Jin porta à ses lèvres le gobelet que lui proposait la dame dans le magasin. Le liquide ne lui disait pas grand-chose, mais un échantillon n’allait pas le tuer. Il soupira, c’était mauvais, il porta son regard sur la femme qui avait son fichu sourire commercial.

« Merci, mais non merci madame, votre promotion ne m’intéresse guerre. »

Pour le mercenaire, sortir autant à la suite, c’était devenu rare. Cette fichue femme avait réussi à le faire réagir. Peut-être une soleil. Il plissa les yeux. Avant de jeter d’un geste habille le contenant dans un poubelle à la sortie du magasin. Il vérifia qu’il avait tout. Il avait de quoi tenir un petit moment sans trop se mêler aux gens. Pas qu’il aime pas, mais la foule le rendait un peu mal à l’aise. Il posa un regard sur le ciel, il était déjà si tard. Bientôt il prendrait son service. Enfin bientôt, il avait trois bonnes heures au moins. Juste assez pour rentrer chez lui et s’entraîner avec son katana.

Jin laissa passer une camionnette de livraison et s’engouffra dans la rue à la suite du véhicule polluant l’atmosphère. Et faisant dégager une odeur nauséabonde dans son sillage. Il grimaça, mais il n’avait pas le choix. Hors de question qu’il prenne sa voiture, pourquoi. Parce qu’il avait une mission. Il tenait à voir plus de choses possibles. Alors il se déplacerait comme un piéton. Il remercia tout de même son bon sens de l’orientation. Il arrivait à cette embranchement où une mamy attendait souvent que quelqu’un vienne l’aider. Dans d’autres moments, peut-être, il aurait tendu le bras. Mais il n’en avait pas envie. Il n’avait rien à gagné. Un simple merci ne lui suffisait pas. Il posa un regard sur la grand-mère. Il marcha rapidement la dépassant et hocha la tête.

Alors qu’il s’approchait dangereusement de son appartement. Il sentit le poids qui pesait sur sa main diminuer. Il pesta sur les fichus sacs fragiles des Konbinis. Il avait perdus non seulement son café, mais aussi le précieux sucre pour couper l’amertume de certains breuvages.

« Bon sang… »

Jin se baissa pour ramasser la dernière chose tombée, du riz, essentiel pour vivre seul comme lui. Pas sûr que ses parents approuve sa façon de vivre. Mais, il était assez grand pour se débrouiller sans eux et leur façon de lui parler. Il se baissa de façon correcte, c’est à dire,sans casser son dos. Un dos exposé, c’est un dos en danger.

De toute les personnes possibles qui pouvait tomber sur lui, il tombait sur un policier. Jin se demandait si parfois il ne devait pas croire au karma. Ce type ne devait pas le connaître et heureusement. Il s’était fait assez discret en tant que mafieux. Ce n’est pas comme si en vérité, il devrait avoir une liste plus que raisonnable de transgression de la loi. Il fixa le policier un moment.

« Oui, mais ça ira... »

Il voulait se débarrasser de ce type, mais il avait l’impression que ce soleil ne le lâcherait pas d’une semelle. Jin devait donc aller ailleurs que son chez lui, son petit appartement n’était pas si loin. Il grogna un peu en sachant qu’il devrait revenir à pied dans les environs. En faisant bien attention de ne pas être suivi par monsieur l’agent des force de l’ordre.

« Vous avez sûrement d’autres choses à faire. Pardon pour votre… Sac ? Et votre temps perdu... »

Jin n’avait pas envie de se retrouve avec un mouchard, mais il n’avait pas le luxe de vérifier les coutures du contenant. Il devait rester prudent, qui plus est avec ce genre de chien à ses pieds. Ce n’était pas le petit roquet affectueux, mais un doberman qui pouvait le mordre assez pour rendre sa mission caduque.

« Vraiment, je peux rentrer seul... »

Il ressemblait à un adolescent pour se faire ainsi traité de jeune homme par le policier. C’était peut-être de paraître jeune pour une fois. Il pourrait utiliser ce stratagème pour passer inaperçu, mais il n’aimait pas trop la foule. Lui aux abords de l’école, c’était louche. Il préférait marcher comme si rien de n’était, l’oreille attentive à tout ce qui passait en ville. Si Jin savait que les choses bougeaient, c’était non seulement grâce à ses contact, mais aussi grâce à sa curiosité mêlé à sa relative discrétion. Il n’était pas un de ses fous furieux qui se baladait avec une arme en pleine rue. Il était certes pas désarmé, il avait toujours quelque chose pour se défendre sur lui, planqué sous ses vêtements.

Jin marcha à l’opposée en se jurant qu’à son retour, il se ferait une bouilloire entière d’un thé qu’il appréciait beaucoup. Il sourit discrètement à cette simple idée. Faites que ce soleil trouve une autre personne à aider. Ou un voyou à stopper. Il espérait presque de voir un de ces crétins qui gribouillaient les murs et puis fuyaient au moindre bruit.

Jin soupirait intérieurement. Voilà qu’il tombait sur un policier trop gentil. C’était presque risible. Sauf que ce n’était pas drôle. Le jeune homme était bien obligé d’aller dans la bonne direction. Le voici bon pour déménager le plus vite qu’il le pouvait. Hors de question que les forces de l’ordre vienne chez lui, enfin pas assez longtemps. Il était bien dans ce petit appartement, il n’avait trop à se plaindre des voisins.

« Il est vrai, je voulais voir si je n’avais pas perdu autre chose. Vu que mon sac m’a lâché... »

C’était un mensonge, il savait parfaitement qu’il avait tout récupéré, enfin que monsieur le policier avait tout pris et lui proposait de l’accompagner comme si il était un enfant. Il était majeur, bon sang… rester calme. Rester calme…

« Je sais très bien où je vais. Je connais ces rues comme mes poches. »

Avec toutes les années, il avait appris mieux que personne les raccourcis à prendre. Mais il devait prendre les chemins plus classiques. Il ferma les yeux quelques instants et respira doucement. Les soleils étaient les pires, les pires.

Jin fit mine de chercher sans rien trouvé et lâcha un soupir. Il avait tout. Il hocha la tête doucement. Pas de thé cette fois pour lui. Ramener un ennemi, c’était dangereux. Il n’était pas assez bienveillant pour faire semblant d’être un ami d’un policier. Si son chef l’apprenait, il était sûr et certain qu’il en entendrait parler. En tant que mercenaire, il devait se débrouiller pour s’en sortir seul. Il allait piocher dans ses maigres économies pour avoir la paix. Hors de question de supplié son client et patron actuel. Il voulait prouvé qu’il était un pro, malgré son jeune âge.

« Ne traînons pas, j’ai pas envie d’avoir froid en parlant pour rien dehors. »

Jin avait la bonne direction pour son appartement, il marcha vivement. Il pourrait être plus rapide pour semer le mec, mais déjà qu’il avait un boulet, autant qu’il se fasse le moins remarquer possible. Le jeune homme allait passer sa nuit à ruminer. Ses clients ont beau ne pas être des lumières, il finiront par remarquer et il sortirait son sourire commercial.

Jin avait un bon rythme de marche, il aurait pu vraiment marcher plus vite, mais ne voulant pas paraître plus suspect qu’il pouvait l’être déjà. Il avait adopté une marche presque lente. Mais il n’avait pas prévu porter la veste de policier de ce type. Il n’avait pas froid, qui plus est ça ne lui allait pas du tout. Il devait se faire discret et pas rejeté le geste de cet homme alors que tout en lui disait de jeter la veste sur le sol.

Quand le tagueur était apparu devant le policier, il était à deux doigts de remercier les cieux. Il pouvait fuir, mais pour sûr, ça aurait paru suspect. Il devait rester prudent, faire profil bas pour ne pas mettre la puce à l’oreille du trop gentil flic. Donc il resta là à observer le dessin d’une demoiselle dévêtue... Quelle impudence. Il haussa un sourcil en se demandant ce que ça pouvait apporter à ce gars d’exposer ainsi une femme sur les murs de la ville. Il comprenait l’art qui venait du musée, mais l’art de la rue ça l’ennuyait un peu. Alors que la bombe de penture fonçait sur lui, Jin s’écarta de la trajectoire discrètement, mais le policier avait voulu vraiment faire le chevalier blanc en armure. Il avait pris la bombe le violet s’étalant sur la chemise de l’homme.

« Je vais bien. »

Jin toujours avare en mot ne dirait pas grand-chose de plus. Il voyait un gars se faire arrêter devant ses yeux et ça lui faisait ni chaud, ni froid. Ce n’était pas une de ces cibles qu’il devait surveiller. Il était bien content que ce n’était pas le cas d’ailleurs.

« Si vous devez mettre ce gars sous les verrous, je récupère mes affaires. Enfin, si vous voulez. J’ai un travail qui m’attends dans… »

Jin vérifia sa montre.

« Deux heures et quarante cinq minutes un peu près. Je ne pense pas que mon patron aime les retards, moi, je ne les aime pas en tout cas. »

Jin avait presque trop parlé, il avait la gorge sèche. Il avait besoin d’eau. Quitte à ce qu’il ne boit pas un thé ou un café, boissons au combien divines, autant qu’il se désaltère. Mais il n’avait pas pris une bouteille...

Jin avait peut-être un temps limité, mais il savait normalement l’utiliser. Il haussa un sourcil avant de lâcher un soupir. C’était bien de ressembler à un enfant, mais pas à ce point.

« Oui, je travaille, sachant que j’ai la majorité. Donc c’est logique que ça soit le cas. »

Le jeune mafiosi vit la force du policier. Il n’avait peut être pas une chance de le vaincre à mains nues. Peut-être, ce n’était pas lui le pro des combats sans armes. Mais, il se défendait en combat sans son arme fétiche tout de même. Il haussa les épaules aux mots de ce type.

« J’aime le travail bien fait. »

C’était une réalité pour Jin. Il n’avait aucune raison de taire ce côté de sa personnalité à cet inconnu. De toute façon c’était trop tard pour nier son implication dans son travail. Ou plutôt ses boulots. Celui de barman et celui de mercenaire. Sauf que là, il paraît du premier et heureusement qu’il se contentait de celui-ci devant ce représentant des forces de l’ordre. Il prit le sac il vérifierait s’il y avait pas une puce ou un truc du genre un peu plus loin. Il avait un mince sourire, il était bien content de récupérer le reste de ses affaires. Il y tenait. Quand bien même ce n’était pas grand-chose, il avait besoin de ces choses pour vivre correctement. L’homme demandait de prévenir si le moindre souci pointait le bout de son nez.

« Oui, si vous voulez... »

Jamais, il ne ferait appel à un type pareil et de toute façon, il se disait qu’un jour ou un soir. Cela serait lui qui ferait partie d’un souci causé à cette ville qu’il avait appris à aimer malgré ses mauvais côtés.

Définitivement un soleil, ce type était trop éblouissant pour Jin. Il haussa les épaules avant de rendre la veste du type dans un geste.

« Tenez, votre veste, j’en ai pas besoin, je suis pas si loin de ma destination, je peux survivre à un peu de froid. »

Il ferait peut-être un détour, un léger détour pour brouiller la puce qui le suivait éventuellement. En tant que mercenaire, il avait appris à se méfier de tout. absolument de tout. Il ferait attention à ne pas attirer plus l’attention de ce Hasakura Hao, Double expresso sans lait, sans sucre, voilà à quoi ressemblait ce policier aux yeux de Jin. Il salua brièvement l’homme. En homme civilisé qu’il voulait prétendre d’être pour ce garçon. Il partit à la même vitesse qu’avant de plus en plus loin de l’homme.