Il était en train de courir. Aujourd'hui c'était un véritable festival de comédie criminel. Il était parti une heure à l'avance pour être sûr d'arriver à l'heure chez Arun. C'est là que le festival a commencé, il avait d'abord vu un cycliste se faire renverser par une voiture. Le cycliste possédait un BMX et faisait des cascades, son impulsion l'a fait atterrir sur la route et une voiture lui était rentré dedans. Zuran avait couru jusqu'à eux afin d'établir un périmètre de sécurité en attendant que l'ambulance arrive. Un autre gars avait débarqué de nulle part avec un caméra en disant qu'il avait tout filmé et qu'ils allaient porter plainte. Le pauvre conducteur se confondait en excuse, il ne savait pas quoi faire, il disait avoir une profession qui l'interdit d'avoir un casier judiciaire mais le blessé et le cameraman ne voulaient rien savoir. Ils menaçaient d'aller jusqu'au procès et de le forcer à payer une rente... La tension était palpable.

Quand celui qui avait filmé la scène était venu jusqu'à son ami pour l'aider à se relever. Il avait cru apercevoir le blessé boiter de la mauvaise jambe... Zuran avait foncé sur eux en montrant le poing, le blessé et le cameraman avaient eu le réflexe de faire un saut en arrière, les deux tenant parfaitement sur leurs jambes. Quelle bande de salauds, ils avaient prémédités l'accident pour soutirer un maximum d'argent au conducteur, le faire payer pour éviter d'avoir une plainte sur le dos. Le conducteur s'était alors emporté en disant qu'il allait porter plainte contre les comédiens pour les dommages causés sur sa voiture, la perturbation de l'ordre public et pour tentative d'escroquerie. Zuran lui avait expliqué qu'il ne pouvait pas l'interdire de faire ça, mais que s'ils le faisaient c'était que quelque chose les avait poussé à en arriver là. C'était quand les deux garçons avaient mentionnés leur dette d'argent que le malentendant avait décidé de proposer le fait que les comédiens payent le nouveau pare-brise et qu'en signe de bonne foie ils allaient chercher du travail et voir une assistante sociale. Le conducteur avait accepté à contre-coeur, ça faisait déjà vingt minutes de passer. Plus que quarante minutes avant qu'il arrive en retard.

Le jeune parrain commençait à presser le pas. Il s'était dit que c'était une bonne idée de couper par une ruelle afin d'aller plus vite. Grossière erreur, un groupe de voleur étaient arrivés afin d'essayer de le dépouiller. Il les avait reconnu, c'était ceux qui s'en étaient prit à lui quand Kenichi était venu le défendre... Quelle poisse. Katsu avait ricané avant de débarquer pour planter le petit apprenti dans la nuque. Qu'il le voulait ou non, la dernière volonté avait fait qu'il s'était bagarré avec le groupe et les avait envoyé au tapis. L'un d'eux était encore conscient quand sa flamme s'est éteinte, Zuran lui avait dit qu'il n'appellerait pas la police mais qu'il était temps qu'ils fassent quelque chose de plus honnête plutôt que de vouloir braquer des infirmes. Évidemment, le gars s'était tapé un coup de panique face à la force du malentendant avec sa flamme. Le jeune parrain était parti acheter une bouteille d'eau afin de la donner à son agresseur pour le calmer. C'était une fois qu'il arrivait à nouveau à bouger que le lycéen s'était senti assez rassuré pour continuer son chemin... Mais avant, il devait se rhabiller. Heureusement le bébé avait prévu des vêtements de rechange. Vingt minutes étaient encore passées...

En continuant sa route, un épicier était ressorti de sa boutique en pointant Zuran du doigt et en hurlant « Au voleur ! ». Le sang du jeune Vongola n'avait fait qu'un tour. Il s'était retourné afin d'établir le dialogue mais le gérant hurlait si fort en menaçant d'appeler la police alors qu'il était sûr de n'avoir rien prit. C'était en tournant la tête qu'il voyait le bébé en train de lécher une glace... Il n'en pouvait plus, quand est-ce que tout cela allait se calmer ? Zuran se confondait en excuse en lui disant que la surveillance du petit lui avait échappé, il avait décidé de payer le double du prix de la glace afin de le dédommager et s'excuser pour la gêne. En voyant l'embarras, la sincérité et la compassion du jeune garçon... Le gérant s'était soudainement calmé et lui avait dit de prendre une autre glace mais cette fois-ci pour lui. Il avait reconnu avoir été trop dur avec Zuran et voulait se racheter. Le malentendant trop mal à l'aise essayait de refuser poliment mais le gérant s'était à nouveau emporté et lui criait dessus parce que le lycéen refusait un cadeau d'un honnête citoyen qui survivait avec la gestion de sa boutique. Il rajoutait toujours en hurlant qu'il ne pouvait pas se permettre de faire beaucoup de cadeaux et donc refuser un présent était très impoli... Zuran avait accepté en pleurant intérieurement. Vingt nouvelles minutes étaient passées... une fois de plus.

Il allait être en retard, il avait donc décidé de manger sa glace en courant. Il n'en pouvait plus, il avait tellement hâte que cela se termine. En plus il faisait chaud aujourd'hui, il commençait à être en sueur, surtout en courant. Il avait tellement hâte d'arriver chez son ami pour pouvoir enfin se poser et juste parler avec lui. Il avait réellement besoin de passer un moment tranquille loin de tout ça. Arrivé à la résidence, il essayait de calmer sa respiration avant de taper à la porte de son ami. Lorsque la porte était ouverte, il s'apprêtait à se confondre à nouveau en excuses et lui expliquer la situation jusqu'à ce qu'il apercevait... Deux personnes qu'il ne connaissait pas. Mais bordel de merde ! Pourquoi rien ne va comme prévu aujourd'hui ?! Son envie de pleurer ne faisait que monter de façon exponentielle.

L'ambiance était quelque peu étrange. Arun avait accueilli le jeune malentendant comme il se devait, mais il présentait Shilia d'une manière assez spéciale en pointant l'article de journal qu'il tenait dans sa main. Il trouvait la présentation étrange car Yoshimatsu il avait presque dit que son nom. De plus, il insistait aussi à deux reprises pour que Zuran aille s'asseoir et prendre une tasse de thé. Chose qu'il faisait car il sentait la situation quelque peu... suffocante. C'était autour de Yoshimatsu de se présenter, par gentillesse il avait également demander comme le jeune malentendant allait. Il lui avait aussi stipulé que s'il avait oublié quelque chose chez lui, il aurait pu le ramener une autre fois. Le petit malentendant affichait donc un sourire tout doux et répondait gentiment.

Il se grattait un peu l'arrière de la tête après s'être présenté à Yoshimatsu et Shilia tout en avouant son retard honteux. Pendant ce temps, il voyait son ami à la fenêtre avec une cigarette à la main. Était-il stressé ? En tout cas, quelque chose le mettait sur ses gardes étant donné sa façon d'insister pour que le jeune parrain garde son calme. C'était après avoir bu une gorgée de la tasse de thé qu'il s'apprêtait à demander gentiment comment eux allaient, mais la venue soudaine de Shilia avait interrompu cette tentative de conversation.

Il s'était présenté en s'inclinant en mettant une main sur le cœur mais il avait l'air de vouloir lui poser des questions vis à vis de la rentrée scolaire... C'était quand il avait mentionné cette journée que Zuran avait prit le temps de le regarder plus sérieusement. Au fur et à mesure où il passait des pieds à la tête, il sentait un filet de sueur froide parcourir le long de son dos. Son sang se glaçait et quand il en venait à en avoir un contact visuel, il se rendait soudainement compte que l'ambiance suffocante émanait de lui. C'était qui ce type ? Il avait beau être très poli, c'était gravé sur son visage qu'il avait de mauvaises intentions. Il commençait à avoir la chaire de poule en se demandant pourquoi Arun avait laissé ce type rentrer chez lui.

Il expliquait que ses parents avaient été abattus au beau milieu d'une rue et l'article stipulait que les parents ou un inconnu avait réussi à provoquer l'accouchement afin que le bébé survive. Il expliquait aussi qu'il avait eu deux flammes de la dernière volonté toutes jaunes sur les traces de brûlure des balles qui s'étaient déposées dessus. C'était une naissance atroce, il comprenait pourquoi il était en recherche de réponse mais mis à part lui apprendre ce qu'est la flamme il n'avait franchement pas grand chose à lui dire. Il aimerait bien le lui expliquer mais était-il vraiment nécessaire de l'embarquer dans tout ça ? Il dégageait quelque chose de mauvais mais ce n'était pas une raison de l'impliquer dans toutes ces histoires. Si ça se trouve ses parents étaient de simples civils, rien n'indique que c'était eux qui avaient utilisé leur flamme... Il se sentait un peu dos au mur face à ce qu'il pouvait dire.

Shilia lui expliquait qu'au vu de la flamme que Zuran avait eu sur son front, il pensait qu'il s'agissait du même type de flamme et le jeune malentendant aurait tendance à lui dire qu'il avait raison. Mais une flamme jaune ? Il ne savait pas si c'était possible bien que ça ressemblait effectivement à une dernière volonté. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il se crispait d'un seul coup quand il avait entendu l'interrogateur demander à Katsu de sortir de son sac car si une personne pouvait lui répondre ce serait sûrement lui. Comment avait-il fait pour ressentir sa présence ? Même Arun n'avait pas réussi quand il avait essayé de l'entendre... Qu'est-ce qui l'avait trahi ? L'arcobaleno ouvrait donc le sac à dos de Zuran et se hissait en dehors de celui-ci.

Enfoiré ! Il ne comptait pas du tout l'aider, il avait juste expliqué que si Zuran acceptait alors il acceptait et s'il refusait alors il refuserait aussi. Mais qu'est-ce qu'il devait faire ? C'était beaucoup trop important en sachant qu'il n'avait pas lui même toutes les informations... Puis est-ce qu'il voulait vraiment tout lui dire sur la flamme au risque que ce garçon qui dégageait une tension terrible devienne un potentiel ennemi plus tard ? Non... Il ne devait pas résonner comme ça. Si la situation était inversée, il serait le premier à remuer ciel et terre pour savoir ce qui était arrivé à sa famille. Il avait absolument le droit de savoir quelles étaient ses origines. Zuran prenait une grande inspiration pendant que Shilia insistait une dernière fois. Le jeune parrain buvait une nouvelle gorgée de thé avant de déposer sa tasse sur la table pour se relever ensuite et se mettre face à Shilia et Yoshimatsu.

Après avoir expliqué tout cela il aurait aimer garder son calme et son sérieux... mais il venait de voir un serpent à sonnette se cacher dans les vêtements de Shilia. Un couinement de surprise s'était fait entendre. Mais bordel c'était qui ce type ? Il était beaucoup trop flippant ! Par contre Katsu s'était tapé un immense rire incontrôlé. Il s'essuyait les yeux d'une main et s'appuyait sur son genou de l'autre.

Zuran sentait son moral s'évaporait à toute vitesse pendant qu'il retournait s'asseoir à sa place pour continuer de boire son thé. Pendant de temps, Katsu s'avançait et avait l'air de vouloir prendre le relais pour tout expliquer à Shilia. Il sortait de sa poche une pilule toute bleue et avait foncé sur Yoshimatsu pour lui faire avaler la pilule et provoquer sa flamme de la dernière volonté, une flamme bleue.

Zuran trouvait que le bébé était beaucoup trop franc, qu'il ne faisait aucune preuve de tact. Il espérait que ça serait bien prit. Quant à Yoshimatsu... nous sommes d'accord que c'était une agression là non ? Puis pourquoi avoir provoqué l'arrivée de sa flamme ? Il se retrouvait impliqué à son tour désormais... Mais qu'est-ce que Zuran allait faire de ce maudit bébé ?!

L'ambiance devenait étrange... Zuran avait l'impression d'avoir intégré quelqu'un de très dangereux dans son entourage. Il avait cette sensation d'avoir ouvert la porte à quelqu'un qui n'aurait pas du la franchir. Ce Shilia... Il avait l'air assez sûr de lui pour ne pas avoir besoin de cacher son jeu et le fait d'avoir quelqu'un qui faisait volontairement sentir son aura suffocante sans prendre la peine de la dissimuler était quelque chose qui lui donnait des sueurs froides. Il était terrifié à l'idée de devoir affronter quelqu'un comme lui un jour ou l'autre. Ça lui rappelait la dur réalité qu'un jour il risquait de devoir faire face à quelqu'un qui n'était pas dérangé à l'idée de se débarrasser de lui ou un de ses amis.

Pendant ce temps, Arun allait chercher une bière au frigo en demandant qui en voulait une. Zuran secouait doucement sa tête en le remerciant de la proposition mais qu'il se contenterait de jus de fruit. De plus, Katsu lui avait apprit récemment qu'une personne dangereuse venait d'intégrer la police de Namimori et qu'en plus de ça un gang s'était approprié le territoire de la ville et entrerait sûrement en conflit si son existence et celle des Vongola était révélée. Le jeune malentendant ne savait pas comment en si peu de temps il avait pu voir sa liste d'ennemi grossir de façon si considérable.

Arun rattrapait Zuran sur le fait que le serpent s'appelait Todd. Apparemment c'était important, il s'était donc incliné pour s'excuser de sa maladresse. Mais il avait aussi remercié Katsu, car qu'on le veuille ou non, il venait de lever une partie du voile sur nos questionnements respectifs. Bien que du côté de Yoshimatsu, il s'était exprimé sur le fait que le bébé aurait pu demander sa permission avant de lui enfoncer la pilule dans la bouche car dans tout les cas, il aurait accepté. Zuran n'approuvait pas les agissements de l'Arcobaleno, il avait trouvé cette introduction à la flamme pas si nécessaire mais surtout agressive.

Le jeune musicien demandait à son voisin s'il allait bien. Heureusement, c'était le cas. Après ça, Shilia remerciait le groupe de lui avoir donné des réponses. Il avait aussi expliqué qu'il comprenait qu'à la base on souhaitait passer une journée tranquille loin de tout ça et pour nous permettre de le faire, il avait décidé de partir en nous faisant cadeau de toutes les boissons qu'il avait apporté. Il expliquait aussi qu'au vu de notre aide pour savoir tout ça, il nous rendrait un jour un service même si on ne s'en rendrait pas forcément compte dans l'immédiat. Ce n'était pas vraiment non plus quelque chose qui le rassurait. Agir pour la famille Vongola ? Ça ne voudrait pas dire que d'une manière ou d'une autre il allait se lier à nous ? Il aimerait refuser sa proposition, mais ce serait quelque chose de très impoli alors il s'était retenu.

Il s'était incliné par pure politesse et une fois parti, il s'était rendu compte que l'article du journal était toujours ici. Il l'avait oublié ou se fichait-il de cela ? À moins qu'il n'en avait plus vraiment besoin étant donné qu'il avait ce qu'il voulait. Ça ne lui inspirait pas confiance du tout. Katsu s'avançait, prenait ses affaires et se dirigeait vers la porte d'entrée.

Pardon ? Il venait de lâcher une énorme bombe et il se barrait comme si de rien était ?! Il était fatigué, il ne le connaissait pas vraiment depuis ce peu de temps qui est passé et il ne savait toujours pas s'il y avait vraiment un but éducatif à ses agissements ou s'il aimait juste jouer avec les nerfs du jeune parrain. Dans tout les cas, s'il disait ça, cela voulait dire qu'il le pensait réellement. Il allait devoir mettre les bouchées doubles afin de réussir à se défendre lui et les siens. Rien n'était plus oppressant que d'avoir des personnes dont on ne connaissait pas les intentions à côté. Mais pour aujourd'hui, il se devait de se reposer moralement sinon aucun entraînement pourrait porter ses fruits.

Après son départ, Zuran se retournait vers son ami et sa nouvelle connaissance et se dirigeait vers la table pour se servir un jus de fruit. Après cela, il posait ses mains sur la table et prenait un temps pour souffler afin d'évacuer son ressenti actuel qui le faisait légèrement trembler. Inspiration, expiration, inspiration, expiration. Puis soudainement, les tremblements s'étaient arrêtés. Il prenait son jus de fruit et se posait sur le canapé en invitant ses amis à le rejoindre. Les cinq minutes étaient bientôt passées, Yoshimatsu allait perdre sa flamme et aurait probablement un petit coup d'épuisement. C'était en pensant à cela qu'il s'était relevé pour servir un verre de jus au voisin d'Arun.

Puis ensuite il se posait à nouveau après cela. Le jeune malentendant prenait son téléphone et lançait la lecture d'une musique. Elle parlait d'une personne ayant suivi le droit chemin mais dont la finalité s'est résolue par la perte de sa foi et de ses proches. Elle expliquait qu'une telle route mènerait à une guerre de sang mais qu'une fois le tunnel traversé, il avait toujours espoir de réussir à rejoindre le paradis. Cela résumait pas mal la pensée de Zuran qui se sentait soulagé à l'idée que la musique puisse le détendre mais aussi à le faire relativiser. Il n'était pas à la recherche de puissance et ne désirait même pas tout ça, mais c'était son destin et il se devait de l'accepter pour sauver ces gens et rester uni avec sa famille et ses amis. Il se battrait autant qu'il le faudrait pour qu'à la fin ils puissent tous se réunir et vivre un moment paisible.

Après avoir entendu une réponse et agit en conséquence, il regardait Yoshimatsu et Arun avec un grand sourire chaleureux. Ils allaient tous pouvoir faire plus ample connaissance et passer une journée loin de tout ça, comme si de rien était. Il buvait une gorgée de son jus de fruit avant de déposer le verre sur la table basse pour finalement reprendre la parole et demander à faire connaissance autour d'une activité.