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Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Reborn NEW Futur :: Mairie :: Bibliothèque :: Finis
 
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Arun NayakaTempête
# Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Jeu 16 Avr - 16:49
Une curieuse mélodie ღHave fun with me

Ses pas allaient toujours de façon aléatoire dans la ville. Il ne contrôlait pas ses gestes quand il se trouvait dans cet état. Il laissait ses oreilles faire le travail de son cerveau et de ses yeux. Il avançait simplement à travers le temps et l'espace. Il ne savait même pas s'il était samedi ou dimanche, s'il était tôt ou tard, si le soleil lui faisait un bonjour ou un au revoir. Il s'en fichait un peu, il voulait juste écouter le monde et ce qu'il avait à lui offrir. Pour une fois, ses pensées n'étaient pas négatives. Il commençait peu à peu à s'ouvrir vers les autres, vers ce qu'on pouvait offrir, vers les bruits qui parsemaient cet univers difforme. Il avait l'impression que bien que plusieurs choses se retrouvent et se ressemblent ; à chaque fois qu'un souffle existait, son ancien monde explosait pour se reconstruire sur de nouvelles bases, de nouveaux mouvements.

Il ne calculait pas ce monde, il le vivait. Il se laissa transporter par la musique mélancolique et pourtant très ouverte qu'on lui racontait. Il n'avait jamais entendu ce genre de ballade de la part de l'univers. Il lui racontait des choses qu'il n'avait jamais pensé ressentir un jour. Il sentait son cœur se balançait au son des cerisiers. Il sentait ses mèches rencontraient les pétales printaniers. Il sentait le bonheur d'enfin pouvoir communiquer. Chacun des événements qui se passaient dans cette cité ravivaient la bulle qu'il s'était mis autours de lui, pour la crever à coup de batte. Il avait l'impression d'à nouveau pouvoir respirer. Il avait l'impression que ses pensées devenaient plus clair. Il sentait l'animosité qu'il avait construite au fur et à mesure de sa vie partir. Il ressentait la mélancolie de redevenir lui-même.

Ses yeux s'ouvrirent de nouveau sur le chemin qu'il foulait. Il ne reconnaissait pas l'endroit, il devait s'être perdu sur les hauteurs de Namimori, là où personne n'allait par habitude de n'y trouver âme. Il avait sûrement suivi le son de ce vent inconnu. Si la vie lui avait dit d'aller par là, il se laissait aller. Il ne souriait pas aujourd'hui, mais ça  ne signifiait pas qu'il était malheureux. Au contraire, son visage ne pouvait exprimer le mélange de sensation qui se répétait en boucle dans son esprit. Il était peut-être trop perdu par lui-même pour que son corps arrive à transmettre les notions sentimentales complexes. Il n'aimait pas se dire que ses pensées avaient tendance à aller plus vite que la moyenne, mais quand il se retrouvait dans cette transe, il ne pouvait nier.

Il réfléchissait à la rentrée, il réfléchissait aux personnes présentes ce jour-là. Il pensait à ses parents adoptifs, à son frère et sa sœur. Il pensait à tout ce qui avait un jour composait son monde. Il pensait à trouver une réponse à qui il voulait être. Il se répondait qu'il n'aurait sûrement pas la question alors que ses oreilles bourdonnaient, que sa dernière clope était allumée, que son cerveau était endiablé, que les hormones juvéniles ridiculisaient corps et pensées. Que c'était fatiguant d'être un adolescent. On remet sa vie en question, on regrette les moments passés alors qu'ils étaient ma foi, bien pourris. Il ne comprenait pas à quoi bon réfléchir à tout ça.

L’adolescent referma les yeux pour continuer son périple. Son ouïe continua de le faire avancer à travers le monde. Seulement cette fois, il ne se retient pas. Il commença à chanter avec le vent. Sa voix entre l'enfant et l'adulte raconta une histoire d'amour. Il n'était pas romantique, préférant draguer que courtiser avec plus d'attention. Il n'aimait pas s'attacher. Il n'aimait pas les histoires qui duraient toujours. Pourtant, au fond de lui, il y avait ce petit quelque chose qui lui hurlait de trouver la bonne. Il espérait tomber sur celle qui émettra quelque chose dans son cœur solitaire et austère.

Il le savait, c'était la musique qui réussirait à le faire tomber, à lui faire comprendre que quelque chose était différent. Il vivait dans un monde particulier où les molécules n'avaient pas besoin d'énergie mais de son pour vivre. Il ne pouvait raisonner que par ça.


Arrivé tout en haut de la colline de Namimori, il attrapa la barre au bout du sentier, comme s'il allait sauter. Il la serra tout en continuant son chant. Enfin, il arriva à exprimer ce qu'il avait en lui. Il lâchait son passé, cet amour perdu dans le temps et l'espace, ce qu'il avait été avant. Il ne pouvait retenir ses mots, ses morceaux, ses humeurs, ses sentiments. Il tient la barre.

Il tient la barre putain. Il lâcha les répliques de cette musique qui le libéra de chacune de ses pensées sombres. Il raconta sa peine, il raconta sa vie. Il ferma les yeux et se laissa transporter. Le vent lui répondait, les cerisiers lâchaient leur fleurs autours de lui. Il raisonnait presque comme le démon mélancolique qui se perdait dans ses hurlements. Sa voix était juste, belle, mais elle déchirait le ciel de sa puissance. Il ne savait pas si quelqu'un l'écoutait, il ne savait pas si au final il ne libérait pas des gens de leur sommeil ou de leur travail. Il avait juste besoin de ressentir au monde ce qu'il avait gardé pour lui jusqu'ici.

Quand il eut fini, sa main écrasa la clope dans son cendrier de poche.
Il avait du mal à reprendre son souffle. Il aurait mieux fait de jouer de la flûte aujourd'hui.

Il passa une main sur son visage avec presque une envie de vomir. Il ne s'attendait pas à avoir un tel craquage au beau milieu d'un week-end lambda. Il prit une respiration et essaya de se calmer peu à peu. Il avait les larmes aux yeux. Il se retourna pour utiliser la barre comme support.

C'est là qu'il le vit. C'est là que ses joues s'empourprèrent.
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Arun Nayaka
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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Sam 18 Avr - 0:10



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La Voie de l'Instinct.



L'année scolaire avait finalement débuté, et avec elle le début d'un nouveau genre de mouvement dans sa vie. Des camarades de tout horizon, un brouhaha presque permanent, des professeurs qu'il ne connaissait pas... Mais au moins quelque chose restait constant dans son quotidien : ses entraînements.

Son oncle l'attendait déjà à la patinoire lorsqu'il quitta l'établissement pour le rejoindre. Son sac se retrouva à ses pieds et il se changea sans dire un mot.

La patinoire de Namimori n'était pas aussi impressionnante que celle de Nagano, encore moins comparée à une patinoire olympique, mais il n'avait besoin de rien de plus que ses patins glissant sur la glace pour faire ce qu'il avait à faire. Ses premiers mouvements du programme de la journée furent...Aléatoires, avant qu'il ne se reprenne et fasse suffisamment le vide dans sa tête pour atteindre la concentration requise. Son oncle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche pour une remontrance, Aoi s'en satisfit.

Il glissa et sauta durant trois bonnes heures avant que son Oncle ne le somme de s'arrêter. Il lui offrit une serviette devant les gradins et lui dit de remplacer la quatrième heure d'entrainement par un jogging. Son souffle semblait s'être raccourci, probablement à cause du climat. Son oncle lui rentrerait au Temple pour répondre à quelques lettres. Le jeune brun hocha la tête et prit la direction des vestiaires. Il troqua ses patins pour une paire d'espadrilles et enfila une veste avant de ressortir, s'incliner face à son Oncle et prendre le chemin de la colline.

Loin de la dense circulation, et relativement en hauteur sans non plus avoir à escalader la montagne et trop s'éloigner du Temple à cette heure-ci, c'était le lieu idéal pour courir, et celui qu'avait choisi Aoi; autant pour ses raisons pratiques, que parce qu'il appréciait la vue qu'il pouvait avoir sur la ville depuis le sommet, ce qui se rapprochait le plus de chez lui parmi ce qu'il avait pu voir jusque-là.

Il prit le temps de méditer sur son erreur de plus tôt. Il s'était laissé distraire, qui plus était par ses propres pensées. Cela aurait pu avoir un grand impact si cela s'était produit au début d'une représentation de Championnat. Il manquait de contrôle sur lui-même, ce qui était logique au vu de son âge, dirait Xuan, et il ne servirait à rien de ruminer, mais il devait en tirer une leçon et ne pas laisser une telle faute se reproduire.

Son fil de pensée fut interrompu par un son qu'il crût entendre. Sans arrêter sa trotte, il tendit l'oreille, comme lorsqu'il cherchait à remarquer les fausses notes dans le Qin des disciples. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour comprendre que c'était une voix humaine. Quelqu'un chantait... Au sommet ? La voix était mélodieuse, mais avait assez de portée pour qu'il puisse l'entendre de là où il était. Il ne s'arrêta toujours pas, une part de lui intriguée. Il n'était pas interdit de chanter sur la colline, mais il se demandait pourquoi cette personne —cet homme, probablement assez jeune— chantait à tue-tête alors que le soleil se couchait. Peut-être était-il en état d'ébriété ? Si oui il se demandait comment il pouvait chanter ausdi bien, mais chercherait surtout à savoir s'il avait besoin d'assistance pour rejoindre son domicile.

Plus il approchait, plus la voix était forte; si au départ elle semblait portée par le vent, elle semblait maintenant le faire vibrer, elle résonnait dans l'air, rebondissait sur le bitume, faisait danser les arbres. Quelle voix pouvait bien causer un tel effet presque sismique ? Ou bien était-ce son imagination ?

Il ne s'arrêta toujours pas, sa curiosité grandissante. Maintenant proche d'une deux-centaine de mètres il pouvait comprendre les paroles prononcées, et leur force le percuta de plein fouet. C'était...Cru, presque indécent, même si les mots en eux-mêmes ne l'étaient pas forcément, leur sens, parfois à peine détourné traduisait une honnêteté et une franchise à laquelle il n'avait encore jamais été confronté; un souffle tremblant lui échappa.

Il avait l'impression de pénétrer l'intimité d'émotions qui lui étaient étrangères. Cette personne se croyait probablement seule, et cette hypothèse donna l'impression à Aoi d'être un voyeur, le faisant frissonner. Cette personne se mettait à nu, et il n'avait pas à entendre ça, autant par respect que pour au moins quatorze autres raisons parfaitement valables. Il se stoppa. Du moins c'est ce qu'il voulut; mais son corps refusa de coopérer. Ses pas s'accéléraient, atteignant presque la vitesse d'une vraie course, et une pensée fugace le fit se dire que sur ses patins il serait déjà arrivé—

Une silhouette lui apparut au moment où la voix s'arrêtait, le souffle haletant, il le fixa, devinant que c'était un jeune homme de son âge et probablement de son lycée mais il jeta ses informations dans un coin lointain de son esprit; il cherchait à savoir autre chose, mais quoi ? Le désir était opressant, comme une démangeaison dont on sait repérer le zone mais quu semble venir de l'intérieur et qu'on ne peut soulager. Il voulut à la fois serrer les dents et garder la mâchoire détendue pour retrouver son souffle —qui ne voulait revenir, son Oncle avait raison il avait développé une lacune en endurance—. L'autre ne l'avait pas encore aperçu, peut-être aurait-il le temos de l'interpeller.

Il ne l'eut pas. L'autre s'était retourné. Et si jusque là son souffle était laborieux, il se coupa net lorsqu'il croisa le regard du garçon. Garçon qui avait rougi en le voyant. Il s'était donc réellement cru seul; Aoi ne put retenir le pincement au cœur qu'il ressentit. Il n'avait vraiment pas à être là, il interrompait le moment intime de quelqu'un qui semblait en avoir sur le cœur. Il devrait faire demi-tour, faire comme si de rien n'était, s'excuser.

Il était incapable de bouger, ni de prononcer la moindre syllabe.

Il n'était pourtant pas terrorisé, terrifié; il n'avait pas peur. Mais alors que ressentait-il ?

La sensation battait et vibrait dans ses veines..



.... !





???




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Arun NayakaTempête
# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Sam 18 Avr - 1:51
Une curieuse mélodie ღHave fun with me


Il n'avait pas l'habitude de se sentir honteux. Chanter devant plein de personnes, jouer de la musique pour un nombre incalculable de gens, faire connaître sa vie à un million de gens ne lui posaient aucun problème. Il ne cherchait jamais cacher véritablement ses pensées. Il était fier de qui il était et de ce qu'il était capable de réaliser. En fait, il aimait même ça. S'il s'était retourné devant une jolie demoiselle, il aurait sûrement souri, un jeu de drague aurait commencé et il l'aurait peut-être amené boire un verre avant de se lasser car elle ressemblerait à toutes les autres. Après tout, le peu de gens qui réussissaient à sonner juste ne devenait pas ses amants, mais des personnes qu'il fuyait ou gardait près de lui. Il essayait vraiment de s'intéresser aux personnalités qu'il croisait mais c'était impossible pour lui de rester concentrer quand les mélodies n'avaient aucun sens.

Les sons se devaient d'être harmonieux, d'un instrument atypiques, émettre une émotion dès qu'ils les entendaient à ses oreilles. Il voulait ressentir. Il voulait exister dans les bruits qu'il entendait. Il avait besoin de résonance. Il espérait toujours recevoir du bonheur des autres, et pouvoir leur en donner. Il venait d'abandonner son ancienne vie pour être capable de faire tout ça. Il abandonnait son confort pour vivre les aventures de la jeunesse. Il ne s'attendait par contre pas à ce que la jeunesse arrive au moment où il était le plus démuni, au moment où il aurait attendu tout sauf ça.

Les yeux ors le regardaient avec l'impression de ne pas avoir à être ici. C'était faux. Il entendait son cœur battre comme il n'avait jamais entendu cet organe le faire. Son cœur s'était harmonisé avec le sien. Il sentit le vent passait dans ses longs cheveux noirs. Il passait aussi dans les siens mais le son en fut moins parfait. Sans le vouloir, Arun se retrouva pour la première fois de sa vie à rougir comme un idiot. Il était totalement incapable de dire quoi que ce soit. Il ne savait pas comment il devait gérer l’affût de sentiment qui passait en lui. Il venait de lâcher tout ce qu'il avait retenu en lui, et le voilà avec autant que ce qu'il avait lâché en lui. Non, peut-être plus...

L'adolescent face à lui était beau, dramatiquement beau. Son corps était taillé comme ceux des danseurs professionnelles, ses cheveux avaient la beauté d'esquisses traditionnelles chinoises, ses mains semblaient capable de raconter des histoires torrides à toute peau qu'elles toucheraient, et ses yeux... Mais bordel de merde, ses yeux. Est-ce qu'on pouvait vendre des yeux ? Il les aurait achetés. Il les aurait gardé jalousement avec lui sans jamais les laisser voir à qui que ce soit. Il y avait tant de choses dans ce regard, dans la couleur improbable qui les rendait si complexe. Le soleil même avait moins de détails que les pupilles de cet homme. Quand Arun se rendit compte qu'il complimentait ainsi un homme, il eut la réflexion que ce même homme semblait avoir ressenti sa musique.

Chacune de ses respirations répondaient aux siennes. Chacun des mouvements de ses vêtements avaient une réponse chez lui. Chacun de ses gestes même infimes aspiraient les siens. Chacune de ses mimiques provoquaient une mimétique parfaite chez lui. Depuis quand est-ce si facile de se synchronisait avec un inconnu ? Depuis quand son cœur s’affolait pour quelqu'un ?

Il se reprit finalement, quand pour la énième fois, il se dit que la personne qu'il avait devant lui était un homme. Il essaya de parler mais une nouvelle fois, rien ne sorti. A la place, il commença à se concentrer pour forcer un de ses muscles du bras à agir. Il lui fallut l'image mentale de son frère adoptif pour parvenir à se détacher un minimum du sort qui se trouvait entre eux. Sa main se leva doucement. Il lui fit un léger coucou. Finalement, l'image de sa belle-mère réussit à le sortir de sa transe. En tout cas assez pour qu'en apparence ça ne le gêne plus trop.

On ne devait pour ça regarder que l'entièreté et non les détails. Son visage était toujours rouge, il faillit se ramasser quand il sautilla presque naturellement vers le garçon, sa main tremblait et il la cacha derrière son dos. Rien n'allait, vraiment rien n'allait du tout. Il avait entendu parler de la cocaïne mais il ne s'attendait pas à ce qu'une rencontre provoque ce genre de réaction fulgurante, et que ça y ressemble autant. Il réussit à sourire mais contrairement à ce qu'il aurait voulu, il ne fut pas taquin. Non, son sourire était timide, presque soumis.

« Salut. Tu as aimé ma chanson ? » Sa voix était plus rauque que d'habitude. Il avait l'impression de se tenir à une main alors qu'il parlait.

De plus, évidemment qu'il avait aimé. Enfin, il espérait ? Une panique interne le prit brusquement alors qu'il se rendit compte qu'il ne supporterait pas s'il n'avait pas apprécié. S'il n'avait pas aimer, alors il ne l'apprécierait pas. Il avait libérer tant de ce qu'il était qu'il ne pouvait accepter d'être rejeté. Il ne le connaissait pas encore, il ne lui avait dit que quelques mots. Son corps se tendit, son cœur se serra. Il commença à prier il ne savait quelle divinité qu'il ait apprécié la musique. Il ne voulait pas confondre ce qu'il ressentait avec une fausse note.

Il se rendit compte que la flûte qu'il jouait habituellement résonnait maintenant avec le son d'un Qin. Il se rendit compte que ce Qin, c'était lui. Il déglutit et avant même qu'il lui ait laissé le temps de répondre et presque pour empêcher la réponse de venir si bien il en avait peur, il rajouta :

« Arun, Arun Nayaka. Appelle moi Arun. » Il sourit nerveusement.

Vraiment, il avait l'impression de ressembler à un pur abruti. Il était incapable de se contrôler. Il ne retenait aucun des mots qu'il faisait. Il ne voulait simplement pas paniquer plus qu'il le faisait déjà. Ce Qin était magnifique.
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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Mer 22 Avr - 5:52



A Heart's Voice

La Voie de l'Instinct.


Son cœur battait si fort qu’il aurait pu en avoir le tournis, s’il n’était pas spécialement entrainé contre. Il pouvait entendre le sang affluer comme s’il s’était pris un choc à la tête. Le vent souffla si fort dans son oreille qu’il crût qu’il en tomberait. Tant de sons dans lesquels il se sentait englouti. Pourtant la voix chantante résonnait, aussi claire que du cristal, se répétant avec une netteté qu’il n’aurait jusque-là pas cru possible.

Cette voix assurée mais chamboulée, ces mots crus mais sensibles, cet air simple mais unique. Tout cela faisait écho au plus profond de lui, sans qu’il ne puisse ne contrôler l’impact, si tenté qu’il aurait pu même le comprendre sur le coup.

Il vit le jeune homme se rapprocher au ralenti, comme si soudain ses yeux pouvaient tout voir de ce garçon ; un léger tremblement dans les gestes, un manque d’assurance et une lueur indescriptible dans ces yeux si hypnotisants—. Il lui sourit, et à nouveau le cerveau d’Aoi qui s’était difficilement sorti de son bug se fit corrompre à nouveau.

Il voulut hocher la tête en réponse, la chanson était d’une complexité émotionnelle qui dépassait les simples critères de musicalité et d’esthétique ; on ne pouvait qu’être ému, et pour Aoi ce qui émeut ne peut qu’être aimé.

Mais sa bouche refusa de coopérer et une sorte de soupir étouffé et primitif fût tout ce qui lui échappa. Déçu de lui-même, il fronça imperceptiblement les sourcils et se pinça les lèvres. Parler était certes un des moyens de communication qu’il affectionnait le moins, mais de là à être incapable de prononcer un mot, cela en devenait incommode.

Lorsque l’autre —Arun— se présenta, il pût récupérer assez de contrôle de soi pour faire un pas en arrière, s’incliner, les mains jointes face à lui, et s’annoncer en retour. « Hisui Aoi. » Le "enchanté" de politesse resta muet ; il n’était pas enchanté de le rencontrer, pour être exact, c’était bien plus compliqué, et il était encore en pleine tentative de compréhension de ce que c’était ; il préférait ne pas s’avancer.

Il croisa à nouveau le regard grisâtre mais nullement terne d’Arun, son sourire flottant toujours sur ses lèvres, à moins que ce ne fut le souvenir de celui qu’il arborait un instant auparavant, et son cœur rata un nouveau battement. La vision était… Il ne trouvait même pas de mot, la seule pensée fugace que même le plus grand des peintres de ce monde ne saurait saisir avec exactitude toute la beauté absolument époustouflante du tableau qu’il avait devant lui, lui passant par la tête. Ou peut-être que le mot beau n’était pas le bon ; non, pas suffisant…

Une vision, absolument sortie de nulle part et passa comme un flash ; il imagina Arun blottit dans ses bras. Il pût presque sentir sa chaleur contre lui, le confort d’une étreinte parfaite, l’apaisement de leurs cœurs battant à l’unisson. Son esprit eut un brusque mouvement de recul. Si jusque-là l’inconvenance des paroles du plus petit avait été dépassé par leur puissance, associer une telle indécence à lui-même était…Non, non non non. Cette pensée intrusive était… Dangereuse. Il déglutit difficilement, les oreilles brûlantes.


Il prit une lente inspiration. Un tel tourbillon d’émotions commençait à le faire perdre le sens des réalités, c’était presque si ses jambes ne se mettaient pas à fourmiller tant il avait l’impression de ne pas avoir bougé des heures durant. Il se demanda s’il ne devrait pas simplement s’incliner et filer, reprendre sa vie où elle en était il y a… 6 minutes environ, et faire comme si rien de tout cela ne s’était passé.

La douleur qui le prit au cœur le convainquit que ce n’était pas ce qu’il voulait. Un fin souffle lui échappa alors qu’il expirait et il releva un regard relativement normal vers Arun.

« …Pardon… de t’avoir interrompu……… J’ai beaucoup aimé… »

Son regard s'adoucit légèrement. Peut-être que, pour une fois, il pourrait faire l’effort de tenir une conversation et voir où ça pourrait les mener. L'envie de lui manquait pas, en tout cas...





.... !





Nayaka-san... !




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Arun NayakaTempête
# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Mer 22 Avr - 21:09
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Arun ne savait pas comment réagir. Pour la première fois de sa petite vie, il ne savait pas comment il devait interagir avec quelqu'un. Il avait beau se savoir intelligent, il n'avait jamais été dans ce genre de situation. Son cœur n'arrêtait pas de battre, ses mains étaient moites, il voyait le monde en accélérer tout en le voyant le plus lentement possible. Toutes ses sensations étaient en train de se faire brutaliser par un envahissement de stimuli divers. Il était perdu dans tout ça. On ne lui avait jamais dit qu'ils pourraient un jour avoir autant de réaction à l'intérieur de sa propre existence. Il ne pensait vivre un moment sous drogue sans en avoir. Il avait l'impression de ne toujours pas pouvoir respirer. Sa gorge lui faisait mal, ses mots avaient toujours du mal à sortir.

Il regardait cet homme comme s'il était à la fois un ange et un démon. On lui avait jeté un sort ? Il était tellement différent de ce qu'il était normalement. Arun ne se reconnaissait plus. Il n'aurait jamais dévorer chaque micro-expression, il n'aurait jamais été si longtemps en présence de quelqu'un sans l'avoir taquiné. Il ne voulait même pas lui faire une seule farce, ni même l'ennuyer. La seule chose qu'il voulait c'était connaître le bruit de sa peau contre la sienne, de sa respiration avec la sienne, de son cœur avec le sien. Il ne pouvait que se retenir de passer pour un fou en soulignant la beauté du bruit du vent dans ses cheveux. Merde, il était complément cinglé. Il ne ressemblait à rien à demander à chacun de ses membres de réfléchir normalement. Il pensait comme penserait une pucelle dans un paysage d'homme mature. Il pensait comme s'il n'avait jamais connu... Il n'avait jamais connu l'amour.

Cette révélation le rendit furieusement inquiet. Il était ne train de tomber amoureux ? Ce n'est pas comme ça que fonctionnait ce genre de choses n'est-ce pas ? Il avait bien-sûr lu un nombre incroyable d'articles parlant des échanges de phéromones entre deux personnes qui venaient de se rencontrer, mais bon sang, il n'était pas gay ? Est-ce que sa génétique avait été programmer pour qu'il ressente des événements avec les hommes ? Seulement aucun événement antérieur ne pouvait l'avoir mené à être cet idiot sans mot qui attendait comme si sa vie en dépendait un mot d'un autre homme de son âge.

Aoi. Hisui Aoi. Sa pensée s'arrêta à ses deux mots. Sa voix était comme il s'y attendait. Elle était grave, en opposition avec son apparence d'origine. Elle résonnait à travers sa cage thoracique comme il le pensait. Sa voix avait la couleur de son nom. Comment pouvait-on aussi bien se représenter soit-même. Arun avait envie de pleurer. Il n'avait jamais été aussi ému. Il n'avait jamais ressenti à ce point. Il n'arrivait pas à calmer son rythme cardiaque. Il n'arrivait pas à se retenir. Il était un homme, quel genre d'homme pleurait devant un autre alors qu'il venait juste de dire son prénom ? Le genre qui pouvait ressentir tout ce qui se passait avec simplement quelques mots, une respiration, des frictions de vêtements. Il se retenait de fermer les yeux. Il l'entendait déjà si bien. Il ne devait pas se faire posséder.

Il ne pouvait toutefois pas nier qu'il entendait chacun de ses battements de cœur. Il savait qu'il se trouvait dans le même état que lui. Hisui avait les mêmes réactions que lui. Il ressentait autant que lui. Le brun ne pouvait le dire, mais il le savait déjà en lui. Il n'arrivait même pas à se mentir à lui-même : le fait de partager ses sentiments avec la personne en face de lui le rassurer. Il n'était pas seul dans cette merde, il n'était pas le seul à être complètement désemparé, retiré de ses droits basiques. Il se sentait plongé volontairement dans une prison. Il aurait tendu ses mains pour dire qu'il était coupable d'aimer que ça aurait été moins douloureux, moins passionné, moins intense, moins doux. Moins tout. Il n'en voulait pas. Il avait peur de ne pas le vouloir.

Pourquoi s'excuser ? Il avait fini. Il avait déjà besoin de recommencer. Il avait besoin de reproduire cette musique, une autre, peu importe, il devait refaire ce bonheur avec lui. S'il avait aimer, sa peur s'envoler. Ses yeux s'embuèrent brusquement. Il ressemblait vraiment à une lycéenne. Merde, il contrôlait plus rien. Il ne savait même plus ce qu'il faisait. Il ne savait même pas pourquoi il allait faire ce qu'il allait faire. Il n'arrivait pas à réfléchir. Penser ? Pourquoi faire ! Il vivait. Pour la première fois de ce qu'on avait appeler sa vie, il vivait !

Il avait tout oublier quand il s'avança encore vers lui. Son sourire de barrière avait été remplacé par un vrai. Il ne se retenait même plus. Il n'y arrivait pas, dans ce cas à quoi bon ?

« Je veux chanter pour toi. »

Ses joues avaient bien-sûr rougi mais son assurance était là. Il était persuadé de ce qu'il venait de dire. Il était même intimement persuadé qu'il n'y avait qu'une personne pour qui il voulait chanter à ce point. Il allait rendre Aoi -il l’appelait déjà Aoi dans sa tête- heureux. Sa voix lui avait fait plaisir, très bien, il recommencerait. Sa présence le rendait plus qu'il ne l'avait jamais été, il serait là, tout le temps ! Il ferait tout ce qu'il peut pour motiver son bonheur et son âme. Il mit une main sur son torse et avança encore d'un pas. Il venait clairement de rentrer dans son espace vital, il venait de brutaliser le sien. Il s'en fichait, de là où il était, il pouvait sentir son souffle, il entendait les mouvements de son sang, de l'oxygène en lui. S'il chantait, il voulait l'entendre en lui.

« Est-ce que tu acceptes... que j'exprime ce que je ressens actuellement? » Son sourire se voulut charmeur un instant, mais il était surtout touchant de sincérité. « Je veux entendre si tu ressens la même chose. »
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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Dim 26 Avr - 3:50



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La Voie de l'Instinct.


Ses espoirs d’une conversation civilisée s’envolèrent au moment où Arun fit un pas vers lui. S’il pensait avoir repris le contrôle, il s’était lourdement trompé. Chaque mouvement, chaque seconde brisait ce qu’il avait réussi à saisir et comprendre de la précédente, le laissant dans un désemparement total. Il se sentait nu sous ce regard perçant, intelligent et aussi plein d’émotions qu’il l’était en cet instant. Il se sentait dévoilé comme il ne l’avait jamais été face à personne, pas même sa propre conscience. Comme si des choses dont il ignorait l’existence sur lui-même surgissait sous les lueurs tièdes du coucher de soleil les baignant. Il aurait pu en avoir peur, il en avait peur, mais il ne se sentait pas en danger. Arun pouvait tout voir de lui, il n’avait aucune objection. Son cœur, son esprit, tout son être semblait l’avoir accepté comme faisant partie de son soi.

Sa voix résonna à nouveau, faisant écho à son souvenir qui continuait inlassablement de se jouer dans son esprit. Il voulait chanter pour lui. Cette simple affirmation sembla définitivement chambouler tout ce qu’avait été Aoi jusque-là. Une flamme jaillit au fond de lui, déterminée à faire fondre toute la solide glace qui s’y était formée, toute la neige qui y était paisiblement tombée. Ce garçon s’était frayé un chemin si facilement, comme s’il était la demeure qu’il avait bâtie de ses mains.

Aoi se surprit à souhaiter que c’était réellement le cas.

La confirmation violente de cette impression lui vint lorsqu’il sentit la paume chaude du brun sur son torse. Contact qu’il aurait promptement évité avec n’importe qui d’autre, mais que son corps accueillit d’une décharge électrique en son sein. Aucun doute, cette main, cette chaleur qu’il aurait pourtant dû avoir du mal à percevoir à travers le tissu de sa veste, était la source du feu qui l’animait. Ce sourire était tout ce que ses yeux voulaient contempler, ce à quoi son esprit voulait penser jusqu’à la fin de l’éternité. Il voulait passer le bout de ses doigts sur ces joues encore rondes et empourprées, mais son mouvement serait trop lent, trop encombrant, respirer l’était déjà largement assez.

A nouveau, cette voix bouleversante. Il hocha la tête, impatient et terrorisé, l’appréhension d’une nouvelle chanson lui serrant le ventre et lui faisant monter les larmes aux yeux. Etait-ce réellement ce qu’il voulait ? Il n’avait aucune fichtre idée de l’état dans lequel il serait après une seconde mélodie provenant de cet homme. Allait-il seulement y survivre ? Le combat déchirant entre l’idée d’une mort parfaite et le désir d’en avoir plus, jusqu’à n’en plus pouvoir –jamais– manqua de le faire gémir, pinçant un peu plus les lèvres. A défaut de réellement en mourir, il savait que lutter contre les larmes ne servirait à rien.

La première goutte entama sa chute à la première note.

Son être criait, un cri assourdissant de silence, presque mélodieux, désireux d’accompagner cette voix là où elle l’emmènerait. Le miroir de ses émotions en Arun aussi parfait qu’un reflet sur la glace vierge. Un reflet à la fois identique et complémentaire. Il se sentit s’écrouler sous cette révélation ultime, et se retint à la source de tous ses malheurs et tous ses bonheurs.

Il ne réalisa qu’après coup avoir passé les bras autour des épaules du plus petit, l’enlaçant aussi fort que délicatement, pour ne pas le laisser s’éloigner sans risquer de le briser. Il bût absolument tous les sons, toutes les sensations de friction de leurs vêtements, de son souffle non loin de son cou, de sa chaleur parfaite, tout était parfait, absolument tout. Jamais il n’aurait pu ne serait-ce qu’imaginer qu’un tel bonheur puisse exister.

Son âme semblait le remercier de combler un vide là depuis bien trop longtemps.

Ses larmes, salvatrices, continuaient de couler.





.... !





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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Dim 26 Avr - 14:22
Une curieuse mélodie ღHave fun with me

Comment voulez vous qu'on essaie de se reprendre si à chaque fois que l'un des deux interlocuteurs fait quelque chose l'autre finit par s'effondrer? Comment voulez vous qu'ils aient une seule pensée rationnelle quand tout se fait annihiler par une simple respiration? Comment voulez vous qu'autre chose que des larmes ne sortent d'une telle intensité alors qu'ils entendent battre le cœur de la personne en face d'eux? Comment une autre musique que celle-ci pouvait passer dans la tête du mélomane alors qu'il ressentait ce genre de choses depuis même pas quelques minutes et que tout son corps en était possédé?

"If I could begin to be
Half of what you think of me
I could do about anything
I could even learn how to love
"

C'était une musique de dessin animé, une musique innocente mais qui voulait dans ce cas dire tellement. Il n'avait même pas réfléchi à quel moment il s'était mis à chanter. Il n'avait pas pensé à s'écarter pour prendre sa guitare pour accompagner sa voix. Non, il avait simplement serré l'angelot contre lui. Il l'avait tenu avec une force qu'il ne se connaissait pas, mais pire avec la tendresse qu'il ne se connaissait pas non plus. Ses yeux étaient humides, mais par une raison obscure, il arrivait à ne pas pleurer. La raison n'était pas obscure, n'importe quoi... Si sa voix ne tenait pas la route alors il ne pourrait chanter correctement pour lui. Il se refusait à ne pas lui offrir ses pensées, qu'il sache tout de lui, qu'il l'engloutisse dans ses bras trop grands pour lui, trop petits pour son monde.

"When I see the way you act
Wondering when I'm coming back
I could do about anything
I could even learn how to love like you
"

Arun ferma les yeux. Il mit sa tête contre le torse du jeune homme, se blotissant comme il ne l'avait jamais fait avec personne, même pas une femme. Le contact l'amenait sur un lac, entouré de lotus, d'une brume apaisante et d'une lumière parfaite. Il vivait entre deux mondes, une nouvelle symphonie qui ne devait plus le quittait. Ce garçon réveillait tout ce qui ne l'avait jamais été en lui. Il comprenait finalement pourquoi la mélodie ne pouvait pas le quittait. Il cherchait avec une oreille d'experte cette personne. Il voulait s'unir avec cette personne. Il voulait passer chacun de ses instants avec cette personne. Il n'arrivait plus à penser qu'avec cette personne.

"I always thought I might be bad
Now I'm sure that it's true
'Cause I think you're so good
And I'm nothing like you
"

Seulement, il y avait beaucoup de tâche sombre dans ce tableau. Il ne connaissait pas Aoi, il devait l'apprendre. Il ne se connaissait visiblement pas lui-même, il devait s'aventurer. Il ne connaissait rien en sentiment, il avait tout à construire
En soit, il partait dans une aventure sans support, sans règles, sans explication, simplement avec le son du générique de début. Il ne savait même pas ce qui se trouvait dans cette boîte. Mais plus grave, il se rendait compte que quoi qu'il fasse, la personne qui se trouvait devant lui, contre lui, pleurant avec des larmes qui ressemblaient à des éclats de sentiments purs... Jamais cette personne ne pourrait se contenter de lui. Il n'était qu'un pauvre mec qui venait de dépenser son fric dans des clopes et de l'alcool, qui jouait de la musique et bon dieu, il avait que ça pour lui. Il était vide de sens. Il ne méritait pas le regard de quelqu'un d'aussi profond. Il ne méritait pas ses larmes. Il ne méritait rien de tout ça. Il se sentait pour la première fois depuis longtemps pathétique.

"Look at you go
I just adore you
I wish that I knew
What makes you think I'm so special
"

Son petit corps commençait à trembler alors qu'il ne comprenait pas pourquoi il lui donnait tant. Il était persuadé que cet homme ne donnait jamais autant de sa personne. Il ne laissait jamais qui que ce soit lui faire sortir une émotion. Il semblait être une beauté de glace, pourtant en quelques mots, il s'effondrait contre lui. Il lui donnait l'importance qu'on donne à son âme sœur. Il ne méritait pas tout ça. Aoi, que vois-tu en moi que je ne vois pas ? Ils ne se connaissaient même pas, ça avait aucun sens! Il agrippa la tenue de sport du garçon. Il était sportif en plus, et vu son corps et les mouvements, il devait faire quelque chose de gracieux. Du ballais? Du patinage artistique? Il ne savait pas, il voulait composer pour lui; est-ce qu'il pouvait? Il apprendrait à le faire pour lui.

"If I could begin to do
Something that does right by you
I would do about anything
I would even learn how to love
"

Il ferma finalement les yeux. Son monde devient brutalement plus grand. Il sentit chacun des sons autours de lui. Doucement, il se laissa à sourire d'une façon presque mélancolique. Aoi était si doux, apaisant. Il lui donnait ce qu'il n'avait jamais ressenti. Merde, même s'il savait qu'il ne le méritait pas, il acceptait. Il ne pouvait pas lui dire non, il ne pouvait pas le faire. Il lui donnait tellement juste en acceptant de se trouver là, à le serrer contre lui. Jamais, il ne pourrait lui dire un vrai non. Il eut un léger mouvement de rire nerveux avant de reprendre :

"When I see the way you look
Shaken by how long it took
I could do about anything
I could even learn how to love like you
"

Il rouvrit doucement les yeux alors que la musique touchait à sa fin. Il l'avait bien choisi. Elle parlait pour lui, pour ce qu'il ressentait là et qu'il allait sûrement essayer d'enrayer ou de rationaliser plus tard. Pour le moment, il profitait. Pour le moment, il acceptait de poser ses lèvres sur le bandeau autours du front d'Aoi. Pour le moment, il murmura presque la fin de la mélodie :

"Love like you
Love me like you
"
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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Jeu 30 Avr - 10:29



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La Voie de l'Instinct.


Le silence. Son esprit s’était arrêté de penser, pour la première fois de sa vie, il ne réfléchissait à rien. C’était plus que ce qu’il n’avait jamais réussi à atteindre en méditation. La chaleur de l’étreinte, l’échos du rire léger qui avait ponctué la parfaite chanson, le son d’un battement d’aile à plusieurs mètres d’altitude au-dessus de leurs têtes. Tout était parfait, il n’avait pas à chercher plus loin. Le cataclysme d’émotions en lui s’était calmé, laissant place à de fainéantes vagues bougeant en un rythme qu’elles seules connaissaient. La glace avait fondue, à présent un océan l’emplissait. Un océan d’eau douce et tiède, le genre d’eau de laquelle l’on n’a pas envie de sortir. La sensation la plus confortable qui puisse exister.

Il avait à peine réalisé le baiser sur son ruban, encore plus intime que s’il avait été sur ses lèvres, et même en le réalisant, cela ne pouvait lui paraitre que logique. Il venait d’avoir la plus grande révélation de son existence ; toucher son ruban équivalait à passer la bague au doigt de la personne avec qui l’on a déjà passé toute une vie. Un fon soupir lui échappa, les yeux fermés. Il voulait profiter encore de ce moment, humer le parfait parfum d’Arun, profiter de sa chaleur parfaite, sentir les battements au rythme parfait de son cœur. Mais une conviction intime le laissa avoir la volonté de se relever, sans pour autant défaire le lien de ses bras autour de ses épaules qu’il se contenta de desserrer. La conviction intime que ce moment pourrait durer autant qu’il le voudra, que sa mémoire sera aussi vraie que nature, et que de toute manière, rien ne pourra les séparer, pas même le Destin.

Il essuya l’humidité qu’il avait gardé aux coins des yeux ; ses joues le tiraillaient légèrement, était-ce normal ? Il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait pleuré –il s’en souvenait–. Mais ce n’était en rien des larmes de douleur, simplement provoquées par la pure puissance du choc qu’il venait de vivre. Mais il allait mieux. Tout allait bien. Tout irait bien. Il n’y avait pas d’alternative possible.

Avec ce dont il était capable en raisonnement, Aoi ne trouva pas mieux que de se demander s’il avait là la preuve scientifique que l’amour rendait idiot, parce que la quantité de neurones qu’il avait l’impression d’avoir perdu en quelques minutes était impressionnant. Mais c’était probablement également dû au choc.

Il baissa le regard vers les yeux toujours aussi gris et captivants d’Arun, et ses traits s’adoucirent encore plus si cela était même possible. Lorsqu’il voulut parler, il réalisa soudain que s’il se sentait à présent parfaitement bien, sa voix, elle, n’avait pas encore eu le temps de s’en remettre. Le "Merci" qu’il murmura était un peu plus grave que ce qu’il avait prévu, mais il ne sonna pas faux. Il était réellement reconnaissant envers Arun. Pour tout. Littéralement tout.

Lorsqu’il voulut lever le bras pour arranger une mèche déplacée par leur étreinte, il se retrouva front contre front, aussi proche qu’il pouvait l’être de ces yeux, de ce visage toujours plus parfait au fil des secondes. Visiblement, ses muscles étaient également groggy de tant d’émotions. Il voulut parler à nouveau, mais son handicap se fit sentir. Trop de choses se bousculaient pour qu’il puisse dire quoi que ce fut de cohérent. Il se contenta de plonger son regard dans celui du plus petit, espérant qu’il soit plus capable que lui de formuler une phrase. Si non, ils ne seraient pas bien avancés…




.... !





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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Ven 1 Mai - 3:53
Une curieuse mélodie ღHave fun with me



Sa voix sonnait comme le Togenkyô lui-même. Il n'avait jamais imaginé pouvoir un jour touché du doigt ce que certains nommaient de nirvana, il ne s'était jamais comme un saint après tout. Il commençait à remettre en doute cette vérité. S'il pouvait entendre, toucher, comprendre, percevoir, calculer, et même voir ce à quoi ressembler le paradis alors il devenait peut-être un ange lui-même ? Il sourit toujours aussi nerveux, mais pourtant aussi détendu. S'il avait été un être ailé, il se serait bien plus vu comme un tengu. Il savait jouer de tout les instruments nécessaires après tout, mais jamais il ne trahirait une personne qu'il aimait. Alors, la personne... Il respecterait à jamais ce qu'il avait dit. Il chérirait de tout son cœur chaque instant, chaque moment, chaque présent, chaque soupire, chaque sourire, chaque esquisse, chaque étincelle dans ces yeux bleus... tout ce qui faisait cette personne devenait son essentielle.

Il en arrivait à remettre en cause sa propre conception du monde. Lui qui avait toujours voulu ne percevoir que par les sons, il finissait par voir une beauté parfaite par ses mains, ses lèvres, et même ses yeux. Il ne pouvait comprendre par où ça devait rentrer en lui. L'onde passait par la droite directement dans sa hanche. D'en face, il se retrouvait avec une odeur pur. D'en bas, il sentait l'adoration d'un regard. De la gauche, il entendait sa respiration. De derrière, finalement, il ressentait l’étreinte sur ses vêtements. Il laissa tomber sa veste carmin dans un mouvement de bassin contre l'autre homme.

Sans vraiment le réfléchir, il avait fait un mouvement très sexualisé. Il ne réfléchissait pas vraiment à ce genre d'action quand il la faisait. Enfin si, normalement, il calculait chacun de ses gestes. Seulement, c'était différent ici, il ne pouvait qu'être lui-même. Arun avait chanté qu'il l'aimerait, pourquoi se retenir. Il ferma les yeux et se laissa presque totalement tomber contre le garçon. Il ne cherchait qu'une présence, un câlin. Il cherchait à combler sans autre source de motivation. Il ne voulait rien lâcher, rien espérer en moins que ce pourquoi il avait ici même commencé à exister. Il n'existait que pour sentir les longs cheveux se faire transpercer par ses doigts. Il n'existait que pour entendre ce cœur contre le sien. Il délirait complètement. C'était sûrement un coup de l'amour ça... Enfin l'amour, un mélange d'hormones et de discussions entre ses pores et les siens.

« Y a pas de quoi... » Il rit légèrement, ses yeux clos pour un moment. « J'ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie. »

Cette fois encore, il se demanda s'il n'avait pas été touché par la grâce. Après tout, seul shiva sait à quel point il n'était pas du bon côté de la force. Pourtant, la main dans les cheveux de sa divinité continuait de pouvoir les toucher. Il était béni par un sentiment qui n'aurait jamais dût pouvoir éclore en lui. Il connaissait la génétique, la biologie de l'amour et tout ce qui passait à travers son corps à ce moment. Seulement cela ne suffisait pas pour expliquer les chamboulements qu'ils subissaient tout deux. Il commença presque à avoir un pincement au cœur. Sa voix revenait malgré lui, il était quelqu'un de facilement anxieux quand ça le touchait vraiment. La pire chose pour lui...

« J'espère que tu es vraiment contre moi Aoi. Je ne supporterai pas d'avoir halluciné ce moment, cette journée, cette connexion... Tu la ressens pas vrai ? »

Sans réfléchir, il s'était retrouvé à pousser le jeune homme en arrière avec douceur. Il avait fini par le mettre à genou sur le sol, puis à s'asseoir sur lui. La veste qu'il avait abandonnée peu avant se trouvait sous le fessier du jeune homme aux yeux de saphir. Arun était à califourchon sur lui, le dépassant cette fois, dominant sans le vouloir. Il cherchait simplement à pouvoir mettre son nez dans les cheveux de l’ébène. Il lâcha un soupir de contentement quand ça fut fait. Les passants pouvaient les prendre pour des fous, pour des êtres bien trop proches en public. Il leur aurait ri au nez : c'est simplement qu'il n'avait jamais la chance de tomber sur cette personne.  Il les plaignait presque. Les pauvres, ils les prenaient pour aliénés alors même que c'est eux qu'ils l'étaient. Le musicien ne pouvait que se réjouir de ne plus être à leur place. Il ne pouvait que se réjouir qu'Aoi n'y soit plus.

« Aoi...  » Il remit son front contre le sien. « Est-ce que tu es un ange ? »

Il posait vraiment la question. Bien-sûr, il ne croyait ni en dieu, ni en shiva, ni même en Allah... Seulement, la seule chose qui allait avec ses connaissances étaient l'ange. Il avait la beauté, la noblesse et la douceur des anges. Il en avait même la candeur et le côté dominant passif. Il se savait rougir de sa question stupide. Il se savait en train de chavirer ailleurs. Il voulait le connaître... Aoi, parle-moi de toi.

« Quel âge as-tu ? Dans quel lycée ? Tu fais du sport... ? De la danse pas vrai ? Ou du patinage artistique... Ton corps est magnifique, c'est forcément un des deux. Tu sonnes comme le danseur d'une nuit obscure sur un lac, tu as le son du Qin et des étoiles. »

Il avait trouvé... Il ressemblait aux étoiles. Le garçon qui se trouvait devant lui avait la douceur de la nuit. Il ressemblait à la nuit elle-même en fait... Là où Arun, Arun était le soleil, celui qui avait la parole. Il ne put s'empêcher de sourire. Au final, il était stupidement touché par cette pensée. L'hiver, l'été, ils s'opposaient toujours. Quoi qu'il se passe, leur sonorité était à la fois proche et opposé. Ils se devaient de jouer ensembles... Un jour, il composera pour lui.
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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Lun 4 Mai - 4:23



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La Voie de l'Instinct.


Aoi comptait le temps en battements de cœur, si vraiment il prenait la peine de compter ; toute autre notion lui paraissait trop éloignée, trop intangible, comparé à Arun. Le brun semblait être devenu à la fois le centre et les frontières de son monde, il n’avait plus conscience que de lui. Mais cela lui paraissait si simple, si naturel qu’il n’en s’en inquiéta point. Le charme sera défait dans peu de temps, ou bien jamais, le fait était qu’il était heureux ainsi, alors il ne chercha pas plus loin.

Voyant, sentant, entendant la veste du plus petit quitter définitivement ses bras et abandonnant son rôle de le protéger de la fraîcheur de ce début de printemps, Aoi eut le réflexe de passer les bras autour des siens, son instinct lui quémandant de le garder au chaud contre lui et le protéger du vent. Il n’eut pas la puissance de serrer trop fort, toujours plus délicat et consciencieux que jamais. Le mouvement de hanche avait été enregistré par son cerveau, sans qu’il ne sache quoi en interpréter. Une main descendit naturellement jusqu’au côté de son bassin et se posa là, comme une énième assurance de le garder près de lui de toutes les façons possibles.

Il commençait à s’habituer au timbre parfait de sa voix, bien qu’elle ne perdit rien de sa beauté. Sérieux… Cela signifiait-il qu’il était plus léger d’ordinaire ? Cela ne l’étonnerait pas. Même ce simple détail déduit adhéra au tableau parfait mais encore incomplet de la personne qu’il aimait, comme une nouvelle pièce du meilleur puzzle jamais créé. Un simple « Mh. » Quitta sa gorge. Ils ne rêvaient pas, il ressentait tout trop fort, trop vrai; à l’instant il lui semblait plus probable que le reste de sa vie passée ait été un rêve à la place. Son esprit aurait pu avoir un doute mais son cœur, décidément plus convaincu que jamais ne lâchait pas, assuré d’un pied ferme du concret de ce qu’ils vivaient.

Le patineur se laissa guider docilement jusqu’à se retrouver agenouillé, Arun à nouveau contre lui, cette fois le visage au-dessus de sa tête, il sentit le bout de son nez contre son cuir chevelu, frissonnant sensiblement. Mais loin de perdre le Nord du moment, Aoi ne manqua pas un instant pour profiter de leur nouvelle position et quant à lui plonger le nez contre son torse chaud. Il ne pouvait être plus proche de son cœur, ses battements résonnant plus fort que le sien, son odeur lui rappelant un chez lui qu’il n’avait jusque-là jamais réellement eu –peut-être cela ressemblait à l’odeur de la patinoire ? Mais c’était chaud, si chaud, il aurait pu s’y endormir. Mais Arun bougea à nouveau et il eut bientôt le plaisir de pouvoir replonger dans ses yeux gris.

Il cligna des yeux à la question, se demandant sincèrement si c’était le cas. Quelques battements passèrent avant qu’il ne mût les lèvres. « …Peut-être, » Finit-il par dire, « …Pour ça que je peux te voir. » Seul un ange pouvait en voir un autre, non ? Il n’était pas sûr ; il ne savait pas grand-chose sur les anges, mais en y réfléchissant, peut-être qu’Arun était une divinité ; cela expliquerait pourquoi il avait tant le désir de l’adorer à en oublier le reste de son existence passée.

Le flot de questions aurait dû l’assaillir, mais il n’en fut étonnement rien. Il passa les bras autour de la taille du plus petit et le fit descendre sur ses genoux, l’asseyant sur ses cuisses pour toujours plus de contact. Il ne brisa pas le contact de leurs fronts et se mit à caresser une des courtes mèches d’Arun alors qu’il perdait son regard sur les traits de son visage qu’il avait la chance et l’honneur d’observer de près. « Quinze ans. Namimori. Patinage artistique… Merci. » Il acceptait les compliments calmement, non moins touché par ces belles paroles. Il fut cependant étonné que l’autre ait reconnu qu’il jouait du Qin, au point de l’y associer. Quoique, au vu de son chant, Aoi trouverait cela parfaitement logique que la musique soit sa vocation. Son cœur se réchauffa un peu plus à cette nouvelle déduction. Une nouvelle pièce du puzzle, toujours plus belle que la précédente. Il se demanda si un jour il serait dépassé par un tel tableau. Peut-être l’était-il déjà ; dans ce cas-là, une fois coulé il ne voudrait probablement pas remonter à la surface.

Il finit par relever le regard de ces lèvres dont la seule vue lui retournait l’estomac comme son plus puissant triple axel, pour recroiser celui de son monde. « …Toi ? » Il le montrait moins, mais son désir d’avoir encore plus de pièces du puzzle était tout aussi fort. Avec un peu de chance, ils fréquentaient le même établissement et auraient l’occasion de se croiser régulièrement. Il pria pour que ce soit le cas.





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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Mar 5 Mai - 2:32
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Est-ce qu'il venait de lui répondre qu'il était un ange ? Il ne put s'empêcher de sourire légèrement. S'il était un ange, il serait un ange déchu, un démon des textes bibliques. Arun finirait par amener le jeune homme à tomber avec lui. Cette pensée lui fit peur. Est-ce qu'il était toxique pour chaque personne qu'il approchait ? Est-ce qu'il allait le rendre mauvais avec lui ? Est-ce qu'il devait se forcer à aller vers le droit chemin pour qu'il ne se perde pas? Sa gorge se racla. Que devait-il faire ? Il ne pouvait pas laisser cette magnifique beauté être troublé par sa présence... Peut-être qu'il devait partir ? Son regard ne quitta pourtant pas le sien, il ne décrocha pas ses pupilles des siennes. Bien qu'il ne contrôla pas le tremblement provoqué par sa révélation. Sa poigne contre lui le poussa à se presser un peu plus.

Nul doute que s'il avait été de base attiré par la gente masculine, il ait actuellement eut une réaction d'être si proche de lui. Pourtant, il ressentait seulement de l'apaisement à être contre lui. Même les pensées les plus froides envers lui-même qu'il avait eu juste avant se faisait balayer par la promesse chantée qu'il lui avait faite. Il apprendrait à l'aimer, il apprendrait à s'aimer lui-même. Il apprendrait qui il était. Quand les réponses à ses questions arrivèrent, il sentait presque les larmes montaient dans ses yeux. Il ne put retenir son sourire idiot de grimper sur son visage. Il ne put se retenir de remercier chacune des divinités qu'il connaissait ; sans le vouloir, le métis était devenu un des hommes les plus heureux de tout Namimori. Ils allaient se revoir.

La suite le fit sourire. Il n'était pas le seul à souhaiter qu'il se revoit. Il ferma les yeux finalement. Sa joue se colla à la sienne. Sans comprendre comment, Arun avait fini complètement blottit contre le plus grand. Il sentait ses cheveux se mélangeaient à celui de son -il le savait maintenant- âme-sœur. Sa chaleur l'entourait tout entier. Il n'avait pas vraiment envie de parler, mais il le devait bien. Il adora comme la main d'Aoi jouer avec ses cheveux. Sa propre main en prit une mèche. Il la mit contre sa joue libre et se caressa avec. Merde, il aurait pu en gémir.

« … Hum. Tu es bien patineur. »

C'était une petite fierté personnelle d'avoir réussi à deviner ça. Il entendait chacun de ses mouvements, leurs battements étaient en harmonie et peu à peu son cerveau fonctionnait. Il était dysfonctionnel mais il fonctionnait. S'ils étaient menés à se croiser, il fallait qu'il s'habitue rapidement à fonctionner en mode Aoi. Ce garçon le rendait différent. Il faisait sortir qui il était vraiment derrière tout ce que les autres faisaient de lui. Il n'avait aucun masque, aucune défense. Il n'avait pas le temps de porter de masque. Tout ce qu'il faisait se faisait balayer par la seul présence du garçon aux cheveux longs. Sa candeur même en faisait quelqu'un de constructif. Il était en train de modifier en mieux chacun des aspects du jeune homme. Jamais un Nayaka n'aura été si comblée par sa moitié.

Jamais un  Nayaka n'avait su aussi vite qui était sa moitié.

« On se reverra... J'ai aussi quinze an, Aoi. » Il ne l'avait même pas appelé par son nom de famille. Cela ne lui arrivait jamais. « Je suis aussi à Namimori. »

Il ne parla pas plus pour le moment. Il se délectait de la réaction qu'il entendait contre lui. Entre deux phrases, il mit la mèche qu'il tenait contre ses lèvres. Il frotta la fine mèche avec un soupir heureux. C'était doux, apaisant. On aurait dit des mèches de Qin naturel. Il ne pouvait qu'apprécier les mouvoir. Sans y réfléchir, il souffla dedans comme on souffle dans une flûte. Le son fût si unique, si particulier qu'il eut un furieux rugissement sur le visage. Il en oublia presque de répondre à l'autre question qu'on lui avait posé : presque. Il balbutia la suite :

« Je... Je fais de la musique... » Sans vraiment y réfléchir, il commença à lui narrer la liste interminable d'instruments, parfois franchement méconnus desquels il jouait. Il ne s'était jamais arrêté, apprenant chaque mois les bases puis les approfondissements d'un nouvel instrument. Sa cadence avait augmenté depuis qu'il vivait seul. Il n'y avait pas que l'alcool et les clopes qui l'avaient ruiné, il y avait aussi ses achats musicaux.

Il rouvrit les yeux et regarda le jeune homme... Il était vraiment patineur, et cela signifiait qu'il pouvait vraiment lui créer une musique à lui, pour lui. Il allait donner tout ce qu'il avait pour que ce soit parfait. Doucement, il caressa la joue d'Aoi de la sienne. Son sourire revient doux, éblouissant, heureux comme il ne l'avait jamais été.

« Aoi... est-ce que tu veux mon numéro de téléphone ? »

Sa voix dérailla. Il avait voulu continuer en lui demandant de sortir avec lui. Il n'avait pas osé. C'était bien trop tôt pour ça pas vrai... ? Est-ce qu'il était trop tôt pour l'inviter à prendre un verre, une glace, un repas, un cinéma avec lui ? Ils étaient déjà si proches. A cet vitesse, ils se marieraient dans un mois. Le jeune adolescent rougit à cette pensée. Il ne s'était jamais vu mariés, il ne s'était jamais vu en couple et pourtant là, il voyait ça comme une évidence. Est-ce qu'il faisait une erreur ? Est-ce que dans deux ans la magie serait partie comme le voulait la science ? Non, sa science à lui, c'était la musique.

La musique lui disait qu'il allait finir par l'épouser.
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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Ven 8 Mai - 7:10



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La Voie de l'Instinct.


Le jeune patineur aurait pu l’écouter parler pendant des années, il ne pensait pas s’en lasser un jour. Il semblait fier d’avoir deviné la discipline qu’il exerçait, lui aussi jouant à un jeu de devinettes secret. Il se demanda distraitement lequel d’eux deux finirait par tout savoir de l’autre… Mais un regard dans les yeux d’Arun le convainquit de sa propre défaite ; il soupçonnait sa mémoire de bientôt mener un combat intérieur pour se souvenir du moindre détail à propos du garçon et tout oublier volontairement pour à chaque fois revivre le délice de les découvrir. En tous les cas, il doutait que cette personne ait une fin à sa profondeur et que l’éternité ne lui suffirait probablement pas à en comprendre toutes les nuances. Lui, en comparaison, se sentait être d’une simplicité aussi limpide que le blanc de la neige, lisse comme la glace après le passage de la surfaceuse. La malice et l’intelligence qu’il voyait briller dans ces yeux ne mettraient pas bien longtemps à déceler chacun de ses traits, chacun de ses secrets maladroitement gardés, seulement en sécurité parce que personne n’avait jusque-là réellement pris la peine de les chercher.

Son cœur refit brièvement des siennes lorsqu’il lui répondit qu’il fréquentait effectivement le même lycée. Le plus petit devait certainement entendre son rythme à la fois cardiaque et respiratoire augmenter subitement alors qu’il sentait ses oreilles commencer à chauffer… Alors, ils allaient réellement avoir l’occasion de se voir régulièrement… Il n’aurait pas à prévoir un temps spécifique entre ses différents cours et entrainements pour avoir la chance de le tenir ainsi dans ses bras à nouveau, ne serait-ce que pour quelques minutes… Il avait l’impression que malgré tous ses caprices, la vie leur offrait un pont de cristal vers un bonheur incommensurable. Il allait encore avoir besoin de temps pour s’en rendre pleinement compte.

Il le laissa jouer avec ses cheveux, il lui semblait qu’Arun les appréciait grandement, et son regard s’adoucit à la sensation. C’était… Relaxant. Mais encore une fois, toute la situation était incroyablement naturelle, comme si tout ce qu’il avait vécu jusqu’ici ne l’avait été qu’à moitié. Maintenant redescendu de l’ébullition d’émotions, il se demandait si la sensation le suivrait une fois qu’ils seraient séparés. Le rêve prendrait-il fin ? Réaliserait-il qu’ils étaient sous l’effet d’une plante quelconque des environs ? Aurait-il de la fièvre ? Se réveillerait-il ? Il se crispa sensiblement, une panique soudaine et injustifiée le prenant, et il caressa d’une main la hanche d’Arun, remontant sur sa taille avant de légèrement glisser vers son dos. C’était bien réel, ses cinq sens en étaient formels. Il n’avait pas à s’inquiéter. Même séparés, ils se retrouveraient au lycée.

La musique ne l’étonnait pas venant du brun. Sa déduction s’avérait également correcte, un air de contentement peignit ses traits tandis qu’il serrait Arun encore un peu plus contre lui, l’écoutant parler de tout ce qu’il avait expérimenté. C’était impressionnant ; il avait poussé sa passion jusqu’à en faire un pilier de sa vie, ne cessant jamais d’apprendre et ne se contentant jamais de ce qu’il savait déjà. Un exemple à suivre pour les disciples du Repère, encore plus si l’on y rajoutait la vivacité d’esprit et la pureté du cœur. Xuan l’apprécierait très certainement. Peut-être auraient-ils l’occasion de lui rendre visite les vacances prochaines ?

Il aurait pu penser qu’il prévoyait trop en avance, avec trop d’éléments encore manquants, mais la pensée ne lui traversa même pas l’esprit. Un bras autour de la taille d’Arun, une main enfourchée dans ses cheveux aériens, il n’imaginait rien de plus naturel que de le présenter à sa famille, de l’amener à sa demeure, de le savoir dans les gradins lors de ses prestations, de simplement être avec lui.

Il hocha la tête, daignant glisser sa main dans son sac pour tirer son téléphone qu’il tendit aux mains qu’il devinait (espérait ?) expertes du plus petit. Il ne l’avait que peu utilisé, si peu qu’il ne s’était jamais rendu compte qu’il l’avait jusque-là laissé en mode extrême…





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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Ven 8 Mai - 21:02
Love Like You ♫ Rebecca Sugar Il rougit de la sensation d'avoir son corps contre le sien. Il rougit d'avoir cette sensation qu'il pourrait se donner à cet homme sans jamais le regretter. Il rougit de se sentir devenir complètement cinglé. Il prit le téléphone avec douceur et l'ouvrit comme cela lui était actuellement demandé. Il ne put que sourire quand il se rendit compte qu'aucun code n'accompagnait ce téléphone. Il roula des fesses comme l'aurait fait un chat devant sa proie. Tant de choses à faire~ Alors qu'il notait doucement toutes ses informations, adresse mail, numéro de téléphone, adresse postale, taille, poids, âge, groupe sanguin, genre, sexualité – Aoisexuel visiblement – , boulot, occupation, anniversaire et même date et lieu de naissance. Il voulait qu'il sache tout de lui.

Toutefois, il se blottit de nouveau face à lui. Avec une rapidité qui lui appartenait dans ce genre de moment, il retourna le téléphone, embrassa le coin des lèvres d'Aoi et prit la photo. Il se redressa tout aussi rapidement pour se l'envoyer. A cet instant, alors qu'il allait cliquer sur un salvateur envoyer, le téléphone se mit à sonner. Il grogna et voulut raccrocher en automatisme... sauf qu'il ne restait que 4% à Aoi. C'est à dire que si c'était grave, il ne pourrait pas rappeler. Il se promit que si c'était simplement une question de miso, il tuerait la personne qui venait d'interrompre ce moment.

Fermant les yeux, il tendit l'objet à son... à Hinsui. Il ne bougea toutefois pas de lui. Il lui en faudrait plus pour qu'il se déplace et abandonne totalement ce moment de bonheur. Quoi que... Il se redressa pour aller prendre sa flûte. Il se rassit assez rapidement sur le jeune homme, ne lui laissant au final même pas le temps de finir sa conversation téléphonique. Il roula de nouveau des fesses pour bien se repositionner. Sa main amena à ses lèvres l'instrument, sans même chercher si cela pouvait gêner plus de personnes, il mit à jouer. Son air était doux, enchanteur : il jouait la musique qu'il lui avait chanté juste avant.

Évidemment, son corps se balança en rythme, ses yeux fermés le plongèrent dans un monde de sensation auditive. Il entendit juste la voix grave d'Aoi, les battements de leur cœur à l'unisson, les arbres agir avec eux. Le monde répondait à chacune de ses mesures, à chacune de ses motivations, à chacune même de ses attentions. Il ressentait ça pour l'une des premières fois de sa vie. Non ce qui changeait, c'était qu'Aoi suivait le rythme consciemment ou non. Il ne savait pas si c'était par ce qu'il était habitué à être en accord avec les mélodies qu'on lui donnait, mais tout son corps était en train de répondre à sa musique. Il sentait chacun des gestes, même microscopiques du graçon s'accordaient avec lui. Il n'avait jamais vu ça, jamais ressenti ça. Encore une fois, il en était sûr, il avait devant lui la personne qui pouvait parfaitement exister pour et avec sa musique.

Il avait le pourquoi de son existence qui se dessinait à chaque fois qu'il faisait une nouvelle note. Arun finit finalement par mettre son front sur celui d'Aoi. Il arrêta de jouer pour simplement le regarder. Son cerveau venait totalement d’omettre qu'il était au téléphone juste avant. En vérité, il ne savait quoi faire pour ne pas devenir fou. Il ne savait pas comment réagir à cette personne devant lui. Alors, sans même savoir lui-même pourquoi il faisait vraiment ça, il déposa ses lèvres sur les siennes.
Il viola l'intimité de la personne dont il était déjà amoureux simplement par curiosité, au beau milieu de la rue, et sans aucun contexte alors qu'il ignorait même qui était au bout du téléphone.

Il s'écarta après une dizaine de seconde. Là, il se rendit compte qu'il pleurait. Là, il se rendit compte qu'il ne pouvait plus parler. Là, il se rendit compte que tout ce qu'il avait fait avant n'avait été rien à côté de ce simple baiser. Il n'avait même pas de mots pour expliquer les émotions qui étaient passés en lui. Il était désarmé. Il était sans rien d'autres. Il ne savait pas qui il était. Son sourire de façade remonta sur son visage. Il se releva tremblant, incapable de parler. Il prit son sac et y fourra sans ménagement sa flûte. Il oublia sa veste.

Ses mains tremblaient, ses lèvres tremblaient, ses yeux pleuraient, ses jambes finirent par lâcher. Il tomba au sol, juste à côté de la barrière, presque à chuter par dessus. Jamais, il n'avait été dans cet état. Ce trop plein de bonheur le rendait fou.

Dans tout ça, il se refusait de redresser la tête pour regarder la seule personne présente ici. La seule personne qui pouvait assurément l'aider. Il ne savait pas comment agir avec lui. Tout ça les dépassait, c'était si profond que ça n'avait plus de sens. L'humain n'était pas fait pour ressentir des choses aussi forte qu'il n'y avait de mots pour en trouver la signification. L'homme aimait nommer tout. L'homme avait besoin de tout nommer. Quelque chose qu'on ne peut nommer c'est quelque chose de terrifiant au fond, c'est au delà même de ce qu'on peut espérer.

La partie croyante d'Arun se demandait s'il était en faute. Etait-il à ce point quelqu'un de mauvais ? Il avait embrassé un homme, mineur, sans avoir même réfléchi avant. Il pleura plus encore, silencieux et dans une douleur qui ressemblait au bonheur. Une douleur qu'il ne savait pas être le bonheur. Arun était si heureux qu'il ne savait pas comment réagir.

Il ferma les yeux et entendit les battements du cœur d'Aoi. Tout se calma en lui, autours de lui. Il rouvrit les yeux et les posèrent sur le jeune homme. Comme un idiot, il lui sourit.
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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Mar 12 Mai - 7:27



A Heart's Voice

La Voie de l'Instinct.


Aoi observa calmement le brun tapoter sur l’écran délicat. Il pencha très légèrement la tête sur le côté, se demandant brièvement si cela prenait réellement autant de temps de noter et d’enregistrer un numéro de téléphone… Il ne pouvait pas être en train de fouiller, il n’y avait rien de spécifique dans cet appareil…

Il ne s’attendait pas au baiser au coin des lèvres, ni au bruit caractéristique et pourtant encore peu familier de l’appareil photo, mais quelque chose dans son cœur battit plus fort. Une photo… Un support visuel d’un souvenir dont il ne doutait pas de l’exactitude, et pourtant le simple fait de savoir qu’il avait une photo d’Arun faisait papillonner ses organes internes.

Il n’eut hélas pas plus de temps d’apprécier la sensation que l’appareil vibra, il vit avec un amusement léger l’expression du plus petit lorsqu’il le lui tendit. Un appel… Il n’avait connaissance que de peu de personnes pouvant l’appeler, le plus probable était son oncle (son frère savait qu’avec son aversion aux longues phrases, il leur serait difficile de communiquer. Les messages écrits, bien que lents à rédiger, étaient plus commodes entre eux.), cela dit Endo-san pourrait possiblement avoir besoin de prendre contact avec lui… ?

Il récupéra le téléphone et décrocha, la voix grave de son oncle bel et bien à l’autre bout du fil. « Aoi, comment se fait-il que tu ne sois pas encore rentré ? Où es-tu ? » Il mit quelques secondes à répondre, tandis qu’Arun se levait récupérer une flûte de son sac avant de revenir contre lui, chaudement accueilli par le bras libre du patineur. « …Jogging. » fit-il finalement. Il ne mentait pas, il ne comptait pas garder sa rencontre avec Arun secrète… Il pensait ? Il attendrait simplement le bon moment pour en parler, rien ne pressait, si ? Il entendit son Oncle lâcher un « Hmf » de réflexion. « Tu es loin du Temple ? Dépêche-toi de rentrer avant que la nuit ne tombe pour de bon, ne dépasse pas le couvre-feu outre-mesure, même si nous ne sommes plus au Repère. » « Mn. » Acquiesça-t-il ; il rentrerait au pas de course pour combler son retard.

« Bien– c’est de la flûte que j’entends ? » Aoi baissa le regard vers Arun, qui jouait le même morceau qu’il avait interprété tantôt. Il dût faire un effort sur lui-même pour ne pas s’y perdre et répondre à son Oncle « …Me suis arrêté. » « Devant un joueur de flûte en pleine rue ? Voilà qui est singulier… Quoi qu’il en soit, ne tarde pas plus. Tu dois maintenir ta routine. » Il hocha la tête, sans se rendre compte que son Oji-sama ne le verrait pas. Il se perdait de gré ou de force dans l’air que jouait le plus petit ; l’air qui l’avait conquis et qui ne le quittera jamais.

La flûte s’arrêta, leurs fronts se rencontrèrent à nouveau, et Aoi n’entendit pas son Oncle appeler son prénom alors que les lèvres d’Arun se posaient sur les siennes. Son bras glissa alors que toutes forces le quittaient le temps de l’échange. La dernière parcelle de raison qui lui restait en cet instant lui cria de raccrocher, mais son manque total de concentration le fit éteindre directement l’appareil, ne voulant prendre la peine de baisser les yeux pour trouver le bouton rouge. Et ses deux mains à présent libres, il s’empressa de les amener jusqu’aux joues roses et rondes pour prolonger le baiser à l’infini, mais elles arrivèrent trop tard. L’extrémité d’un de ses doigts ne rencontra qu’une sensation tiède et humide, il rouvrit les yeux par réflexe.

Il pleurait. Arun pleurait. Son âme-sœur pleurait.

Il ne savait ce qui se passa en lui mais ce fut d’une violence à couper le souffle. Comme si son cœur venait d’exploser. Sa voix se bloqua, ses pupilles s’étrécirent et il oublia comment respirer.

Le sourire qui étira les lèvres d’Arun ne fit qu’empirer son état. Quelque chose y sonnait faux et il détestait ça. Aoi découvrit ce qu’haïr signifiait en voyant ce sourire, tout ce qu’il signifiait et tout ce qu’il se refusait d’y voir. Le brun se releva, s’éloigna de lui et ce fut le coup de poignard de trop.

Rien n’allait. Il savait qu’ils devaient se séparer mais pas comme ça, pas avec ce goût trop amer qui l’avait envahi après un baiser pourtant si parfait. Ses bras se projetaient jusqu’Arun lorsque ce dernier chutait, le rattrapant juste à temps et le tenant contre lui comme la prunelle de ces yeux, comme son propre cœur, sa propre raison de vivre. Une nouvelle envie de pleurer l’envahissait, bien différente de la précédente, cette fois la panique le prenait pas il s’y refusa promptement. Il se contenta de le tenir à nouveau contre lui, presque comme pour le garder de ce qui aurait pu le toucher, le blesser, qu’importe ce que c’était.

Lorsque finalement le musicien daigna relever le regard vers lui, souriant, il décida de ne pas résister. Se penchant lentement, il joignit à nouveau leurs lèvres. Peut-être Arun avait-il mal interprété un de ses gestes, le laissant regretter leurs baiser ? Aoi voulait rendre clair le fait que c’était pour lui l’une des, si ce n’était la plus belle chose dont il ait jamais fait l’expérience, et qu’il n’avait nulle peur de réitérer le geste une infinité de fois voire plus. Il voulut le baiser doux, ne voulant plus brutaliser son âme-sœur qui semblait déjà tremblante d’émotions. Ses tremblements à lui avaient cessés depuis longtemps, seule la certitude l’emplissait, et il comptait le faire savoir à Arun par tous les moyens. Il passa un pouce sur ses joues humides, les essuyant délicatement alors qu’il mettait à contrecœur fin au chaste baiser.

« …Tout va bien… » Ils se reverraient, ils en apprendraient plus l’un sur l’autre, ce qu’ils vivaient n’avait rien de négatif ni de répréhensible, tout allait bien.

Alors s’il vous plait, par tous les Dieux, faites qu’il n’ait plus jamais à pleurer ainsi…




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# Re: Une curieuse mélodie ღ Aoi-chan [Terminé]Mar 12 Mai - 14:08
Fever ♫ Adam Lambert Arun écarquilla les yeux comme il n'avait jamais ouverts ses yeux. Il s'en doutait déjà mais ça allait lui faire mal quelques heures après. Sa main avait en même temps essayé d'attraper la barrière derrière lui, mais au lieu de ça elle retomba au sol, incompétente. Il déglutit dans le baiser. Ses larmes s'étaient brutalement arrêtées, le monde avait retrouver une étrange saveur. La musique avait reprit, endiablé, dans un rythme encore plus brutal et intense. Toutefois, ce rythme était maintenant conquis par quelqu'un. Il ne savait pas à quel moment entre le baiser et le moment où il s'était rendu compte qu'Aoi ne tremblait plus, il avait fini par accepter qu'ici, il ne dominait rien. Il ne contrôlait absolument pas ce qu'il se passait. Il ne contrôlait même pas le bonheur qui montait en lui.

Les paroles du garçon le rendirent brutalement satisfait de tout ce qu'il y avait dans le monde. Il se prit brutalement la réalité en face. Qu'est-ce qu'il craignait en fait ? Ce genre de choses, si elles avaient un nom était par ce qu'elles existaient. Si elles existaient, ça pouvait lui arriver à lui. Il mit une main sur la joue d'Aoi. Sa bouche reprit une nouvelle fois la sienne, doucement, presque un peu timide.

« Oui. Tout va bien. »

Pourquoi se poser des questions quand ce genre de moment existait ? Il n'en avait plus rien à faire de tout ce qui pouvait se passer, s'être passsé, ou se passait actuellement. Tout le reste était sans importance. Ces baisers étaient divins. Il mit ses bras autours de ses épaules. Son cerveau avait fini d'avoir un sens. Il se retrouvait simplement à agir comme il le voulait sans même réfléchir. Il avait franchi la barrière du baiser, le reste ne devrait pas prendre longtemps. Son petit corps vierge n'avait encore aucune idée de comment ça allait vraiment se passer, mais il s'en foutait tellement. Il s'avança à nouveau, une de ses jambes passa de l'autre côté d'Aoi.

Cette fois, son sourire ne fut pas un nerveux, au contraire, il était totalement sûr de lui quand il lui reprit les lèvres, mais cette fois avec toute la sensualité d'un chat. Il se lécha celle inférieure et mordit légèrement celle du plus grand. Une de ses mains caressa le dos du brun, l'autre s'accrochait au tissus de sa tenue de sport. Il souriait en déposant la marque luxure. Un nouveau baiser, il passa doucement sa langue entre les lèvres et les dents du garçon. Il prit plaisir à un baiser plus que passionné. Ses yeux se fermèrent. Il entendait chacune de ses cellules et de celles d'Aoi hurlaient Fever. Jamais, il n'avait eu aussi envie de ne faire qu'un avec quelqu'un. Il s'écarta légèrement et reprit une nouvelle fois possession de sa bouche.

Sa poitrine se colla tout contre celle de l'autre brun. Il serra ses bras autours d'Aoi, en  profitant pour se blottir alors qu'il ne pouvait déjà plus abandonné les lèvres de l'adolescent. Il vivait dans un autre monde où son fessier remuait naturellement, où sa jambe avait l'air de faire sa vie, et où sa bouche ne pouvait se décoller de sa conjointe. Il profitait de l'instant avec une force qu'il ne s'était pas connu jusqu'ici.

En fait, s'il n'y avait pas eu le raclement de bouche d'une personne qui passait par là... Ils auraient peut-être fini par le faire. Plus précisément, s'il n'y avait pas eu les raclements de gorge de plusieurs personnes qui passaient pas là. Il y avait un petit groupe de cycliste qui les regardait avec les yeux totalement hallucinés.C'est sûr qu'on ne s'attend pas vraiment à ça quand on vient juste s’entraîner pépouse dans sa ville.

Arun avait eu envie de leur hurler dessus de se casser, qu'il ne voulait pas qu'on le dérange. Seulement, les cris qu'il entendit de la part du téléphone d'Aoi le contraint à arrêter son entreprise. Il lâcha un gémissement malheureux tout en s'allongeant sur le sol. Avoir honte de rien s'était bien, mais dans ce genre de situation, le monde venait toujours lui pissait à la raie. Sans déconner, il venait de trouver la personne la plus incroyable pour sa putain de vie et lui, il faisait quoi ? Il lui envoyait des cycliste et un abruti au téléphone. De rage, le garçon prit le téléphone.

« Salut. Sorry not sorry, mais j'lui ai un peu occupé la bouche. J'vous le rend. Hurlez pas comme ça, vous allez faire une syncope pépé. »

Il tendit le téléphone avec Aoi alors que ses froncils montraient clairement à quel point il était dégouté de la façon dont ça finissait. Mais il n'était plus doux perturbé. En fait, en lui tout était devenu assez clair. Il avait envie d'épouser cet homme, et alors ? Il avait le droit de ressentir ce qu'il voulait avec qui il voulait. C'était sa nouvelle vie, il ferait gentiment un doigt à tout ceux qui le jugeraient un peu trop tiens. De toutes façons, il fera bientôt parti de la mafia non ? Il sourit grandement, tout fier.

D'un mouvement de la main, il fit signe aux cyclistes de circulaient. Il y avait plus rien à voir, la prochaine fois, il ferait ça dans un lit. Son sourire s'élargit à cette pensée. Il commençait à penser d'un coup tout autrement. Bien qu'il commençait à peine à accepter que le crush de sa vie soit un homme, il se refusait un peu beaucoup à ceux qu'il soit le soumis de la situation. Il mit une main sur sa hanche tout en ramassant sa veste. Il allait assurément se battre pour cette place. Son regard pétilla de malice, mais quand il se reposa face à Aoi, il ressembla plus à un lapin qu'à un être empli de malice. Merde, il était déjà en train de perdre là !  
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