C'était quand même très drôle de se retrouver face à la personne qui avait introduit le jeune Zuran dans le monde de la mafia. Miharu Yuri. Pour Shilia elle n'était qu'une enfant qui n'avaient que très peu d'amis et qui se manifestait d'ailleurs assez peu. Bien évidemment, elle s'intégrait dans le groupe et elle se montrait gentille avec tout le monde. Mais il n'avait jamais vu la jeune fille parler de sa vie privée ou établir une véritable amitié et lien de confiance avec des personnes qui ne font pas parti de son cercle de base. Il y avait bien quelques exceptions, comme toujours d'ailleurs. Mais là, c'était lui qu'elle venait voir. Sûrement à cause de l'objet avec lequel il jouait devant tout le monde.

Ce matin, alors qu'il se préparait à aller en cours. Une fois sorti de chez lui, il se rendait au lycée à pied et passait par certaines résidences. En marchant, il avait retrouvé le fameux objet au sol au bord du trottoir. C'était une balle de la dernière volonté. Faisant les comptes tout les soirs, il savait que ce n'était pas une de celles qu'on lui avait confié. Manifestement, la personne qui l'avait perdu aurait du en faire tout autant. Mais il était temps de savoir qui d'autres que lui en avaient ici, il regardait donc les différentes maisons qui l'entouraient avant d'en apercevoir une qui a une smiley sur sa boîte aux lettres. Un smiley identique à celui qui avait été dessiné sur la sienne. Curieux, il prenait un léger recul pour se cacher avant de voir quelqu'un sortir de l'habitat. Il s'agissait de Zuran Kitamura et le bébé bleu qui se cachait dans son sac. Le jeune malentendant ne l'avait pas vu, mais le bébé si. Shilia avait esquissé un petit sourire avant d'articuler un « merci » sourd avant que ce soit lu sur ses lèvres. Le bébé fronçait légèrement les sourcils mais ne disait rien à son poulain. Le jeune serpent rangeait la balle dans sa poche et reprenait la marche.

Une fois arrivé en cours, il ne suivait pas comme à son habitude. À la place il lisait une fois de plus ce fameux bouquin qui permet l'introduction aux connaissances du fonctionnement cérébral. De l'autre côté, il avait une main sur sa table avec la balle de la dernière volonté qu'il avait trouvé et l'utilisait pour occuper la-dite main. Son flingue était dans son sac à dos avec d'autres munitions mais celle-là était la sienne et à personne d'autre. Il avait décidé de permettre à tout le monde de développer sa flamme mais celle-là avait atterri sous ses yeux, elle était froide montrant qu'elle avait passé la nuit dehors. C'était le signe du destin, s'il n'avait pas eu les renseignements par Zuran et Katsu c'est cette balle trouvée qui l'aurait amener à avoir son pouvoir et ses connaissances. Le destin voulait qu'il intègre toute cette histoire alors il allait embrasser cette destinée.

Pour cela rien de mieux que ses études sur le cerveau. Ça avait l'air de fonctionner, plus il étudiait et comprenait certaines choses plus son pouvoir avait l'air de se préciser. C'était ce que montrait le test sur Ivan en tout cas. Il n'y avait pas de doutes, il progressait et il progressait rapidement. Peut-être était-il proche du niveau de l'élu malentendant. En tout cas il en était certain, la petite fête ne se fera pas sans lui. De temps en temps, afin d'utiliser son pouvoir pour s'y habituer, il faisait croire au professeur que quelqu'un tapait à la porte. Ça faisait mouche à chaque fois et bien qu'il s'énervait, le jeune serpent arrêtera cela quand il l'aura décider. La théorie n'était pas que de l'entraînement, la pratique aussi devait se faire afin d'assimiler les informations et faire d'un pouvoir quelque chose qui lui appartient à lui et personne d'autre. Peut-être que cela agaçait d'autres personnes, mais lui s'en fichait.

Les cours du matin arrivaient à sa fin. Ça ne l'importait que trop peu, il connaissait déjà ce qui était proposé de toute façon. Oui, il connaissait le programme à l'avance. Pourquoi ? Le savoir est une arme, il le savait pertinemment et au vu de ses ambitions, il se devait d'être le plus malin des environs. Pour donner un exemple. Si Shilia devait réussir à entrer dans un bâtiment alors qu'il n'a ni clefs ni outils pour s'y rendre alors il devrait faire de la casse pas très discrète. Mais avec ses connaissances actuelles, il pouvait se rendre à un magasin de jouets et acheter des ardoises magiques qui contiennent de la poudre d'aluminium ainsi que de petites billes métalliques. Concentrez le tout en ayant une précision des échantillons à toute épreuve et vous obtiendrez de la thermite. La thermite n'est pas qu'un insecte, c'est aussi une poudre métallique allant jusqu'à 2200°C lors de sa combustion et faisant fondre les métaux ainsi que le béton. Elle ne provoque aucune explosion, à la limite elle peut émettre un bruit comme un feu d'artifice lorsqu'il décolle, c'est tout. Elle n'est composée uniquement que de deux ingrédients, de l'aluminium et de l'oxyde d'un métal qui est généralement du fer, comme la poudre du jouet et les billes qu'il détient. Lors de la seconde guerre mondiale, les allemands avaient déployés un obusier absolument gigantesque nommée la Grosse Bertha.

Il y en avait eu une douzaine d'exemplaires et le canon à lui seul pesait au moins 13 tonnes. Beaucoup d'attaques ont été faites mais rien n'y faisait, elle était dévastatrice... Jusqu'à ce qu'un brave combattant colle de la thermite à l'obusier et la fait entrer en combustion. Il n'en restait que du métal fondu, la thermite avait rendu la Grosse Bertha absolument obsolète. C'était ce genre de savoir qu'il possédait. Malheureusement, des séries comme Breaking Bad rendaient ces histoires plus faciles de connaissances. Mais ce n'était pas grave, son savoir ne se limitait pas à des œuvres fictives.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il entendait sa table craquée et légèrement curieux il tournait la tête pour voir un post-it en forme de cœur rose plantée dans cette dernière. D'un mouvement non-chalant, il attrapait le morceau de papier et voyait l'invitation de Yuri à manger ensemble à la pause. D'un léger sourire, il rangeait sa balle dans la poche et se redressait pour se lever de sa chaise alors qu'un double Shilia restait assit bien sagement. Personne à l'exception de la marraine des Nobusuma voyaient le jeune serpent debout et se mouvoir. D'un sourire amical, il déposait l'invitation sur la table de la jeune fille.

- Je ne savais pas que le Nen du renforcement existait. Disait-il avec un léger sourire amical. C'est d'accord, mangeons ensemble. Rajoutait-il en prenant son sac et se dirigeant vers la porte d'entrée.

Le jeune serpent quittait la salle de classe mais ne s'éloignait pas trop afin que son illusion fonctionne toujours. Il voulait simplement aller à la fenêtre du couloir afin de se fumer une cigarette à l'abri des regards. Il ne restait que dix minutes avant la fin des cours, il pouvait bien se permettre ce petit plaisir. De toute façon, il allait avoir de bonnes notes comme à ses habitudes. D'ailleurs, pourquoi il était si calme durant l'heure des cours ? Il pourrait foutre le bordel. Mais il ne le faisait pas. En fait, les cours étaient un peu son moment où il pouvait rester tranquille à étudier dans un environnement calme. Puis c'était ici qu'il risquait d'apprendre pas mal de choses au niveau de la mafia et des nouvelles générations. Une fois que la sonnerie avait retentit et que son amie du jour était venue jusqu'à lui, alors il prenait la route afin d'aller manger dehors. Il n'appréciait pas vraiment la nourriture d'ici. Puis quitte à manger en bonne compagnie, alors autant aller se nourrir dans un endroit plus enclin à faire connaissance.

- J'aimerais manger dehors. Mis à part le Tutti Frutti dont je connais bien la réputation, tu aurais un lieu à conseiller où on pourrait manger rapidement et bien ? Demandait-il en la regardant avec des yeux tout à fait sereins.

Un restaurant de ramen, non loin du temple. Pourquoi pas, il n'avait pas essayé de se nourrir là-bas. À sa question, il hochait très doucement de la tête, les nouilles japonaises lui convenaient et il commençait à prendre la route, silencieusement. Shilia était en pleine réflexion, non pas vis à vis de Yuri, mais vis à vis de lui-même. Il faisait le point à vrai dire. Sa fureur n'était toujours pas calmée, il était toujours aussi en colère mais son bébé, lui, ne pleurait plus. Il avait un très mauvais pressentiment sur les heures à venir. Au bout de quelques mètres, elle demandait si ça ne le dérangeait pas qu'elle enfile ses rollers par simple habitude de déplacement. Alors que de base il rebondirait dessus pour communiquer, là, il ne faisait qu'un non de la tête. Ça ne le dérangeait pas. La seule chose à laquelle il répondait, c'était sur son amour pour les serpents.

- On peut dire que je les apprécie oui. Disait-il tout simplement tout en poursuivant sa route.

Effectivement, le bébé ne pleurait plus. Mais il n'entendait pas rien pour autant. Parfois, quand le bébé se taisait, c'était de la musique qui se manifestait. Il sentait déjà que le bébé n'était pas qu'un produit de son imagination, mais le fait qu'il agisse à sa guise rendait les choses tout à fait différente. D'autant plus que les musiques allaient avec son ressenti, comme Paralyzed actuellement. Quelque chose venait à l'horizon, quelque chose qui allait peut-être le tuer mais il ne sentait même pas un bête instinct de survie se manifester. Il se pensait déjà mort, déjà vide. Il n'aurait jamais dû connaître l'espoir, car sa vie lui avait montré très rapidement après que c'était futile et que rien ne changerait dans le bon sens du terme.

- D'où te vient cette passion pour le roller ? Demandait-il sans plus de curiosité que ça.

Il marchait, tranquillement. Il aurait aimer avoir des écouteurs et mettre de la musique mais il n'en avait pas besoin. Il se contentait de marcher droit devant lui et rien de plus. Il gardait une main dans la poche qui détenait la balle de la dernière volonté afin de s'assurer qu'il ne la perde pas. Au bout de quelques minutes, ils arrivaient au restaurant non loin du temple. Il allait montrer sa présence à l'équipe de restaurateur afin de signifier sa présence et allait s'asseoir. Après avoir brièvement regarder la jeune fille, il prenait à nouveau la parole.

- Tu ne m'aurais pas envoyer ton post-it lorsque tu as vu ma balle par hasard ? Disait-il, l'air un peu vide.

Lorsqu'un serveur était venu pour prendre la commande, il demandait tout simplement des ramens au porc et rien de plus. Juste après, il sortait l'argent pour payer sa part et le tendait à l'employé. C'est lorsqu'il avait baissé sa tête pour remettre son portefeuille dans ses poches qu'il apercevait ses cheveux suspendus au-dessus de ses yeux et que parmi sa tignasse noire, il voyait une très légère mèche de cheveux-blancs et en plein milieu de sa musique intérieure, il entendait juste une voix qui disait.

La musique avait changé. Elle était soudainement beaucoup plus motivante. Elle ne parlait plus de perte de sentiments ou de paralysie... Elle parlait de se laisser aller, d'embrasser et d'endosser le rôle de méchant au point d'en empoisonner le Diable lui-même et de le faire fuir. Pendant qu'elle parlait du fait qu'elle avait peur de l'ennuyer, qu'elle voulait se présenter et devenir son ami, une nouvelle mèche blanche apparaissait. Normalement cela n'aurait pas dû arriver avant plusieurs heures, mais le bébé intérieur avait l'air d'avoir très envie de se manifester. Et honnêtement, Shilia avait de plus en plus envie de voir ce que cela pouvait donner. Lui qui était si accroché au contrôle, il était doucement en train de relâcher les rennes et les commandes.

La petite marraine ne cachait même pas son identité de mafieuse. C'était donc une marraine. Bon Dieu qu'est-ce que le bébé voulait lui parler. Un sourire très prononcé se formait sur le visage du serpent. Il avait ses ongles accrochés à la table qu'il partageait avec la jeune fille, c'était démentiel ce qu'il ressentait. Il n'avait jamais eu autant envie de rire à ce point et d'avoir une première et véritable amie. Elle devait être puissante pour agir avec tant d'insouciance face à lui ! C'était ce que pensait le serpent, mais sa voix intérieure lui murmurait que non... Elle ne se sentait pas en confiance à cause de sa puissance, elle n'en avait pas besoin pour s'adresser à eux. Elle n'avait tout simplement pas besoin d'avoir peur car elle ne se considérait pas elle-même comme une ennemie étant donné qu'elle ne les avait jamais vu comme les grands méchants de l'histoire.

C'était donc cette jeune fille la tête pensante de la mafia avec le gérant du café. Et elle n'avait pas l'air de le désapprouver malgré son assassinat envers l'un des hommes de son collègue. C'était si drôle qu'il commençait à ne plus réussir à contenir son rire. De sa main libre, il la plaquait contre son ventre pour se maintenir les côtes tellement qu'il avait l'impression qu'elles allaient s'échapper. Shilia était en pleine euphorie. Pour la première fois de sa vie, il se sentait heureux. Pas grâce à ses employés, pas grâce à ses actions contre la mafia, pas grâce à ses assassinats et pas grâce à l'amour de Azami. Cette envie profonde de juste foutre le bordel était juste beaucoup trop hypnotisante. Agir sans se soucier des retombées, juste profiter du moment présent et improviser une fois que les ennuis arrivent... Tout ça le tentait énormément. Il avait l'impression de devenir fou, mais alors qu'il cherchait à calmer son rire, il répondait finalement à sa nouvelle amie.

- Enchanté petite Yuri. Disait-il difficilement en riant à moitié. Je suis Shilia Nakamaru, l'homme aux serpents. Rajoutait-il toujours aussi difficilement. Petite information bonus, je suis aussi l'homme rescapé des Enfers ! Dévoilait-il en explosant de rire au point de taper avec le plat de sa main contre la table et collant son front également sur le meuble.

Lorsqu'il s'était redressé, il voyait le serveur venir jusqu'à eux pour déposer les commandes. Wouah ! C'était remarquable monsieur l'employé ! Soit ils étaient très très rapide, soit ça faisait déjà un bon moment qu'il se bidonnait au point que la migraine commençait à pointer le bout de son nez. Il avait suffit qu'il voit le visage du serpent pour prendre peur et vite déposer les plats avant de partir en marche rapide à l'intérieur du restaurant. Cette micro-fuite avait cessé de faire rire le lycéen de façon très brutale et son regard devenait peu à peu noir.

Shilia servait un verre d'eau à la jeune marraine avant de faire de même pour lui. Il rapprochait doucement son bol de ramen pour lui afin d'en humer l'odeur qui s'en dégageait en aidant les arômes à se propager suite à un mouvement de la main répétée en circulaire, tout en restant très proche de son nez pendant qu'il fermait les yeux. Lui qui au début de la conversation n'émettait aucune émotion, le voilà ultra-expressif et extraverti. D'un ton très léger et avec une légère chaleur dans la voix, il posait à sa nouvelle amie la question suivante.

- Dis moi Yuri ! Pourquoi offrir une boisson à celui qui a tué un ami proche d'un de tes amis proches ? Demandait-il avec une touche de légèreté dans sa diction. Le dicton ne dit-il pas "Les ennemis de mes amis sont mes ennemis ?.." Non, j'crois qu'c'est plutôt "Les amis de mes amis sont mes amis..." Enfin j'sais plus... Tant pis ! Poursuivait-il avant de goûter à son ramen encore si chaud qu'il en sautillait après s'être brûlé la langue.

Alors qu'il était toujours à l'écoute, il attrapait son verre d'eau brusquement et buvait autant que possible avant de se faire un bain de bouche avec la dernière gorgée. Mais attention, on ne gâche pas l'eau ici. Il utilisait juste l'eau pour se rafraîchir sa pauvre langue. Ensuite, il la buvait ! L'eau hein, pas la langue.

Une nouvelle mèche blanche apparaissait. Il se laissait tranquillement aller, il lâchait prise car au fond de lui, il savait que son départ ne serait pas des adieux. Shilia progressait doucement, il commençait à soudainement apprendre à se faire confiance à lui-même et même s'il ne reviendrait pas naturellement, il forcerait bien le passage à un moment donné. Puis demoiselle Yuri avait l'air de comprendre que ses agissements n'étaient pas simplement dû à une démonstration de puissance ou quoi que ce soit d'autre. Elle le trouvait rafraîchissant mais il était vrai qu'elle l'était également pour lui. Son rire se calmait doucement avant de passer peu à peu à un calme plat, un silence respectueux et serein. Elle l'invitait à lui poser des questions mais il ne le ferait probablement pas, ce serait bien trop simple de se reposer sur elle et son savoir.

« Malheureusement, Ethan n'est qu'un dommage collatéral. S'il avait fait attention à ne pas donner à son insu des informations à nos mystérieux ennemis, il respirerait encore à l'heure qu'il est. » Dévoilait-il en croisant ses jambes et en ralliant ses mains sur la bordure de table. « Quant à ma franchise, je préfère jouer franc jeu plutôt que d'être cachottier, on se méfie assez de moi en étant honnête alors il n'est pas conseillé de se mettre à mentir. Au moins, les autres savent à quoi s'en tenir avec moi. » Rajoutait-il très calmement après avoir prit une nouvelle cuillère de son ramen. « Malheureusement, ma franchise a également l'air d'être l'une des choses qui terrorise le plus mon entourage. Je pense qu'ils me voient plus puissant que je ne le suis réellement et le fait d'être transparent a l'air de leur faire peur, comme si j'étais assez confiant pour être honnête alors que finalement, tout ça n'est qu'une question de moralité. » Poursuivait-il en s'essuyant délicatement la bouche avec sa serviette en papier. « Mais ce n'est pas grave, j'endosserais le rôle du méchant sans problème et je me chargerai de pousser les poussins à vouloir protéger cette ville pour qu'ils en gardent le territoire et se préparent à combattre plus fort que moi. » Disait-il en prenant une nouvelle cuillère de son bol. « Et bien que j'apprécie votre proposition, je préfère ne rien savoir. L'échec et l'ignorance et la première étape vers la réussite. Alors je compte échouer lourdement ma mission, mais la seconde tentative sera la bonne. » Finissait-il en buvant doucement son verre d'eau.

Une fois qu'il avait exposé le fond de sa pensée, il reprenait le soin de se nourrir bien doucement afin que la digestion soit optimal. Shilia avait l'air étrangement bien plus propre sur lui qu'auparavant. De temps en temps, il jetait un coup d'oeil à sa nouvelle amie pendant qu'il ressortait un carnet et commençait à écrire et gribouiller certaines choses. Il était en train d'y inscrire des idées de création qu'il pourrait financer ou justement pour demander un financement que ce soit directement public à travers une grosse entreprise ou privé en exposant ses inventions à la mafia. La première chose qu'il faisait, c'était un petit croquis d'un complexe sous-terrain où la sortie de secours est accessible après un labyrinthe complexe. Une fois le croquis fait à la va-vite terminé, il observait la jeune fille et attendait son avis.

« Cela pourrait être intéressant que les personnes de confiance apprenne le chemin du labyrinthe par cœur. Comme ça, les ennemis seront éparpillés dans le complexe et nous n'aurons qu'à verrouiller les issues afin de les emprisonner à l'intérieur afin de grandement affaiblir les forces ennemies. Qu'en pensez-vous ? » Demandait-il sans vraiment attendre l'approbation de la demoiselle. Après avoir dessiné un dispositif d'explosif sous le sol de ce labyrinthe afin de détruire les intrus, il retirait doucement la page de son carnet et avait signé le schéma d'un autre nom afin de garder l'anonymat et éviter de créer une vague de panique si elle venait à vouloir réaliser le tout. Il pliait doucement le bout de papier et le tendait à la demoiselle. « J'ai aperçu les ennemis le soir où je me trouvais chez Azami. L'un d'eux m'a tué d'ailleurs. » Rajoutait-il sans aucune once de colère.

Il avait bientôt terminé son repas et déposait le montant de ce dernier sur la table. Il allait probablement rester encore un petit moment avec sa camarade de classe, la discussion avait l'air de pouvoir être intéressant et instructive. Elle l'intriguait doucement. Peut-être que son intérêt envers Zuran allait se déplacer vers la petite marraine des Nobusuma. Allez savoir.

Elle trouvait son idée intéressante et au-delà de ça, elle lui apprenait qu'il existait des matériaux prévus à la résistance de la flamme. Il était content d'apprendre cela, sa curiosité surgissait à nouveau depuis un long moment. Il avait à nouveau l'impression de pouvoir découvrir quelque chose et de l'exploiter pour ses œuvres, ses objectifs et ses intentions. Un sourire se rapprochant de la sérénité se dessinait doucement sur ses lèvres pendant que ses yeux brillaient dans la lumière. Cela faisait un moment qu'il n'avait plus été ainsi. Un visage ampli de douceur qui s'estompait et s'évanouissait peu à peu après qu'elle lui ait demandé ce qu'il avait vu. Ce à quoi il répondait avec un visage impassible.

« J'ai vu certains d'entre nous ayant rejoint le camp ennemi et me mettant un couteau sous la gorge. Ils ont décidé d'être les acteurs de la déchéance de Namimori. » Dévoilait-il en attrapant son verre pour boire une gorgée avant de se redresser sur sa chaise et plongeant ses yeux dans ceux de la demoiselle. « Yuri. J'ai piégé Sorane pour qu'il fasse sauter l'appartement de Yazhu. J'ai aussi tué et ordonné l'assassinat de Yoshimatsu, de Chiyo, de Kenichi et de Koji en plus de celle de Ethan avant tout cela. » Se confiait-il tout en montrant un regard compatissant. « Je les aimais, tous. Mais certaines choses doivent être faites et j'ai fait tuer ton bras droit pour qu'on reparte tous à zéro, qu'on soit tous sur un pied d'égalité. Je ne suis pas désolé et je ne regrette pas mon choix, mais sache que je compatis à ce que je te fais endurer et ce que je vous ferais tous endurer prochainement. Je t'aime bien, j'aurais aimer à ne pas devoir en arriver jusque là, mais je l'ai fait et je le referais s'il le fallait. » Finissait-il en terminant de boire son verre.

Juste après ça, alors qu'il avait terminé son plateau repas, il attrapait le tout et le jetait à la poubelle avant de se rasseoir face à elle. Il n'attendait pas forcément une réponse, mais il préparait ses affaires. La police devait sûrement avoir enfin mit la main sur ses aveux pour ses crimes. Il était par conséquent l'heure de partir et de quitter ces terres pour un retour plus majestueux et plus en fanfare. Juste avant de partir, il déposait assez d'argent pour payer les deux repas. La vérité c'était que personne n'avait aperçu le serpent en cours. Il n'avait permit qu'à Yuri de pouvoir l'apercevoir car il allait être recherché d'une minute à l'autre. Il était invisible tel un fantôme qui voulait accomplir une dernière volonté avant sa renaissance.

Aujourd'hui, il admettait au fond de lui qu'il s'était emporté face à Sorane car il ne supportait pas que l'absence d'âme de son ancien employé le renvoyait à son inhumanité personnelle. Yuri serait peut-être la seule à apercevoir à quel point le serpent souffre aussi du mal qu'il faisait subir aux autres. Il devait partir pour quelques temps, histoire de faire le point sur sa situation et embrasser une fois pour toute le rôle qu'on attendait de lui. Avant de partir, il s'était rapproché de sa nouvelle amie pendant qu'une larme de pleur silencieuse coulait sur sa joue droite et il lui tendait les bras afin de profiter d'une accolade si elle le souhaitait également. Ensuite, il était parti. Adieu, mon amie.