peut-être allée trop loin dans mes questions. Après tout, c'était carrément trop abrupt pour quelqu'un qui ne se voyait pas d'éventuellement accepter la proposition sans d'abord réfléchir de son côté pendant quelques temps.

- Euh... Ne te sens pas de répondre si tu juges certaines questions trop sensibles - 'just kind of popped in my mind. , ajoutai-je avec un sourire légèrement timide, mais franc.

Yuri restait calme devant les questions. Au contraire, cela la fit sourire, après tout... il aurait sûrement été bien pire et encore plus rentre dedans que Mikasa. Elle ne savait pas mentir la marrain. Hihi.

« Les Nobusuma sont là pour accompagner les Vongola à reprendre leur place de gérant de la mafia. Pour ce qui est de mon but en tant que marrain, je veux dominer les marchés mondiaux sur tout ce qui acheter par la mafia.
Tu es parfaite pour en faire parti car tu es intelligente et combative. Tu pourras accompagner les jeunes dans leur apprentissage du combat tout en les motivant. De plus, personnellement, j'adorerai te faire tester mes créations ! Tu es un cobaye parfait !
J'attends d'un membre de ma famille qu'il soit mon ami et qu'on puisse avancer ensemble à fond. Je pense que j’attends de la loyauté aussi mais ça va dans les deux sens... puis j'attends aussi des personnes qui peuvent me donner leur avis et rire avec moi ! Une famille quoi ! Mais ça se construit !
Je suis son maître actuellement, sur la longueur, j'aimerai rester son ami et lui fournir nos produits.
Notre triade fonctionnera toujours. Les vongolas sont des moteurs, les Dihya amènent notre marchandise et nous nous faisons la marchandise. Puis, ils sont adorables !
Au quotidien, on peut mourir si on a un tueur derrière nous, on doit faire attention à ne pas parler ni de la flamme ni de notre identité. Il faut aussi se préparer à se battre pour nos amis si un jour on nous attaque de front. Pour le reste, les Nobusuma sont des écureuils, vifs mais discrets. »

Tout. Elle avait répondu à tout.

Elle pencha la tête sur le côté avec une moue adorable.

« Tu as d'autres questions ? Nee ?! »

.... Awey, xe did answer to everything I asked.
Ehhh, j'y vois déjà plus clair sur le pourquoi du comment du où du quand du carrément. J'avalai ma bouchée de gâteau, clignant des yeux.

- Ehh...

La rappeuse avait la chique momentanément coupée. Cette pensée me fit esquisser un léger sourire en coin.
Je me mordis la lippe ; un peu de sérieux ! Je fronçai les sourcils, réfléchissant à d'autres questions à poser.

...

Je me passai le côté de l'index sur l'arête du nez, un peu comme un chat puis haussai légèrement les épaules.

- ... Je n'en ai pas d'autres qui me viennent pour l'instant.

Ça faisait déjà un pretty deal d'informations à gérer.

................

........

Je pris une inspiration.

- Hm... Yuri ?

Je lea regardai à la fois avec douceur et sérieux.

- Par rapport à ta proposition... laisse-moi y réfléchir encore quelques temps. Si tu as besoin d'aide, je serai là quoi qu'il arrive, mais j'ai besoin d'un petit moment avant d'accepter d'entrer dans ta Famille.

Je savais déjà ce que me soufflaient mes tripes, mais ce n'était pas une décision que je pouvais prendre à la légère. Il y avait trop de paramètres à gérer... Et je savais qu'en acceptant, ma perception de la vie changerait probablement du tout au tout. Changer, m'adapter, c'est ce que je préfère dans la vie. Mais, des fois, il ne s'agit pas uniquement de soi mais aussi de nos proches, que cela peut impacter. Je devais aussi prendre ça en compte.

Le marrain passa une main dans ses cheveux. Elle sourit doucement puis laissa sa tête tomber sur l'épaule de Mikasa.

« Je comprends très bien. »

Elle ferma les yeux tout en profitant de la douceur de l'instant et du soleil qui allait avec la personne de Mikasa. Il sourit doucement et se demanda comment... oh non, il arrêta de penser et se dit qu'y aller au feeling serait la meilleure chose à faire. Ne pas penser, agir. N'est-ce pas le meilleur conseil de son mentor ?

« Réfléchis Mikasa, ça ne change pas le fait que tu sois ma sensei. »

Et dans ce moment, sa moue se fit douce, adulte et peut-être quoi, huit ans dans le futur ?

« J'espère que tout ira bien... »

Non, elle le savait. Elle avait confiance en tout le monde.
En tout le monde sauf en elle.

« Byuuuuh. » Elle se redressa. « Je devrai me faire un café aussi héhé ! »

Je me sentis m'adoucir et me détendre, si c'était encore possible. Il y avait comme une aura apaisante autour de cette jeune personne... C'était assez... atypique ?

- C'est vrai. , acquiesçai-je.

Je regardai Yuri à la fois avec sérieux, douceur et détente. Un sourire rassurant sur les lèvres. Je voulais que mon message se porte jusqu'à son cœur.

- Il n'y a pas de raisons que ça se passe mal.

Ca se sent qu'iel a des capacités de malade. Tant qu'iel y va à fond et qu'iel est bien accompagnée, qu'est-ce qui pourrait se mettre en travers de son chemin ? Rien dont iels ne pourraient venir à bout.

J'étouffai un bâillement à la mention d'un café, comme si ça avait suffi à rappeler à mon corps qu'il lui manquait comme qui dirait quelques heures de sommeil.

- Tu as cours aujourd'hui, non ? Tu vas tenir le coup ? , demandai-je à lea blande, la scrutant attentivement.

Moi-même je ne vais pas abuser plus longtemps de l'hospitalité du marrain. Il faut que je nettoie mon appartement - après que j'ai fait une petite sieste. Ou une grosse.
Je verrai.

Le marrain se redressa brusquement sur ses jambes, la main sur sa bouche grande ouverte et les yeux tout ronds.

« HALALA LA ! J'ai totalement oublié que j'avais cours ! Oh Kami-sama ! Je ne suis absolument pas prête ni présentable ! Haaa ! Je dois mettre mon corset ! Oh c'est pathétique ! »

Elle couina un peu et commença à bouger rapidement à droite et à gauche sans réussir à se poser un instant.

Enfin... un instant...

Dérapage contrôlé.

« SENSEI ! DESOLEE JE NE PENSAIS PAS VOUS GARDER SI LONGTEMPS !!!!!! J'espère ne pas vous avoir embêté ! »

Elle s'inclina très bas, plusieurs fois, frôlant le sol à de nombreuses reprises. Avant de se redresser et sourire grandement.

« Mais c'était une très bonne après-midi et nuit, je vous remercie pour ça ! »

Ma remarque sonna des cloches puissantes dans le crâne de l'ado, sembla-t-il.
Je haussai un sourcil face à ses aller-retours fusée, ne pouvant m'empêcher de sourire en coin.
Pas de ma faute si iel est putain de trop chou bon sang ! Et puis la scène est cocasse. Ahlala, nos responsabilités ne manquent jamais de nous rattraper, hein ?

- Anytime, sweetie. Bon courage pour l'école !

Bon, peut-être pas "anytime" tous les soirs sinon on risque fort de se transformer en zombies patibulaires à force, mais je suis bien d'accord avec iel : SU-PER SYMPA. P'tain si on m'avait dit que je pourrai faire un tour dans le ciel sans prendre ni de joint ni d'avion... Et ce combat avec c'te miss-ter était super instructif aussi. Ouep, à recommencer !
Y'a pas à dire : rencontrer des gens aussi intéressants, c'est le feu ! Pas le temps de s'ennuyer quand on a tellement à vivre et à apprendre !

- Le prochain cours est dans une semaine !

Je pense qu'iel m'a entendue en filant... De toute façon, c'est marqué sur la brochure !
Bon... C'est pas tout ça, mais va falloir que je décolle à mon tour !...
Je crois que la fatigue commence à me vriller sérieusement les yeux maintenant que la hype se dilue tout doucement. Je file au lit, telle une flèche dans le vent !

Soit l'art de finir une journée en bō-té...