Caractère

Eden est basiquement la fille parfaite.
Elle est magnifique, forte de son superbe maquillage, de sa manucure impeccable et de ses vêtements la mettant merveilleusement bien en valeur. Ceci étant dit, elle est grande et fine, alors tout lui irait. C’est une des élèves les plus sérieuses et les plus brillantes du lycée Namimori. Elle est extrêmement populaire auprès des filles comme auprès des garçons. Ceux qui l’apprécient la disent extrêmement calme, forte, charmante, sérieuse et bon publique. Les jaloux la critiquent, la disent hypocrite et froide, mais aucun n’osera s’attaquer à elle en face. En effet, tous savent qu’elle est issue d’une famille prestigieuse et que le moindre faux-pas pourrait nuire gravement au reste de leur vie. Mais plus important, la jeune fille dégage une aura de prestance et d’assurance qui ferait flancher le plus téméraire des adolescents.
Oui, Eden est parfaite, et elle a tout pour être heureuse.
Sauf qu’Eden n’est pas heureuse du tout.

Parce que la Eden d’aujourd’hui n’est que le fruit d’efforts incommensurables, celui d’une petite fille qui a toujours désiré que ses parents soient un jour fiers d’elle. Petite, son attitude naturelle et joviale charmait tous ses proches. Mais elle était trop franche, alors ses parents lui ont demandé de se tenir. Elle aimait Scorpion, Led Zeppelin et Jimi Hendrix, mais ses parents estimèrent que ce n’était pas correct pour une jeune fille de son rang, alors elle écouta Mozart, Chopin et Beethoven, fit du piano, du chant, et garda ses musiques préférées de côté, les écoutant parfois en cachette. Quand elle apprit à apprécier les jeux vidéos, ses parents lui demandèrent plutôt de faire du théâtre et de la danse classique. Quand elle eut des amis à chérir et à soutenir dans les moments durs, on lui demanda de se rapprocher de personnes plus fréquentables. Quand elle s’énerva et vit rouge car on faisait du mal à ses amis, elle fut réprimandée sévèrement, et elle vit une psychologue pour gérer sa colère. Et Eden se plia à toutes ces demandes sans jamais se plaindre ni se rebeller. Car Eden était comme beaucoup d’enfants : elle était terrifiée à l’idée que ses parents ne l’aime plus et l’abandonne.

De fait, Eden a développé une sorte de perfectionnisme constant. Tout ce qu’elle fait n’est jamais assez bien. Ce qu’elle est n’est jamais assez bien. Elle se déteste parce qu’elle aime des choses aussi viles que les jeux vidéos, la box thaïlandaise et le vieux rock. Elle se hait de ne pas parvenir à être satisfaite des relations superficielles qu’elle possède déjà. Elle se hait de vouloir être autre chose que ce qu’elle est alors que, comme ses parents le lui disent tous les jours, elle possède déjà tout. Elle se déteste d’être aussi envieuse, quand elle voit ces femmes fortes à la télé, qui ont des tatouages, fument et se rebellent contre leur parents avant de partir faire le tour du monde en moto.

Oh, parfois elle baisse sa garde et laisse sa personnalité malsaine reprendre le dessus. Elle lance une blague un peu trop bourrue. Elle a un rire un peu trop franc. Elle s’attache un peu trop à quelqu’un. Elle s’énerve et devient grossière à cause d’une injustice. Et à chaque fois, on la regarde bizarrement. Alors, submergée par la honte, elle fait tout pour que cela ne se reproduise pas. Elle tente d’oublier ces femmes fortes qui ont assez de tripes pour faire ce qu’elles veulent, au détriment du désir de leur géniteurs.

Elle, elle ne pense pas pouvoir un jour s’opposer à la volonté de ses parents. Une telle pensée la terrifie. Et de toute manière, si jamais elle changeait, si elle devenait comme ces filles, ce serait comme ses parents le lui avaient dit. Les gens la trouveraient étrange. Ils la rejetteraient. Elle le sait, car elle a déjà essayé plusieurs fois. Tout le monde est tellement habituée à cette image de petite fille parfaite, qu’il est inconcevable pour elle de changer quoi que ce soit.

“Pourtant” se prend souvent à penser Eden “Pourtant, si j’étais sur le point de mourir, je crois que ma dernière volonté serait d’être imparfaite.”

Histoire

Eden est l’héritière d’une des compagnies les plus florissantes sur le marché de la haute couture. En effet, la marque McCampbell, issue de la culture anglaise, était vendu à travers le monde et achetée par les personnes les plus influente. Les McCampbell étaient notamment les principaux fournisseurs de la famille Vongola en terme de costard et de robes de soirées. Son CEO, Edward McCampbell, se maria à une mannequin japonaise : Fujima Kane. Eden fut élevée dans un climat d'opulence, où le poid de ses futurs responsabilités pesait déjà sur ses frêles épaules. Elle fut élevée durement afin d’être la meilleure héritière possible, mais également dans le but d’avoir un rôle crucial dans la mafia. Ses parents étaient rarement présents. Mais c’était normal, car ils étaient tous deux très occupés.

Heureusement pour la jeune fille, il y avait parmi son entourage des gens qui étaient là pour elle. Il y avait notamment Jack, le jardinier. Ce fut la personne qui s’approcha le plus d’un père pour la petite fille de cinq ans. Il venait s’occuper tous les jours du jardin, et la gardait parfois, quand sa gouvernante n’était pas là. Et alors là, il lui faisait écouter tous ses groupes de musiques préférés, ces bandes d’un autre âge sur une platine ancienne. Il l’écoutait se plaindre quand elle trouvait la vie trop dur. Elle l’écoutait raconter les derniers match de catch qu’il avait vu. Jack était très gentil avec elle. Il l’encourageait à être honnête, à ne rien garder pour elle et à faire ce qu’elle aimait.

Seulement ses parents finirent par comprendre que les nouveaux goûts particuliers de la demoiselle ne sortaient pas de nul part. Après quatre ans à profiter de la présence de Jack tous les jours, la demoiselle fut obligée de se séparer de lui. Edward McCampbell l’avait licencié, car son comportement et l’éducation qu’il donnait à sa fille était inexcusable. La fillette rentra dans une colère noire, car ses parents avaient fait du mal à son ami Jack et ça, c’était plus impardonnable que de faire écouter de la musique à une fillette de dix ans. Elle fut sévèrement punie, et un psychologue lui fut assigné pour calmer ses “problèmes de caractère”.

Elle intégra à ses 11 ans un collège anglais de renom. De part l’éducation qu’elle avait eut, elle était parmi la meilleure de sa classe. Elle se fit pleins d’amis, parce qu’elle venait de la famille la plus riche de l’école. Mais au fond, sans oser l’avouer à personne, la jeune fille n’en aimait pas beaucoup. Son seul vrai ami, c’était Peter parce qu'il était différent des autres. Lui n’était pas devenu ami avec elle parce qu’elle était la fille des McCampbell, il était son ami car il l’aimait bien. Il se chamaillaient de temps en temps, mais ils étaient inséparables.
En quatrième, ils intégrèrent deux nouveaux garçons à leur petit groupe, et à eux quatre, ils devinrent une bande de gamins soudés. Elle avait beau être la seule fille, Eden était la plus protectrice et la plus tête brûlée des quatre. Ils jouaient aux jeux vidéos tous ensembles, se promenaient dans les parcs, et faisaient du tennis tous les mercredi après-midi au manoir d’Eden.

Seulement un jour, un des garçons de l’école s’attaqua à Peter, pour une raison si stupide qu’Eden est aujourd'hui incapable de s’en souvenir. La demoiselle, malgré tous les conseils de son psychologue sur la respiration et les conséquences de ses actes, vit rouge et se jeta sur leur assaillant. Ils furent séparés par les surveillants, tous les deux couverts d'hématomes. Les parents s’arrangèrent entre eux pour que cet incident n’aient aucune conséquence sur l’avenir de leurs enfants, mais dès retour à leur manoir, Eden se prit la pire correction de sa vie. Elle fut transférée dans une autre école, et ses parents firent étroitement attention à ses nouvelles fréquentations. Mais malgré toute la rancoeur et toute la tristesse qui submergea la jeune fille à ce moment-là, elle réussit à convaincre ses parents de la laisser faire un sport de combat pour apprendre à se défendre, mais aussi se défouler. Son psychologue la soutenue dans cette idée, et aussi réticents étaient-ils à cette idée, ses parents finirent par accepter de la laisser faire de la boxe thaïlandaise. Ce fut une des seules victoires qu’Eden eut sur ses parents de toute son enfance.

Quand elle eut 15 ans, ses parents lui annoncèrent que ce pourquoi elle avait été élevée allait enfin arrivée. La famille Vongola était plus faible que jamais, et il était temps de raffermir un peu plus l'emprise des McCampbell sur la mafia Japonaise. Eden irait au Japon, intègrerait le lycée qui avait été celui du dixième du nom, et tout serait fait pour qu’elle devienne le prochain parrain de la famille Vongola. Un parrain d’un tout nouveau genre, un parrain puissant, qui n’aurait pas besoin de se battre, car il aurait l’argent pour s’acheter les meilleurs mercenaires du monde. Et si cela n’était pas possible, elle se marierait au prochain parrain, ou deviendrait un de ses conseillers proches. Ainsi en avaient-ils décidés. Obéissante, comme à son habitude, Eden s’appliqua à assouvir tous les désirs de ses parents, et abandonna Londres, sa ville natale.

Elle intégra la résidence secondaire des McCampbell, où elle habitait avec sa mère. Celle-ci n’était jamais présente, mais ne manquait pas de donner des directives sur les moindres mouvements de la mafia. Parlant déjà couramment japonais, Eden intégra le lycée de Namimori. Elle continua la box thaïlandaise, la danse classique, les cours de piano, de chant et de théâtre, et commença à faire des shooting photo avec sa mère. Elle devint très populaire, sans pour autant se faire un seul véritable ami, eut les honneurs, devint déléguée principale du lycée, et guetta malgré elle les moindres faits et gestes des potentiels membres de la mafia. Et plus la pression d’effectuer ce qu’elle n’avait pas envie de faire grandissait sur ses épaules, plus son désespoir devenait grand.

Eden McCampbell, alors qu'elle intégrait sa seconde année au lycée Namimori, était une bombe qui n’allait pas tarder à exploser. Le tout était de savoir contre qui.